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Histoires grivoises (saison 4)

Histoires écrites entre 1966 par Raymond Cima, grivoises pour « gentils » corps de garde (E et R Cima ©1965-2017).
Avertissement

Avertissement

La «s aison 2 » a été écrite en 1966, en classe, comme la « saison 1 », pendant que mes élèves planchaient sur des exercices de contrôle. (R.Cima)

Si vous n'avez pas lu la « saison 1 », apprenez qu'un génie y a laissé se disperser, dans l'espace et le temps, un groupe de touristes. On en retrouve donc, par-ci, par-là, dans les histoires ci-après.


L'occasion manquée


L'occasion manquée

Au milieu des déserts, ayant cru voir au loin,
sur des dunes d'argent, un groupe de bédouins,
un touriste perdu (mari irréprochable)
cherchait une aventure en courant dans le sable. (+/-)« L'endroit est sans danger
pour y faire l'amour.
On n'est pas dérangé
par ceux qui sont autour.
L'ennui est qu'en ces lieux,
bien qu'on y soit au mieux,
on trouve rarement
de quoi faire l'amant ! »


Il marcha nuit et jour, sous un soleil torride
et ne put s'arracher à la contrée aride.
Il eut enfin très soif, ne voulut y penser,
et marcha et marcha sans jamais avancer.
Puis il se vit mourir et l'ardente chaleur
qui lui brûlait les lèvres lui rongea le cœur.
Il se mit à hurler mais personne alentours ;
à ses cris d'agonie le désert était sourd.
Il tomba épuisé, résigné de son sort
puis attendit sans peur que vienne à lui la mort.
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Il pensa aux amis, amateur de plaisirs,
joliment entourés ne sachant qui choisir !
Dans ce désert sans fin, que cette idée lui plut !
Mais il ferma les yeux et ne se connut plus.

Et qu'avais-tu donc fait, ô pauvre créature
en dix ans de ta vie pour qu'ici la nature
arrive à t'en vouloir d'aussi dure façon !
De ta fidélité était-ce la rançon ?
Jamais tu n'avais pu laisser brûler ta flamme
au feu de quelque corps qui n'eut été ta femme
et tu mourrais pourtant, tel un indigne chien,
au milieu des déserts loin du monde et des tiens
alors qu'en ton pays des gens de vie infâme
aimaient qui le voulait sans un remords dans l'âme !

Entre nous cher lecteur je vous dis une chose,
un secret qui rendait le touriste morose
et faisait qu'à toute heure il n'avait qu'une envie :
s'en aller de chez lui mener une autre vie.
Amoureuse le soir mais mégère le jour,
faisant tomber les coups entre deux mots d'amour,
sa femelle en effet était un vrai supplice
et quoi qu'il déploya comme tour de malice
au moindre mouvement prévu pour s'esquiver,
dès qu'il faisait un pas sa femme le suivait !

Eh bien, ami lecteur, pourquoi donc te fâcher ?
Mais Hector n'est pas mort ! Et pour ne rien cacher
j'ajouterai qu'Hector est le nom de cet homme
allongé dans le sable et qui faisait un somme.
Il s'éveilla soudain, oh ! Surprise agréable
un jardin remplaçait les étendues de sable
et devant lui, couchées, vous ne me croirez pas,
douze femmes voilées étalaient leurs appâts ! (+/-)« Douze fait mystérieux
et c'est pour moi heureux
car dix, mes chers lecteurs,
c'eut été un malheur,
j'eusse eu (quelle plaie !)
tout un vers incomplet ! »


Hector ne put y croire et se frotta les yeux,
puis il crut un instant être arrivé aux cieux
et fut bien malheureux de n'être mort plus vite
et de s'être privé de la vue d'un tel site !

Une femme approcha et lui servit à boire
et ne put s'empêcher de lui conter l'histoire ;
Hector apprit ainsi qu'il était bien sur terre
et devait son salut à quelque militaire
attiré par ses cris, au milieu de la nuit,
alors qu'il patrouillait dans les sables, sans bruit.
Il apprit de surcroît qu'il était en ces lieux
dans le palais d'été d'un calife curieux
qui pourrait d'un seul mot le combler de bonheur
ou le faire étrangler, suivant sa bonne humeur.
Hector de ce propos fut loin d'être enchanté
et ne sut s'il devait rire ou se lamenter.
Puis l'eunuque attitré, surgi de quelque endroit,
saisit au corps Hector tel un vautour sa proie
et le laissa tomber plus pâle que la mort
au pieds du roi des lieux seul maître de son sort.

