Ouvrage de Sainte-Agnès
Installations intérieures
(Visite guidée. E et R Cima)

Plan d'ensemble
Bloc d'entrée
Orienté à l'opposé de la frontière il est construit au sud du village, au raz d'une paroi verticale qui le
fait échapper à tout bombardement. Sa façade est derrière un fossé "diamant" antichars protégé par
des goulottes à grenades.
L'esplanade, devant l'entrée, est battue par les trois FM
sous béton d'une casemate ainsi que par les bombes de 60mm de sa cloche LG.
Les camions accèdent à l'intérieur du fort par un pont-levis. On décharge
leur cargaison dans le garage situé juste derrière cette entrée. Les hommes
empruntent la passerelle conduisant à une salle de garde.
La galerie, qui commence derrière ce bloc d'entrée, s'étend et se ramifie sous une grande partie du pic rocheux.
Garage à wagons
Le matériel et les munitions sont transportés sur des wagonnets poussés à la main et qui circulent sur une
voie de 60.
A la sortie du B1 une voie de garage permet de stocker les wagons en attente de chargement.
A l'extrémité du garage à wagons une porte blindée
et un blockaus de défense intérieure protègent l'entrée du casernement.
Casernement
Les locaux réservés au repos de l'équipage
sont aménagés au plus profond de la montagne.
Très bien protégés ils offrent un confort sommaire mais où tout est à "portée de main".
Les repas sont pris dans les dortoirs, sur des tablettes
au pied des lits, et la toilette se fait dans la galerie,
à quelques mètres seulement des chambres;
non loin des latrines chauffées par de grands radiateurs.
La cuisine, équipée d'un fourneau à charbon, est
installée près de l'entrée afin de faciliter l'extraction des fumées qu'elle produit.
Un passe-plats permet aux hommes, qui font la queue dans la galerie, d'être servis.
Les réserves journalières à vivres et à eau sont directement accessibles depuis la cuisine;
les réserves générales sont stockées dans des locaux spécialisés.
Services de santé
Les hommes d'équipage pouvant avoir besoin de soins immédiats, des locaux
ont été aménagés en infirmerie avec salle de convalescence, salle de soins,
réserve à médicaments et bloc opératoire.
Service électromécanique
Comme de nombreux appareils fonctionnent à l'électricité, pour son autonomie
l'ouvrage est équipé d'une centrale
électrogène ("usine")
avec réserves à gazole, à huile, et à liquide de refroidissement des groupes.
Les gaz d'échappement des diesels sont évacués à l'extérieur
au travers d'une petite galerie utilisée aussi pour l'évacuation des fumées de la cuisine.
Le personnel du génie dispose d'un atelier où le matériel
mis à disposition permet de réaliser les réparations de maintenance.
Service Z
Dans toute installation souterraine l'un des problèmes vitaux est celui de la ventilation.
Il faut pouvoir s'alimenter en air pur tout en éliminant les gaz toxiques produits par les
hommes, les machines en fonctionnement et les armes en action.
De nombreux ventilateurs assurent ces fonctions et soufflent l'air dans des gaines qui sillonnent
l'ouvrage.
Afin de se prémunir contre les gaz de combat l'air puisé à l'extérieur est dépollué dans
une salle des filtres dont le
personnel est celui du service "Z".
Il est ensuite réparti dans les différents locaux sous légère pression ce qui, d'une part,
empèche l'air extérieur de pénétrer dans l'ouvrage et qui,
d'autre part, chasse les gaz toxiques produits par les armes.
Service téléphonique
Les communications tant intérieures qu'extérieures se font par téléphone (ou par radio lorsque
les liaisons téléphoniques sont défectueuses).
Dans l'ouvrage un "central" téléphonique
manuel gère cet important flux d'informations.
Services de renseignements
Pour mener à bien sa mission l'ouvrage a besoin de services de renseignements très performants.
Ces derniers reçoivent leurs informations de deux sources essentielles:
-des cloches d'observation de l'ouvrage (cloches GFM pour l'infanterie et cloches VDP
pour l'artillerie), situées sur les superstructures des blocs;
-des services de renseignements des autres ouvrages et du PC "arrière" dont ils dépendent.
