../s3_ae.gif Année 2022. Billets d'humeur syndicale
Billets d'humeur écrits CHAQUE SEMAINE en 2022 avec pour thème : l'enseignement (Evelyne_Cima ©2022).

Les « billets d'humeur » 2022 d'Evelyne.

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Combien d’étudiants savent encore écrire, lire, compter… raisonner ?

30 octobre 2022
Combien d’étudiants savent encore écrire, lire, compter… raisonner ?

Le 17 mai 2022 paraissait un livre Essai de Aude Denizot, prof de droit à l’Université du Mans. Titre de son livre : « Pourquoi nos étudiants ne savent-ils plus écrire ? »

C’était trois jours avant l’arrivée de M. Pap Ndiaye à la tête de l’Éducation Nationale. Ce dernier aurait dû lire cet Essai au contenu important pour tous les niveaux de notre école, mais… il semble ne pas l’avoir fait, préférant sans doute focaliser sur d’autres sujets que sur les fondamentaux pour nos jeunes : apprendre à écrire… et raisonner, bien avant d’entrer à l’Université car, alors, il est déjà trop tard pour eux.

En effet, Aude Denizot indique, entre autres, que dans son Université, des cours d’orthographe ont été régulièrement et systématiquement imposés aux étudiant de licence et que les résultats ont été très décevants : quasiment aucun progrès en dictée ! Ce sont dans les classes du primaire et du début du secondaire que l’on apprend efficacement à écrire correctement. Je viens de rajouter le qualificatif de « correctement » car, Madame Aude Denizot, a constaté que, outre l’orthographe, les étudiants écrivent de plus en plus de phrases incompréhensibles ! C’est super pour la poursuite de leurs études, pour leurs futurs emplois dans la vie active, ainsi que, plus généralement, pour leur vie sociale de tous les jours !

Quelle est la cause essentielle de cette dégradation de notre enseignement ? D’après l’auteur de ce livre, c’est tout particulièrement le « ravage de la photocopieuse » ; en d’autres termes l’usage abusif des photocopies à l’école.

Je ne vais pas insister ici sur les cours photocopiés que les élèves vont coller sur leur cahier puis survoler d’un œil distrait, sans faire ni l’effort d’écrire, ni celui de se relire ; je vais plutôt parler d’un type de photocopies qu’Aude Denizot pointe d’un doigt sévère et accusateur.

Par exemple, les profs font des tirages d’exercices et de contrôles dans lesquels ils ont écrit des textes en laissant des trous dans certaines de leurs phrases, trous que les élèves devront compléter par un mot, donc sans faire l’effort de structurer quoi que ce soit dans leur esprit. Et comme ce type d’exercice est très facile à corriger, les enseignants ont tendance à les multiplier. Il en va de même avec les QCM pour lesquels les élèvent n’ont même plus besoin d’écrire des mots et ne mettent plus que de simples croix face aux réponses qu’ils estiment être les bonnes ! Avec ce type d’apprentissage comment peuvent-ils, lorsqu’ils en ont besoin, bien structurer leurs phrases et ne pas les rendre incompréhensibles ?

Or, pour les facilités de correction qu’elles offrent, ces techniques de réponses sans phrases se sont généralisées à toutes les matières ainsi qu’à certains concours. Les efforts de structuration des idées et des phrases ont donc quasi disparu de l’école. Aussi, depuis quelques temps, les profs d’Université, tels que Aude Denizot, se demandent combien d’étudiants savent encore écrire, les meilleurs élèves compris ! Personnellement je rajouterai : et lire, et compter… et raisonner !

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E-R Cima, kaff.