../s3_ae.gif 1940. Groupe de Chasse I/6 (1/6). Présentation. Base Aérienne de Marignane_ (15 décembre 1939 ; 8 mars 1940)
Documents : Lieutenant Jacques_Jolicoeur, sergent Gaston_Cima, SHAA Vincennes, etc. B. E. R.Cima_ ©2003-2015.
Introduction

Introduction

«Dans les années 1987 à 1993, ma femme et moi avons eu le plaisir de faire la connaissance d'anciens pilotes et mécaniciens du Groupe de Chasse I/6 en 1940. Et, d'anecdotes en documents nous avons constitué un petit fond d'archives initialement prévues pour être publiées. Puis... le temps a passé. Une seule vie n'est souvent pas suffisante pour faire tout ce que l'on a en tête de faire !» (R.Cima_)
Nous disposons de deux historiques se complétant d'autant plus que l'un est écrit de façon «administrative» par un membre de l'échelon volant (Lieutenant pilote Jacques Jolicoeur, rencontré en 1989) et l'autre est écrit de façon plus personnelle, intimiste et anecdotique, par un membre de l'échelon roulant (Sergent mécanicien Gaston_Cima).

D'autres «souvenirs» sporadiques complètent notre documentation, tels ceux du Lieutenant Pinault_ (Général après guerre), seul officier mécanicien du I/6 en 1940 (les autres officiers étaient pilotes) et bien d'autres que nous vous ferons partager.

«(...) Je n'ai pas eu comme lui [Gaston_Cima], la merveilleuse idée de tenir un journal de marche qui me permettrait aujourd'hui de me rappeler les souvenirs de 39-40 (...) Mais c'est avec plaisir que je vais essayer de remonter dans le temps (...)» Général Pinault_.

Reconstitution du GC I/6

«Reconstitution» du Groupe de Chasse I/6

JJ. «Les origines du Groupe de Chasse I/6 remontent à la création de la 6ème Escadre de Chasse, le 16 septembre 1933. Puis, de dissolutions en reconstitutions successives, c'est fin novembre 1939 que le Groupe de Chasse I/6 reprend vie par prélèvement sur la 9ème escadre aérienne, à Oran-La_Sénia (Algérie).
Il est alors constitué de deux escadrilles qui reçoivent les insignes et héritent des traditions d'anciennes escadrilles Spa de la Grande Guerre : Insigne et traditions de la Spa 96 [Le gaulois] pour la première et de la Spa 12 [Escadrille au fanion blanc et bleu] pour la seconde.
Il quitte Oran pour Marseille_ le 13 décembre sur le paquebot Sidi-Brahim.»

GC. «24 octobre 1939. On demande des volontaires pour la métropole. Je ne veux plus rester à Tunis ou tout semble calme et aussitôt je me fais inscrire. Ce nouveau contingent va prochainement partir pour une ville d'Algérie_, mais où ?»
GC. «25 octobre 1939. Tout est prêt, la valise, le paquetage, armes, masque à gaz (...) 10 heures, nous partons avec l'express d'Algérie. Le moral est bon, nous chantons tous le chant du départ. Nous roulons à toute vapeur : le_Bardo, La_Manouba, Djeideida_ où nous embranchons la voie d'Algérie_. Nous passons Tebourba_, Teboursouk_, Souk_el_Arba, pour arriver vers 13 heures à Gardimahou_ (frontière algéro-tunisienne).
Après avoir retardé sa montre d'une heure nous repartons vers Constantine_. Le paysage est beau, les montagnes sont pittoresques. Nous prenons la traction électrique à Souk_Arras. Le train file toujours dans la nuit noire ; quelques rares lumières se montrent dans le lointain ; nous sommes rêveurs.
22 heures. Arrivés au Kroubs_. Un commissaire de gare ayant trouvé que nous étions de trop pour un train rapide a décidé de nous faire descendre (encore une fantaisie).
Après une longue heure d'attente dans l'obscurité, un train s'avance ; un vulgaire train de marchandise avec 2 wagons de voyageurs spécialement pour nous».
Clic +/- Matérialiser le trajet en train
GC. «26 octobre 1939. Nous partons de Kroubs_ vers 1 heure. Un train lent et nous regrettons notre rapide dans lequel nous avions déjà fait des connaissances parmi les personnes qui s'exilaient de Tunisie_, craignant l'Italie_.
À 22 heures nous arrivons à Maison_Carrée et après une légère sortie en ville, pour nous dégourdir les jambes, nous rentrons à la caserne... pour nous coucher... avec les puces.»
GC. «27 octobre 1939. 7 heures. Nous devons partir vers Oran_, mais le train a un peu de retard. Enfin à 8 heures nous levons l'ancre. Le paysage est joli ; après Blida_ les gorges sont merveilleuses, mais nous songeons déjà à l'arrivée car le voyage est très long.»
GC. «28 octobre 1939. À 6 heures nous arrivons à La_Senia, à 13km d'Oran_. Il fait noir et nous attendons avant de nous diriger. Arrivée au terrain, présentation et aussitôt remise au travail.»