-la chance est avec toi, étranger, dit le maître
et si dans mon harem, où je t'avais fait mettre,
un de tes doigts pervers avait frôlé mon bien,
par la main du bourreau tu mourrais comme un chien.
A moins que tes penchants soient opposés aux miens,
que la vue d'une femme ne te fasse rien !

-Plus de temps au harem, se pensa notre Hector,
et à l'heure qu'il est je serais déjà mort !

Alors timidement il conta son histoire
espérant qu'il allait charmer son auditoire
et le plus étonnant c'est bien qu'il réussit,
plus par les flatteries enrobant le récit
que par le contenu d'une vie sans ressort,
à plaire au suzerain dont dépendait son sort.

Enfin acheva-t-il de parler de sa vie
par un souhait sans détour de généreuse envie :
-Mais ici j'entends bien rattraper le retard
et peupler la contrée de milliers de bâtards !
Aussitôt sire Hector fut comblé de richesses
et partit à l'instant chercher une maîtresse
alors que le calife, enivré de bonheur
courait à son harem faire le joli cœur.

Notre honnête mari, tel un loup affamé,
fusa en direction du quartier mal famé.
Il fut en un instant assailli de donzelles
et ne sut où choisir parmi toutes ces belles ;
une montrait son sein, l'autre montrait sa fesse
ou par la quantité remplaçait la jeunesse.
Un voile cependant leur cachait le visage,
Hector n'en fut surpris car tel était l'usage !

Au milieu de la foule il en vit une enfin,
discrète qui faisait un appel de la main.
A son signe appuyé il partit avec elle
en un recoin obscur et lui prouva son zèle.
Ah la femme suave et d'exquise douceur
qui fit qu'en peu de temps il atteint le bonheur !
Il s'en prit pour l'instant, puis pour tout son retard,
enfin pour l'avenir et pour encore plus tard. (+/-)« Si vous êtes blasé
ce récit peu osé
dit en vers ou en prose
est presque à l'eau de rose.
Mais certain ont la vie
que des jaloux envient
et pour d'autres le sort
fait vraiment peu d'effort »


S'étant rassasié, il pensa à sa femme.
-On ne peut comparer, songea-t-il en son âme.
Il ne pensa que peu, un coup retentissant
abattut sur sa joue lui retournant le sang !
Le doute l'envahit, à ce mauvais présage
il arracha le voile occultant le visage
et en tomba pâmé ne croyant ce qu'il vit,
sa femme jusqu'ici l'avait aussi suivi !

La raisonnée


La raisonnée

Une fille amoureuse de deux jeunes gens
Avait un caractère des plus exigeants.
Si l'un paraissait beau, l'autre semblait moins bien,
Et la fille cherchait toujours sur qui les liens,
Qu’elle espérait nouer au cou de l'un des deux,
Devaient être portés pour un amour heureux.
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Le beau la faisait fondre à l'envers, à l'endroit,
Mais il était godiche et d'un esprit étroit.
L'autre auquel elle pensait était un laideron
Avec, point positif, un merveilleux bâton
Mais il avait aussi, c'était son désespoir,
En plein milieu du nez un énorme point noir.

Elle hésita longtemps, réfléchit sur son sort
Et s'aperçut trop tard qu'elle avait fort eu tort
Car lorsqu'un choix fut fait elle vit que ce jour
Personne n'était là pour lui faire l'amour.

À qui cette leçon ? Elle est, ou pour la femme,
Ou pour tous ces garçons qui n'ont que peu de flamme
Et qui, toujours blasés, faisant la fine bouche,
Écartent tout parti s'approchant de leur couche. (+/-)« Point de touriste ici ?
Détrompez-vous, mais si :
le touriste est la femme
aux nombreux états d'âme.
Elle a juste une humeur
loin des clefs du bonheur ! »


La vengeance


La vengeance

Je sais bien cher lecteur ce que font deux copains,
Ils partagent ensemble un même bout de pain.
Je sais bien sûr aussi ce que sont deux cocus,
Il suffit pour cela d'avoir un peu vécu !
Mais où je me fourvoie c'est lorsque je m'obstine
À vouloir deviner ce que font deux copines ;
Enfin laissons cela et voyons mon histoire,
Un conte farfelu que j'ai grand-peine à croire.
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Imaginez un peu que deux femmes, un jour,
Brûlaient pour leur patron d'un merveilleux amour.
L'une, en fait, un beau jour, le voulut tout pour elle
Et chercha, c'est humain, à l'autre une querelle
Afin de s'attirer les grâces du monsieur
Qui leur faisait passer des moments délicieux.
Comme elle obtint enfin ce qu'elle avait cherché
L’autre femme, évincée, son amour arraché,
N’eut plus qu'un objectif : se venger de l'affront,
Recouvrer son honneur et punir son patron.

