../s3_ae.gif Année 2022. Billets d'humeur syndicale
Billets d'humeur écrits CHAQUE SEMAINE en 2022 avec pour thème : l'enseignement (Evelyne_Cima ©2022).

Les « billets d'humeur » 2022 d'Evelyne.

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Encore de l'inclusif, mais cette fois-ci pour l'école !

23 janvier 2022
Encore de l'inclusif, mais cette fois-ci pour l'école !

Comme le mot « inclusif » est à la mode, on le rencontre un peu partout et il n'est pas surprenant que certains l'appliquent à l'école. « L'école inclusive » qui accueillerait tout le monde, quel que soit son éventuel handicap. Sur le papier, c'est une idée généreuse, humaine, sociale, mais... à condition que les politiques et les démagogues ne s'en mêlent pas trop !

Je m'explique en faisant référence à un concept éducatif comparable mis en œuvre en 1977. Je veux parler du « collège unique » accueillant tous les élèves non-handicapés dans les mêmes types de classes, avec les mêmes programmes. L'objectif de départ est celui de « l'inclusion » (avant l'heure) avec la démocratisation de l'enseignement : pas de discriminations ni dans les divers potentiels des élèves, ni dans leurs origines sociales. Mais l'idée de nombreux politiciens est de faire de la démagogie face aux parents, démagogie électoralement payante, tout en permettant de réduire les dépenses d'enseignement en regroupant tout le monde : moins de types d'établissements scolaires, moins de classes à petits effectifs et donc moins d'enseignants, moins de programmes avec la mise en place d'un programme unique... Le rêve !

À part que la réalité a transformé le rêve en cauchemar ! Les élèves, aux sensibilités diverses, ne sont pas des robots et n'ont pas tous voulu ou pu suivre exactement les mêmes programmes imposés par l'Administration !

Certains se distinguent des autres et le montrent ostensiblement en faisant parfois autre chose que suivre les cours !

Cette hétérogénéité dans les attentes des élèves dessert le « collège unique » et accentue leur rancœur envers le système éducatif. Cette rancœur se traduit par des incivilités dans les établissements, incivilités subies par les enseignants non soutenus par une Administration qui ne trouve qu'un faux remède à cette situation : espérer faire consensus en appauvrissant les programmes.

Une solution serait sans doute de faire éclater les classes, d'offrir une grande diversité de matières à niveaux multiples d'exigences, et de laisser aux élèves le libre choix de leur parcours scolaire.

Eh bien, il en va de même pour « l'école inclusive » ! Les handicaps sont extrêmement variés, plus ou moins sévères et à traiter au cas par cas.

En plus de la diversification des matières et de la multiplication des niveaux, dont je viens de parler, le système ne devrait alors bien fonctionner qu'en formant les enseignants aux divers handicaps de ces jeunes.

Mais il est évident que toutes ces solutions ont un coût ! Et, si les moyens ne suivent pas, elles ne seront pas appliquées. Les classes seront ingérables, à 30 élèves incluant un certain pourcentage d'autistes, de malentendants, malvoyants....

L'Administration continuera alors à se dédouaner en tenant le discours gratuit démagogique instillant aux jeunes et à leurs familles que la République a eu à cœur de former ses générations futures sans discriminations, tant physiques que sociales mais que... ce sont les personnels enseignants qui n'ont pas joué le jeu !

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E-R Cima, kaff.