Affecté à la 1ère Escadrille, 9ème escadre, avec 2 avions Caudron-Renault "Simoun" (Clic=informations) Caudron-Renault "Simoun". Premier avion français de grand tourisme (1934). Monoplan, monomoteur. Moteur Renault 6 Cylindres en ligne. Hélice à pas variable. 270km/h. Plafond : 6000m. Les plus grands pilotes civils l'ont eu en main. L'armée de l'air en avait commandé plus de 600 exemplaires pour s'en servir comme avion de liaison et d'entraînement. à m'occuper. J'espère voler assez souvent car tous les jeunes pilotes s'entrainent.
GC. «Vols les 3, 4 et 6 novembre 1939. Virées au-dessus d'Oran afin d'admirer cette belle ville ; belle randonnée d'une heure cinq minutes sur la région d'Oran_ avec le sergent Tchèque... Un peu d'air de temps en temps fait du bien surtout quand au moins de novembre nous sortons encore avec la tenue kaki et la coiffe blanche.»
GC. «12 décembre 1939. On demande des volontaires pour la France et, évidemment, je me fais inscrire et je prépare mes valises (elles sont toujours prêtes).»
GC. «13 décembre 1939. Après quelques dernières virées en ville, avec des camarades, nous nous préparons à prendre le bateau pour la métropole. À 17 heures nous sommes embarqués sur le «Sidi_Brahim» (Clic=informations) Sidi-Brahim. Paquebot mixte lancé le 11 avril 1911 par le chantier Swan_ Hunter_ & Wigham_ Ridchardson_ Ltd. de Low_ Walker_ (Royaume-Uni) pour le compte de la Société Générale des Transports Maritimes à vapeur, établie à Marseille_. Vendu à la Turquie_ en 1951, il est livré à la démolition à Savone_ (Italie) en 1954.
Le Sidi_Brahim est le seul navire de la SGTM à avoir traversé les deux conflits mondiaux sans la moindre casse du fait de guerre.
et toujours avec le sourire nous chantons «Adieu Oran_» (...)»
Seul le personnel embarque. Les matériels (avions Morane 406 et véhicules de «l'échelon roulant») seront livrés en France, en fonction des disponibilités et des besoins.
Clic +/- Matérialiser le trajet en bateau
GC. «14 décembre 1939. Nous passons au large des Baléares_. Mais, au fait, nous avions rendez-vous avec un sous-marin allemand mais nous ne l'avons pas encore vu, peut-être nous a-t-il oublié ?»
GC. «15 décembre 1939. Bonne mère ! Nous sommes à Marseille_ après un beau voyage. Mais nous accostons au Cap_Pinède et aussitôt un autocar vient nous prendre pour nous conduire à Marignane_.»

