Fortification CORF avec artillerie de 81mm.
SF Thionville
C'est une belle fortification dont le casernement souterrain est totalement bétonné, contrairement à d'autres fortifications de cette région où le casernement, très profondément enterré (et donc bien protégé), est en pierres apparentes.
En 1940 il est bombardé plusieurs fois, sans succès, par les troupes allemandes.
Un grand merci aux photographes qui nous ont fait partager leur passion.
Dominique KEMMEL
Gérald GOELTL
Luc MAILLOT et sa fille
Photo ci-contre : Entrée mixte (hommes et munitions) protégée, de façon classique, par un JM/AC47 antichars.
De plus, les abords immédiats de l'entrée sont protégés par un FM.
Photo ci-contre : chambre de tir du bloc d'entrée. Le AC47 est en batterie (reconstitution). Le JM qui occupe le même créneau est donc en position "effacée".
JM en batterie (le AC47 est en position effacée).
Créneau pour JM.
Les dessus de l'entrée sont protégés par deux GFM modèle "A" dont l'intérieur n'est pas tout à fait "classique". En effet, sur la photo ci-contre on remarquera que le poste d'observation, sur un plancher mobile adaptable à la taille du guetteur, est équipé d'un tube acoustique permettant de communiquer avec le chef-observateur de bloc. Dans de nombreuses fortifications CORF la liaison se fait essentiellement par téléphone.
Notons que le tube acoustique, d'un coût d'installation peu élevé et d'un coût de maintenance nul, est plus fiable que le téléphone surtout en milieu humide. Par contre il perd de son efficacité dès lors que les distances de transmission dépassent plusieurs dizaines de mètres.
Le poste d'écoute est au pied de l'une des deux GFM. Chaque tube, en fer galvanisé de 10cm de diamètre, correspond à une GFM.
La GFM est un poste de guet. Mais comme c'est aussi un poste de tir pour FM, elle est équipée d'une gaine centrale d'évacuation des douilles usagées (photo ci-contre).
Au pied de la GFM un caisson étanche recueille les douilles de FM. Un ventilateur permet d'éliminer les gaz toxiques et les résidus de poudre.
Cette GFM n'est pas "classique" car son ventilateur n'est pas directement sur le caisson étanche mais un peu plus loin, à hauteur d'homme, ce qui est d'utilisation plus pratique que dans la plupart des GFM d'autres fortifications CORF.
Exemple courant de position du ventilateur (Abri du Bichel-sud).
Photo ci-contre : Galerie principale au niveau du casernement et de la bifurcation vers le bloc 3 (vers la gauche de la photo).
Galerie au voisinage du bloc d'entrée.
Tout au fond de cette partie de la galerie principale on remarque la présence d'un créneau de FM de "défense intérieure" qui protège, entre autres, l'accès au casernement et aux blocs de combat.
Dessus du bloc. La tourelle de mitrailleuses domine l'ensemble des abords du bloc. Au loin on distingue la TM du bloc 2.
Cette GFM est curieusement positionnée car son champ de vision l'empêche de jouer pleinement son rôle de guet tous azimuts. Elle occupe la position habituellement dévolue à une cloche JM. A dessus d'elle on peut voir la tourelle de mitrailleuses.
B1 et B2 (respectivement à droite et à gauche sur la photo) sont, chacun, équipé d'une tourelle de mitrailleuses. Les deux blocs sont parfaitement symétriques et donnent, à la zone, une importante puissance de feu anti-personnel.
Les blocs 1 et 2 sont à raz du sol. Ils n'ont donc pas de façade et, à fortiori, pas de grilles classiques d'entrée d'air pour alimenter leur salle de neutralisation. Ces champignons blindés permettent de protéger leur entrée d'air pratiquée au travers de leur dalle.
Le bloc 3 (à droite) est très proche du bloc d'entrée (à gauche). On n'aperçoit, ici, que leurs GFM.
Le B3 est un bloc mixte : artillerie avec tourelle de 81, infanterie avec créneau JM et cloche GFM.
C'est aussi au niveau de ce bloc (en façade) que sortent les gaz d'échappement des groupes électrogènes.
Tourelle de 81 avec, sur la droite de la photo, la GFM de protection des abords du bloc.
Pour ne pas être prise pour cible par des tirs tendus ennemis, comme elle tire sous 45° elle peut techniquement être installée dans une légère cuvette. C'est le cas. L'inconvénient de ce type de positionnement est que des fluides, toxiques ou inflammables, peuvent pénétrer dans la fortification par les drains aménagés pour évacuer les eaux pluviales.
Sur cette photo, la tourelle de 81mm est en mouvement vertical (mise en batterie ou mise en position éclipsée).
Poste de pointage de la tourelle
Toutes les opérations peuvent être faites à partir de ce poste, sauf le chargement des mortiers de 81 pour lequel deux servants doivent se tenir près des armes.
Sous le poste de pointage, le niveau inférieur de la tourelle est articulé sur un balancier permettant une mise en batterie sans effort. La tourelle est mise en batterie par un moteur électrique mais un homme peut aussi la mettre en batterie au moyen d'une simple manivelle. C'est une sécurité en cas de coupure de courant.
C'est de cette casemate, située dans le casernement, que partent tous les ordres à destination des différents organes de l'Immerhof.
Chambre du commandant d'ouvrage (capitaine Requiston en 1940)
Le capitaine Requiston
Autre vue de sa chambre
L'usine électrogène est équipée de deux groupes Renault produisant du courant alternatif pour l'ensemble des installations de la fortification.
Mais comme les moteurs des tourelles fonctionnent avec du courant continu, le courant alternatif est transformé en courant continu par des dynamos (au premier plan sur la photo).
Reconstitution d'ambiance
Photo de l'un des deux groupes Renault.
Cet atelier est utilisé par les électromécaniciens (Génie) pour effectuer toutes les petites réparations à faire sur les différents organes de la fortification.
La fortification est étanche. Son air est puisé à l'extérieur puis il est réparti dans les différents locaux après avoir été dépollué (neutralisation des gaz de combat) dans les filtres de la salle de neutralisation.
Reconstitution d'ambiance
Les hommes mangent dans leur chambre, ce qui évite la construction de locaux spécialisés.
Dans cette fortification les chambres sont à 3 niveaux de couchage (2 niveaux sont plus courants que 3).
Remarquons la présence d'un plafond voûté couvert de plaques de blindage pour protéger l'équipage contre l'effet Hopkinson.
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