Au lieu de vous narrer moi-même le récit
Je vais vous faire entendre, et c'est bien mieux ainsi,
Ce que l'un des touristes a pu enregistrer ;
Vous ne suivrez pas tout mais de larges extraits
D’une conversation vous permettant d'avoir
Les points les plus cruciaux que vous devez savoir.

-Ah mon vieux quelle histoire il vient de m'arriver !
D'y penser, de nouveau j'en suis tout éprouvé !
Figure-toi un peu que j'ai deux secrétaires
Et qu'il en est bien sûr une que je préfère.

- Ô oui ! ça je le sais car partout l'on en cause
-On jase sur ma vie ! Qui se permet, qui ose ?

-Allez dis-moi plutôt ce que sont ces ennuis.
-Ah ne m'en parle pas, tout s'est fait cette nuit.
Comme c'était ma fête Adèle avait songé
M’inviter sans témoin, chez elle pour manger.
J'y suis allé heureux… -Mais je croyais qu'Adèle...
-En effet mon ami Ernestine est plus belle
Et c'est ma préférée cependant, que veux-tu,
Fidélité pour moi n'est pas une vertu !
Je me suis donc rendu chez Adèle le soir.
Mon cœur, si l'on peut dire, était empli d'espoir.
Le repas s'est passé, cri_ tuu_ ti_ ti_ peut mieux.
Mes mains tuu_ tut_ titou cri_ cri_tu tu_ mes yeux. (+/-)« Le touriste, lecteur,
n'est qu'un simple amateur.
Son enregistrement
n'est pas satisfaisant
aussi je vais du coup
en couper un long bout. »


Résumé de la partie mal enregistrée

Le repas terminé Adèle a fait savoir,
À l'invité repu, qu'il ne devait pas voir
Tout ce qu'elle allait faire en sa chambre à coucher,
La surprise prévue devant fort le toucher.

Après quelques instants il eut enfin le droit
De rejoindre sa belle et le fit, on le croit,
Avec un tel entrain qu'il entra en courant,
Mais son avidité, son ardeur, n'eut qu'un temps.

Partie audible de l'enregistrement

Vous allez pouvoir suivre enfin le dénouement
En écoutant la fin de l'enregistrement.
-Tous mes gens étaient là, au milieu de la pièce
Et me voyant entrer, en chœur plein de liesse
Ils entonnèrent tous d'une voix guillerette :
-À notre cher patron, de nous tous, bonne fête !

-Mais c'est gentil tout ça !-Peut-être mais l'ennui
C’est que j'avais pensé occuper mieux ma nuit.
En effet, un instant j'avais imaginé
Passer un bon moment... -Je crois te deviner
-En tout cas le malheur était dans ma tenue,
Ah Dieu quel déshonneur, je me trouvais tout nu !

Le rêve


Le rêve

Odette mon amie, rêve de ma jeunesse,
Années après années, de mon cœur la maîtresse,
Écoute murmurer celui qui de sa vie
Osa en te voyant n'avoir plus qu'une envie :
Sentir ton doux regard se poser sur son être
Et te faire le voir, le remarquer peut-être !
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Ah ! Odette mon cœur, un rêve merveilleux
L’autre nuit dans ma chambre s'offrit à mes yeux :
Je te vis devant moi, sur ta joue une larme
Ajoutait une perle aux joyaux de ton charme.
Et tu me demandais, ton doux visage en pleurs,
Tes lèvres non fardées, d'une extrême pâleur,
De venir secourir ton petit corps de femme
Et ta voix enivra en un instant mon âme.
Enfin tu étais là et plus rien ne comptait,
Mon esprit était clos à ce que tu contais,
J’étais dans une brume, un tourbillon d'ivresse
Et j'avais de l'enfant les joies et la faiblesse.
Odette mon amour, te sentant devant moi
Tu ne sauras jamais ce que fut mon émoi ;
Mon cœur battait pour toi, mais ce n'était qu'un rêve
Et comme la fraîcheur, lorsque le jour se lève
Il a fui doucement pour ne plus revenir.
Je demeurerai seul, gardant son souvenir.

