13 octobre 2024
Scandale autour du Prix Goncourt des Lycéens : Un roman en question.
Pour celles et ceux qui n’en auraient qu’une vague idée, je rappelle que « le prix Goncourt des lycéens » est décerné par des lycéens eux-mêmes, chaque année, depuis 1988.C’est le ministère de l'Éducation nationale qui organise ce prix, en partenariat avec d’autres organismes et sous le haut patronage de l'Académie Goncourt qui sélectionne les livres qui concourent. Puis (je passe sur toutes les précisions administratives relatives aux sélections des lecteurs) dans une cinquantaine de lycées, des élèves lisent et étudient l’intégralité de ces livres, sous la direction de l’un de leurs professeurs.
Cette année, ce sont 14 romans qui ont été sélectionnés et, en ce moment, des élèves sont en train de les lire. Parmi ces romans, à ce jour l’un au moins d’entre eux pose un problème… moral. Son titre est : « Le club des enfants perdus ».
Lu par des adultes, de vrais adultes au niveau de leurs taux d’hormones sexuelles, et conscients de leurs éventuelles expériences amoureuses, ce roman peut ne pas les choquer outre mesure. Mais sur des adolescents qui se cherchent encore, et il y en a même au lycée, tout particulièrement en classe de seconde, quel peut être l’impact par exemple de descriptions détaillées de jeux de sodomie intime initiés par une préparation locale avec doigts fureteurs ou bougie incandescente ?
Si j’ai été informée du contenu de ce roman faisant partie de la liste des livres sélectionnés pour espérer recevoir « le prix Goncourt des lycéens » 2024, c’est grâce au témoignage d’un jeune lycéen à qui son prof de français avait remis le livre pour qu’il l’étudie et participe au jury. Il n’en a lu qu’une partie jusqu’à ce que, offusqué, traumatisé, il ait refusé d’en poursuivre la lecture et s’en soit plaint à sa mère. Cette dernière l’a fait savoir dans le milieu enseignant mais, à ce jour… il me semble que médias et Éducation nationale soient peu bavards sur le sujet ! En parallèle, dans la presse, « Le club des enfants perdus » est glorifié sans restriction par de nombreux journalistes.
Ce serait donc, si l'on en croit des critiques littéraires, un bon roman mais, de même qu’il y a de bons films « interdits au moins d’un certain âge » il devrait y avoir, surtout à l’Éducation nationale, les mêmes types de critères d’interdiction. Et, dans le cas présent, il me parait scandaleux que notre ministère ne semble même pas s’être posé la question de savoir si ce livre à passages parfois choquants, pervers, pornographiques, sadiques et j’en passe, devait être retiré de la liste des ouvrages concourants au « prix Goncourt des lycéens ». À moins qu’il n’ait permis sa sélection sans même en examiner le contenu de manière plus « approfondie ». Ou encore, qu'il l'ait sciemment approuvé pour renforcer dans les établissements scolaires « l'éducation » à la sexualité de nos jeunes !
Et comme personnellement je n’ai pas lu les autres livres sélectionnés, j’ajoute une précision dans mon titre : « Au moins » un roman en question !