Le Bichel en plein préparatifs avant l'accueil de visiteurs

Abris : généralités

Moyens théoriques mis en oeuvre sur la Ligne Maginot

-une Ligne d'Avant-postes rarement bétonnée, au plus près de la frontière et servie par de petits détachements d'infanterie. La mission de l'Avant-poste est essentiellement retardatrice (active par le feu des armes, passive par le jeu de destructions de points de passage).

-une Positon-de-Résistance (PR) puissante, à moins de 10 kilomètres de la frontière, constituée de gros ouvrages (artillerie et/ou infanterie) dont le croisement des feux, entre les ouvrages, est suffisamment efficace pour bloquer toute attaque en flèche.

-une ligne d'arrêt bordant la PR, à l'opposé de la frontière. Cette ligne d'arrêt, que l'ennemi ne doit pas franchir quelles qu'en soient les circonstances, est occupée par de l'infanterie dont la mission est de s'opposer aux groupes ayant réussi à traverser le feu nourri de la PR. Ses hommes sont cantonnés dans des Abris-pour-réserves-locales bétonnés jalonnant leur lieu d'intervention.

Exemple de localisation des abris dans la Ligne Maginot.

Abris ajournés

Faute de moyens financiers, la PR n'a été équipée d'artillerie que sur de faibles tronçons de Ligne Maginot ; alors que dire en ce qui concerne les abris bétonnés, «cerises sur le gâteau !» : leur construction a été ajournée dans la plupart des Secteurs Fortifiés !

Schéma de localisation des abris. On constate qu'ils sont sur la Position-de-Résiatance, très près de la zone de front.

Abris : caractéristiques générales

Bien que légèrement en retrait par rapport à la ligne de feu principale des ouvrages de la PR, l'abri est situé dans la zone des combats. Aussi sa structure bétonnée est-elle à l'épreuve des bombardements qu'il subirait immanquablement en cas d'attaque frontale.

A cette faible distance de l'ennemi l'abri a donc besoin de moyens propres d'observation et de défense. Pour ce faire il dispose de cloches GFM (observation et tir de FM) sur ses dessus, et de FM sur ses arrières (créneaux et portes blindées) et d'un fossé diamant isolant ses parties visibles. De plus il est entouré par un épais réseau de barbelés.

Enfin l'abri est prévu pour être occupé en permanence, aussi est-il équipé pour permettre aux hommes de vivre plusieurs semaines, en complète autonomie. On y trouve donc des chambres avec tablettes pour prendre les repas, des lavabos, des wc, une cuisine, une salle de ventilation et de neutralisation en cas d'attaque par gaz de combat, un puits pour l'alimentation en eau, de nombreuses réserves et une centrale électrogène (usine). En quelque sorte, c'est un ouvrage complet mais en modèle réduit.

Filtres neutralisant les éventuels gaz de combat au Bichel-Sud.

Usine (centrale électrogène) du Bichel-Sud avec ses 2 Supdi.

Types d'abris

Différents types d'abris

Abri de surface

L'abri de surface est monobloc. C'est un bloc de béton plus ou moins important suivant le nombre d'occupants pour lequel il est prévu. Comme son nom l'indique il est construit en surface du terrain et est donc visible de l'extérieur. Il est toutefois protégé des vues ennemies par un talus ou par une contrepente.

Seule partie visible, sa façade est percée de deux portes d'accès (qui permettent de ne pas être bloqué à l'intérieur en cas de bombardement obstruant l'une des deux issues) et des classiques créneaux de FM et orifices divers (sortie des fumées, gaz d'échappement des groupes électrogènes, air vicié, etc. et entrée d'air).

L'ensemble est surmonté de cloches GFM.

Abri caverne

L'abri caverne est très bien protégé contre les bombardements. Au niveau du sol, deux petits blocs de béton (une par porte d'entrée) surmontent un puits. Chaque bloc a sa cloche GFM, son créneau de FM et ses orifices analogues à ceux de l'abri de surface. Sous terre, en profondeur, l'ensemble du casernement est comparable à celui de l'abri de surface.

Les parties visibles, en surface, sont réduites et cachées des vues adverses par un talus ou une contrepente.

L'abri caverne, bien moins coûteux en béton que l'abri de surface (à équipement égal), est plus difficile à entretenir que ce dernier à cause des problèmes d'humidité, d'étanchéité et d'écoulement des égouts.

Abri actif

Il n'y a pas de différence essentielle entre un abri classique et un abri actif à part le fait que, selon la topographie du terrain, certains abris se trouvent être si près de la ligne de feu de la PR qu'ils y participent par un jumelage de mitrailleuses ou un canon anti-chars et deviennent ainsi «actifs». Dans la nomenclature des ouvrages l'abri actif est à situer entre l'abri et la casemate d'intervalle.

Localisation du Bichel-Sud

X-19. Fiche technique

• Secteur Fortifié de Thionville,
• S/S Elzange, entre les gros ouvrages de Metrich et de Billig
• Abri de surface à deux niveaux : un rez-de-chaussée et un sous-sol
• Aménagé pour 48 hommes
• Parallélépipède de 25/16m adossé à une contrepente
• Superstructures surmontées de 2 cloches GFM
• Un fossé diamant de protection, isole la façade. On peut l'enjamber par 2 passerelles amovibles
• En façade, outre les orifices classiques pour l'air et les évacuations diverses, on trouve 2 portes, 2 créneaux de FM sous béton pour battre les entrées, 2 créneau de FM sous béton pour battre le fond du fossé, 1 créneau de FM sous béton face à l'esplanade de l'abri
• Un épais réseau de barbelés entoure l'abri sur 360°.

Façade, seule partie bétonnée visible de l'extérieur.

Affiche sur la porte de l'atelier mécanique.

X-19 en 1939-1940

En 1939-1940 l'abri est occupé par le 167e RIF (Régiment d'Infanterie de Forteresse) dont le PC est établi dans le GF de Koenigsmacker (fortifications ex-allemandes de Thionville).

L'abri est abandonné le 13 juin 1940, sur ordre du général en chef Weygand, qui fait évacuer l'ensemble des intervalles de la fortification.

Au centre du plus puissant des Secteurs Fortifiés les hommes n'ont pas eu à entrer en action.

Photo prise par M Dromard (168e RIF), certainement avant la mobilisation.

Affiche annonçant la vente, entre autres, du Bichel-Sud (Document Michel Truttmann)

Actuellement l'abri est la propriété de MM Michel Truttmann et Raymond Cima qui ont entrepris de le faire restaurer. Il est loué à M Olivier Terver qui, avec une formidable équipe de bénévoles, mène depuis 2002 des campagnes successives de travaux d'entretien et de restauration, pour le plus grand plaisir des visiteurs.

Devant l'un des deux groupes électrogènes Supdi de l'usine.

Remarques

- Pour des raisons évidentes de sécurité, tous les accessoires mobiles vus sur les photos ci-après ne sont mis en place que lors des visites programmées.

Reconstitutions au X-19

Préparation d'un repas devant la cuisinière à charbon.

Recherche d'un correspondant à partir du central téléphonique.

Revue de détail dans une chambrée.

Nous vous invitons à prendre connaissance de l'immense travail réalisé par l'équipe d'Olivier Terver en parcourant son site internet (accès à partir de notre page : liens vers d'autres sites de fortif et d'histoire).

Mitrailleuse de 13,2mm modèle 1930

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