L'autre nuit dans ma chambre Odette à ton oreille,
En te disant je crois que tu étais pareille
À la fleur du matin qu'effleure la rosée
Je me suis effrayé soudain d'avoir osé
Emprisonner ta main dans le creux de la mienne
Et de l'avoir gardée, serrée quoi qu'il advienne.
À l'instant, mon amour, mon corps frémit si fort
Que je crus qu'il allait, dans un dernier effort,
Me faire m'élancer contre le tien de femme
Et me faire le prendre et te prouver ma flamme.
Ah suprême bonheur que celui où le sort
Laissait à mon amour prendre enfin son essor !
Mon cœur en palpitait mais ce n'était qu'un rêve
Et telle une lueur lorsque le jour se lève
Il a fui lentement pour ne plus revenir.
Je demeurerai seul, gardant son souvenir.

L'autre nuit, dans ma chambre, Odette ton visage
Augura pour mes sens un merveilleux présage.
Il me fit un sourire aussi fin que grivois,
Un sourire si doux qu'encore je le vois.
Tes lèvres peu pincées, ton regard en coulisse
Et tes yeux langoureux pétillants de malice
Étaient autant d'appâts qui disaient à mon cœur
Qu’enfin de ton amour il était le vainqueur.
Ta poitrine haletait et me faisait comprendre :
-il est temps mon chéri, tu sais tu peux me prendre !
Et quand je m'aperçus que dans le même instant
Tu t'étais approchée de moi en hésitant,
Mon cœur frémit de joie mais ce n'était qu'un rêve
Et comme la rosée, lorsque le jour se lève,
Il a fui lentement pour ne plus revenir.
Je demeurerai seul, gardant son souvenir.

Épilogue

Amoureux d'une belle au corps des plus gracieux,
Chérie par la nature et bénie par les cieux,
Le poète écrivit sur ladite merveille
Et loua sa beauté à nulle autre pareille.
Une taille harmonieuse, un galbe de déesse
Et des yeux ah ces yeux qui l'emplissait d'ivresse !
Il n'avait pas trouvé pour des yeux si parfaits
Un mot assez puissant qui lui plut tout à fait.

Après avoir par vers déclaré son amour,
En sa chambre à la belle il le prouva un jour.
Puis l'ayant contemplée dans la douce tenue
De l'amante sans fards, allongée toute nue,
Il reprit ses beaux vers à elle destinés
Et sans hésitation les mit au cabinet !

Les teutons


Les teutons

Imaginez un peu un groupe de teutons
Tous cuirassés de fer de la cuisse au menton,
Chacun ainsi mué en titan invincible,
Arriver en hurlant dans un hameau paisible
Et détruire et brûler la moindre habitation,
Piller, tuer, violer une population
Qui ne pouvait offrir à son envahisseur
Que des mains désarmées se crispant de douleur !
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Arrêt ! Je me reprends et je corrige un vers.
Ce n'est pas qu'un des pieds soit écrit de travers
Mais, parlant des teutons, remplacez donc -violer-
Par un mot moins brutal, par exemple -voler-
Afin que nulle femme ayant lu leur fureur
N’en frissonne d'espoir et ne fasse l'erreur
De tomber amoureuse de gens que le sort
A déjà désigné au démon de la mort.

Deux touristes perdues, toutes deux sœurs jumelles,
En entendant parler de la bande cruelle,
Allèrent au hameau, prochain but des teutons
Pour écarter du loup les malheureux moutons
Qui, pris séparément, se trouvaient sans défense
Alors que bien groupés leur grande corpulence
Eut eu sans en douter raison de ces pillards
Qui ne faisaient les forts que devant des fuyards.

Jeanne_ d'Arc si l'on veut mais loin d'être pucelle
En faisant le trottoir chaque belle jumelle
En avait fort appris sur le comportement
D’un gars voyant une Ève ôter ses vêtements.
Aussi leur expérience allait-elle servir
À ceux que les teutons venaient pour asservir.