Carte Marignane_

Personnel au 15-12-1939

Personnel du GC I/6 à l'arrivée à Marignane_ (15-12-1939)

JJ. «Le Groupe de Chasse I/6 possède, alors, la composition suivante :

Etat-Major du Groupe

Capitaine TRICAUD_
Capitaine LEFOYER_
Capitaine SILVESTRE_ de SACY_
Lieutenant PINAULT_ (Officier mécanicien)

Section de commandement

Pilotes : Adjudant GAUDRY_ ; Sergent-Chef de LESTAPIS_
Radio-navigant : Sergent CALVO_ ; Sergent SOUCHON_
Mécanicien breveté : Sergent ROUVIERE_ ;
Service administratif : Sergent DAUPHIN_ ; Caporal-Chef DIERENBERGER_
Service technique : Adjudant-Chef DESMURS_
Électriciens-Radio : Sergent-Chef CLEMENCON_ ; Sergent LARUELLE_
Armement : Sergent-Chef DEBELLE_

1ère escadrille

[Chaque pilote a son mécanicien (Pilote ; Mécanicien)]
Capitaine MAUVIER_ ; Adjudant-Chef TOURNIAIRE_
Sous-Lieutenant DUCHENE_MARULLAZ ; Sergent-Chef DAUMAS_
Sous-Lieutenant LAUMET_ ; Sergent-Chef ADAM_
Adjudant-Chef CONTE_ ; Sergent-Chef FOURNIER_
Adjudant SENET_ ; Sergent CIMA_
Sergent PAGES_ ; Sergent NICOLAS_
Sergent FEJFAR_ (Tchécoslovaque) ; Caporal-Chef HOLT_
2e Classe POPELKA_ (Tchécoslovaque) ; Caporal MARCHESSEAU_
2e Classe JICHA_ (Tchécoslovaque)

2ème escadrille

[Chaque pilote a son mécanicien (Pilote ; Mécanicien)]
Capitaine BRUNEAU_ ; Adjudant DAVAL_
Lieutenant JOLICOEUR_ ; Sergent BUTON_
Sous-Lieutenant HOOR_ ; Sergent DARET_
Aspirant JANIS_ ; Sergent MOLON_
Adjudant VANTILLARD_ ; Sergent QUATROPIEDI_
Sergent BERTRAND_ ; Sergent GUYONNEAU_
Sergent BIEBERLE_ (Tchécoslovaque) ; Caporal-Chef RICHARD_
Sergent JANOUCH_ (Tchécoslovaque) ; Caporal DEBRET_
2e Classe KUCERA_ (Tchécoslovaque)
Les pilotes tchécoslovaques de la première heure [ex-armée de l'air tchécoslovaque] reprendront, le 11 mai 1940, le grade qu'ils avaient dans leur Armée de l'Air nationale : Lieutenant JANOUCH_ ; Lieutenant BIEBERLE_ ; Lieutenant FEJFAR_ ; Sergent-Chef JICHA_ ; Sergent KUCERA_ ; Sergent POPELKA_.»

Renforts hétérogènes

Renforts hétérogènes dès l'arrivée à Marignane

JJ. «Le Groupe de Chasse est complété en effectifs dans la deuxième quinzaine de décembre, par des renforts provenant des Bases Aériennes de Toulouse_Francazal, Toulouse_Pérignon et Montpellier_. En outre, un certain nombre de jeunes mécaniciens brevetés sortis récemment de l'école de Royan_, lui sont affectés à la même époque.
Le manque d'homogénéité de ce personnel de complément dont une partie n'était ni techniquement ni moralement à la hauteur de sa tâche, le manque d'entrainement d'un certain nombre de pilotes assez peu rompus au travail en patrouille, et la formation des jeunes mécaniciens, mirent le commandement du Groupe en présence de problèmes délicats, difficiles à résoudre en période de crise.»

GC. «16 décembre 1939. Le Groupe de Chasse I/6 se forme, les avions arrivent, les autos et les camions aussi et je suis affecté Chef du Service de la Traction ; bonne place, des responsabilités mais un personnel recruté par moi : chauffeurs, mécaniciens, électricien et comptable. C'est complet... on refuse du monde et évidemment on trouve des volontaires car le chef n'est pas méchant.»
GC. «23 décembre 1939. J'ai une permission de 24 heures et aussi j'en profite pour aller à Cannes_. D'ailleurs j'y passe de très bonnes fêtes de Noël.»

