../s3_ae.gif Année 2022. Billets d'humeur syndicale
Billets d'humeur écrits CHAQUE SEMAINE en 2022 avec pour thème : l'enseignement (Evelyne_Cima ©2022).

Les « billets d'humeur » 2022 d'Evelyne.

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Élection présidentielle : l’enseignement privé sous contrat entre dans la danse avec « Enseignants, travaillez plus !»

27 février 2022
Élection présidentielle : l’enseignement privé sous contrat entre dans la danse avec « Enseignants, travaillez plus !»

Le 22 février 2022, M. Philippe Delorme, secrétaire général de l'enseignement catholique, propose une réforme structurelle globale de l’Éducation Nationale qui s’appliquerait, bien évidemment, à ses établissements d’enseignement privés sous contrat !

Je ne vais pas passer en revue l’ensemble gigantesque de ses propositions faites en direction des candidats à l’élection présidentielle car j’aurais alors besoin de plusieurs pages pour les critiquer ! Je noterai juste qu’il semble être bassement flatteur envers le Président sortant en disant, entre autres au sujet de la réforme du Bac : « globalement elle va dans le bon sens » ! Si vous avez l’habitude de me lire, vous savez ce que j’en pense, de cette réforme !

M. Philippe Delorme suggère « une revalorisation significative » des enseignants (Bien !) mais (nettement moins bien) en modifiant leur statut d’agent de l’État : annualiser leur temps de travail et « augmenter les obligations réglementaires de service en rendant obligatoires des heures de concertation dans le second degré et en allongeant d'une heure devant les élèves les heures des enseignants, soit 19 heures par semaine au lieu de 18 heures pour les certifiés, et 16 ou 17 heures au lieu de 15 heures pour les agrégés, ». Il propose en quelque sorte une « nouveauté » : travailler plus pour gagner plus !

Ce que M. Philippe Delorme semble oublier, c’est que les enseignants, de collège et de lycée, ont déjà obligation de faire des heures supplémentaires si la situation de leur établissement l’exige ! Je ne peux donc que proposer, à monsieur le secrétaire général de l'enseignement catholique, d’inciter plutôt l’État à augmenter significativement la valeur du point d’indice des enseignants !
Et s’il trouve que l’État n’en fait pas assez, ce en quoi je ne lui donnerais pas tort, il a la possibilité, cerise sur le gâteau, de leur proposer des heures, en tant que salarié de droit privé, au sein de leur établissement d’exercice (ou autres) afin d’avoir un complément de rémunération payé par l’établissement et non par l’État ! Cela lui permettrait sans doute par la même occasion de ne plus avoir de pénurie de personnel dans certaines disciplines ! Mais là, je touche une corde sensible : l’enseignement privé sous contrat veut bien des enseignants qui travaillent plus, mais surtout sans rien avoir à débourser et encore moins à risquer de se retrouver devant les conseils de Prud’hommes en tant qu’employeur !

Ce risque ayant été écarté grâce à la loi Censi de 2005, loi faisant de l’État l’employeur en plus d’être l’État payeur, le secrétaire général de l'enseignement catholique ne tient certainement pas à le courir de nouveau en prenant à son compte l’augmentation du salaire de « ses » enseignants.
On peut donc supposer qu’il préfère dire que « la réforme Blanquer va dans le bon sens » puis, s’étant ainsi attiré les sympathies du payeur, il lui demande de faire un geste salarial en direction des profs ; geste lié à la proposition « enseignants, travaillez plus ! » profitable à la gestion des établissements sous contrat !

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E-R Cima, kaff.