Le vieux chef du village écouta les deux sœurs
Lui exposer un plan qu'il fit à contre cœur
Mettre à exécution par tous les villageois
Qui, bien que décidés, obéirent sans joie.
Rassemblant les objets qui paraissaient tranchants
Ils eussent préféré s'échapper dans leurs champs
Plutôt que de former un groupe de piétons
Que l'on allait jeter au-devant des teutons.

Cependant dans le camp des pilleurs de villages
On entendait partout la bière, leur breuvage,
En train de s'écouler de si grande façon
Que chacun dans son coin s'enivrait en chansons.
Tout à coup l'un des leurs ordonna le départ
Et pour lever le camp ils y prirent tous part.
Chacun de son côté se scella un cheval,
Prépara sa cuirasse alourdie de métal
Puis aida son voisin à enfiler la sienne :
Un objet si étroit qu'il n'était pour qu'il tienne
Aucun besoin d'avoir un ventre bedonnant
Si bien que chaque fois les teutons ronchonnant
Juraient par tous les dieux que ce jour, quoi qu'on fasse,
Était le dernier jour qu'ils mettaient la cuirasse.

Et bien malgré cela, le combat terminé,
Chacun n'y pensait plus laissant sa destinée
L’enchaîner à ces gens où dormir et être ivre
Était de chaque jour les seuls plaisirs de vivre.

Après avoir levé le reste de leur camp
Les teutons harnachés partirent sur le champ
Détruire sans pitié ce tout petit village
Où la foule apeurée faillit perdre courage
En voyant arriver, dans un galop d'enfer
Cette horde en fureur toute bardée de fer !

Les hommes les premiers à recevoir les coups
Prirent sans plus tarder les jambes à leur cou
Et fuirent lâchement devant l'envahisseur
Laissant tomber le plan prévu par nos deux sœurs.

Mais voici tout à coup, au bord d'une terrasse,
Apparaître aux teutons qui se trouvaient en face
Une première sœur habillée si léger
Que chacun des soudards, même le plus âgé,
Stoppant net son cheval ne put être insensible
Au pouvoir émanant d'un charme irrésistible.
À l'instant l'autre sœur, encore moins vêtue,
Sachant de ses appâts exhibaient les vertus
Leur fit un numéro tel que très peu de femmes [...]

Remarque

Alors ma chère amie ne vous rongez pas l'âme,
En disant -peu de femmes- il se pourrait très bien
Que vous soyez aussi de celles ô combien
Bénies de tous les dieux et qui ont dans leurs armes
Un je ne sais trop quoi qui en fait tout le charme.
En tout cas du récit, retournons sur les lieux
Voir nos deux sœurs jumelles gérer de leur mieux
Les intérêts de tout ce monde villageois
Dont l'humeur du moment n'était pas à la joie !

Fin de la remarque

[...] Leur fit un numéro tel que très peu de femmes
Eussent pu de leur corps exhaler une flamme
Éblouissant les yeux de tant d'hommes d'un coup.
Même les villageois, les jambes à leur cou,
Voyant un tel spectacle s'offrir à leurs yeux
N’eurent plus qu'une idée, ne plus quitter les lieux !
Leurs forces redoublèrent devant les teutons
Qui furent assaillis à grands coups de bâtons.

Ceux-là de leur côté, gênés par la cuirasse,
Excités par la vue des sœurs sur la terrasse,
Gisaient tous sur le sol, se tordant de douleur.
Les coups qu'ils recevaient faisaient moins leur malheur
Que la chose virile qui les faisait homme.
À la vue des deux sœurs elle en avait en somme
Éprouvé sur le champ un frisson de plaisir,
Bien vite transformé en un profond désir
De pavaner superbe devant l'une d'elles.
Aussi dans son ardeur, voulant paraître belle
En s'étirant de trop s'était-elle coincée
Au bord de la cuirasse qui tant la pinçait
Que vous réalisez dans le for intérieur
Pourquoi ces pauvres gens se tordaient de douleur
Et comment ce jour-là, pour punir leurs méfaits,
On jeta en prison les survivants défaits.

Épilogue

Un jour l'une des sœurs racontant ses mémoires,
Un neveu en conclut, à la fin de l'histoire :
-Tu t'étais tout ôté, et tâtant tes tétons,
Tata, tu as tenté tes titans de teutons !

Fin de la saison 2

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E-R Cima, kaff.