Hitler et l'armistice franco-italien

Eviter l'humiliation de la France

Dès la demande d'armistice faite par le Maréchal Pétain à Hitler, ce dernier donne des instructions pour que les conditions à imposer à la France la mette hors de combat le plus vite possible (car toute victoire n'est jamais définitivement acquise) mais sans l'humilier.

Ce n'est pas par excès de générosité de sa part, mais simplement parcequ'il sait qu'une France humiliée n'accèptera jamais l'armistice et poursuivra le combat depuis ses immenses colonies.

Les forces françaises ne sont pas totalement anéanties, sa puissante marine de guerre est intacte et son aviation encore efficace. Il est donc important que la France garde la souveraineté sur une partie de son territoire métropolitain, ce qui évitera que ses forces ne soient tentées de rejoindre celles de la Grande Bretagne.

Mettre Mussolini en porte-à-faux

Le 21 juin 1940, à Rethondes, Hitler préside quelques instants la cérémonie qui présente les 24 articles des conditions d'armistice au Général Huntziger représentant du gouvernement français. L'article 23 (voir ci-dessous) concerne la guerre franco-italienne.

Puis il part pour Munich rencontrer Mussolini. Là, pour les raisons invoquées plus haut, il lui fait savoir qu'il ne souhaite pas que des revendications territoriales italiennes excessives torpillent la signature de l'armistice.

Article 23 de l'armistice franco-allemand

L'article 23 des conditions d'armistices concerne la guerre franco-italienne. Il stipule que l'armistice entre la France et l'Allemagne n'entrera en vigueur que lorsque sera signé celui liant la France à l'Italie.

Comme c'était prévisible, le 21 juin le général Huntziger discute cet article prétendant qu'il est d'autant plus humiliant de parlementer avec l'Italie que cette dernière n'a pas gagné la moindre bataille et n'a donc aucune prétentions à faire valoir. Puis il ajoute: «Si le gouvernement me donne l'ordre de signer, la France s'exécutera loyalement, reconnaisant le fait que la guerre lui a été contraire... Ceci n'aura pas lieu si nous sommes mis à Rome en présence d'appétits qui ne seraient justifiés par rien»

On peut constater que cet article est loin d'être innocent. Alors que d'une part il rappelle au peuple italien la solidarité de l'Allemagne à son égard, d'autre part il impose indirectement à Mussolini (s'il veut rester l'allié de l'Allemagne) de signer au plus vite l'armistice avec la France et donc de ne pas être trop gourmand dans ses revendications!

L'Italie doit gagner une bataille

Mussolini sait, désormais, qu'il ne pourra prétendre qu'aux territoires qu'il aura conquis! Dans la nuit du 22 juin il donne donc l'ordre d'attaquer les positions françaises avec toutes les forces disponibles.


Bibliographie