GC I/6 opérationnel

Le GC I/6 est opérationnel en peu de temps

En 1940, bien qu'étant un chasseur «récent» (de 1938), le MS.406 est un avion aux caractéristiques techniques malheureusement dépassées face à ses concurrents.

Ses performances, pendant la Campagne de France, il les devra tout particulièrement à son extrême maniabilité exploitée par des pilotes chevronnés.


JJ. «Le Groupe de Chasse est équipé de Morane_ 406. Dès la fin du mois de décembre, les premiers appareils arrivent au Groupe. Sans attendre la dotation complète, le travail d'entrainement aérien commence aussitôt, en liaison avec les groupes aériens d'observation et le Centre d'Études des Matériels aéronautiques stationnés dans la Région de Marignane. En outre, un programme de tir sur manches et panneaux remorqués est exécuté (...)
L'énergie du Commandant de Groupe et de ses subordonnés immédiats devaient permettre malgré tout de triompher de certaines difficultés de tous ordres, et de présenter le Groupe le 9 janvier 1940 à l'inspection du Général d'Harcourt_ (Clic=informations)Bernard D'HARCOURT_ (1885-1980). Sous-lieutenant de cavalerie (Saumur_) il demande à être détaché dans l'aéronautique en 1913. Breveté pilote en octobre 1913 il forme l'escadrille MS 38 en janvier 1915 puis termine la guerre à la tête du groupe de chasse n°13. En 1938 il est nommé au poste d'inspecteur général de la chasse puis promu général en septembre 1939. à la fin de la compagne de France il assure le repli, en Afrique du Nord, de la plus grande partie de l'aviation de combat., Inspecteur et Commandant supérieur de l'Aviation de Chasse.»
JJ. «Le 24 janvier 1940, le Groupe de Chasse I/6 reçoit les trois derniers Morane 406 qui lui sont affectés. Sa dotation en appareils de combat est ainsi complétée et comporte : 12 avions par escadrille et 2 avions d'État-Major.»
JJ. «Le régime de l'état d'alerte commence, pour le Groupe de Chasse I/6, le 30 janvier.»
JJ. «Le 6 février, le Groupe de Chasse I/6 met chaque jour un avion en état d'alerte avec mission de contact en cas de menace ennemie sur la région.»

GC. «10 février 1940. Enfin je pars en permission de détente pour 10 jours et je vais à Lyon_ voir ma marraine.
Évidemment, avec ma chance, avant le départ je pose ma valise dans le car [militaire] et donnant les derniers renseignements à mon remplaçant provisoire, le car s'en va avec ma valise. Mais mon commandant n'est pas méchant, il me donne une voiture pour m'accompagner jusqu'à Marseille_ afin d'aller reprendre ma valise à la caserne... où gare notre car.»
GC. «11 février 1940. Arrivée à Lyon_ à 6 heures. La ville est calme.»
GC. «20 février 1940. Ma permission se termine. Il faut retourner au travail. Mes camarades se languissent, surtout mon remplaçant.»

JJ. «Le 29 février, le Groupe de Chasse I/6 met, en plus de l'avion d'alerte, une patrouille d'attente en vue d'assurer la couverture de Marseille_ dont il est chargé.»

Carte Marignane_ / Chissey_
GC. «7 mars 1940. Les ordres de départ arrivent. Je me renseigne pour l'embarquement de mes véhicules à la gare de Miramas_.»
GC. «8 mars 1940. Les véhicules sont prêts à embarquer sur le train. Nous partons vers la gare de Pas_des_Lanciers où l'embarquement aura lieu.»
GC. «9 mars 1940. À 20 heures nous partons pour une destination inconnue.»

Document suivant : Les missions de guerre vont peut-être commencer à... Chissey_.


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Kiosque

Espace détente

Kiosque

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E-R Cima_, kaff.