17 mai 2020
En France, apprend-on à ne pas critiquer le gouvernement ?
Le 12 mai, L’OBS en a fait un dossier. De quoi s’agit-il, encore ? Le 4 mai dernier, le ministère de l’Éducation Nationale a publié une fiche (« Écouter et favoriser la parole des élèves ») sur son site :https://eduscol.education.fr/
Il s’agissait d’aider les enseignants à accueillir les élèves après déconfinement en suggérant à ces mêmes enseignants des recommandations pédagogiques à mettre en œuvre au cours du processus de reprise des cours après l’interruption causée par le Covid-19.
« Des enfants peuvent tenir des propos manifestement inacceptables » lisait-on, (entre autres, des critiques à l’égard du gouvernement). Puis il était ajouté : « La référence à l’autorité de l’État pour permettre la protection de chaque citoyen doit alors être évoquée, sans entrer en discussion polémique. Les parents seront alertés et reçus par l’enseignant, le cas échéant accompagné d’un collègue, et la situation rapportée aux autorités de l’école. »
Ne cherchez pas ce paragraphe sur « eduscol », car depuis les immédiates indignations syndicales, cette fiche a été modifiée en douce. J’ai déjà dénoncé la pratique, le 13 mars 2020, à propos d’un autre sujet. Mais l’avantage de cette pratique est qu’elle autorisera peut-être certains à crier à la « fausse nouvelle » en lisant mon billet d’humeur ! (Veuillez m’excuser, mais je ne sais plus comment notre gouvernement dit fausse nouvelle en anglais !)
Le socle de base du primaire va-t-il intégrer cette nouvelle compétence anti-critique ?