L'artillerie et l'infanterie ont chacune leurs observateurs, mais les renseignements collectés
aboutissent tous au même local du SRA-SRI.
Postes de commandement
Les postes de commandement sont nombreux car chaque chef de service dispose d'un
local spécialisé d'où il dirige son secteur d'activité.
C'est l'artillerie, principale force de l'ouvrage, qui dispose du plus grand nombre de PC;
outre celui de son commandant (PCAO) l'on en compte quatre:
-un pour les mortiers de 81mm
-un pour les lance-bombes de 135mm
-un pour les mortiers de 75mm du bloc 2
-et enfin un pour les mortiers de 75mm du bloc 3.
En plus de ces PC d'artillerie on trouve un PC d'ouvrage (PCO), pour le commandant du fort,
et un PC d'infanterie (PCI).
PCO et PCI partagent le même local, au voisinage des SR, du PCAO et du PC des 81mm.
Par contre les autres PC sont installés dans leurs blocs respectifs.
Bloc 2
Il est isolé du casernement par:
-une porte blindée qui sert de défense intérieure pour le cas ou l'ouvrage
serait partiellement investi. Cette porte évite aussi aux hommes de repos
les effets du souffle causé par une éventuelle explosion de munitions.
-un sas étanche. Lorsque le bloc n'est pas en action sa ventilation est assurée
à partir du casernement; lorsqu'il fait feu (et qu'il faut donc éliminer une quantité
importante de gaz toxiques) on met en service une ventilation annexe propre au bloc.
Il a son propre central téléphonique
qui désengorge le central d'ouvrage
en traitant le flux des communications locales.
Il dispose de ses réserves à munitions
(dénomées M2) qui, par raison de sécurité, sont installées loin des armes.
Enfin, il est à plusieurs étages.
Ici on compte quatre niveaux !
La plupart du temps, sur la "Ligne Maginot", on accède aux casemates d'artillerie
par un escalier qui peut conduire plusieurs dizaines de mètres plus haut.
Au B2 du Sainte-Agnès quatre des casemates (deux 75mm et deux 135mm)
sont au même niveau que les soutes à munitions.
Bloc 2: niveau 0
Bloc 2: niveau -1
- Mortiers de 81mm
- Lorsque le bloc est en action l'extraction des gaz toxiques produits par les tirs nécessite
une surpression du bloc plus importante que celle reignant en temps normal.
Aussi le bloc dispose-t-il d'une salle de neutralisation,
comparable à celle du casernement.
- Issue de secours.
Bloc 2: niveau -2
Après le départ des coups de 75mm ou de 135mm les douilles, qui contiennent des résidus nocifs
de combustion, tombent dans un toboggan et glissent vers l'un des
deux récepteurs de douilles
où elles sont ventilées. Elles seront ensuite récupérées pour une éventuelle réutilisation.
Bloc 2: niveau +1
Ce niveau est un petit étage d'infanterie.
Il est armé d'une cloche LG et d'un JM sous casemate.
Une salle de "transmissions optiques" permet de communiquer avec les ouvrages
voisins du Mont-Agel et de Roquebrune.
Bloc 3
Ce bloc comporte cinq étages
desservis par un escalier de 265 marches et un monte-charge.
Les pièces d'artillerie sont situées 50m au dessus du casernement!
Elles tirent vers le nord.
Bloc 3: niveau 0
Comme pour le bloc 2 le sas d'entrée (avec son ventilateur)
et la porte blindée (détruite en 1944) permettent d'accéder
aux réserves à munitions,
puis au pied du puits de bloc.
Bloc 3: niveau +1
33 mètres au dessus du casernement (193 marches) l'étage est réservé au PC
des mortiers de 75mm et au central téléphonique de bloc.
Bloc 3: niveau +2
A 40m de haut, le niveau est aménagé en trois zones:
-la réserve à munitions pour les mortiers de 81mm
-la salle de neutralisation de bloc
-les récepteurs des douilles de 75 utilisées.
Bloc 3: niveau +3
Vu la hauteur du puits de bloc il est matériellement impossibles,
aux hommes en alerte, d'aller se reposer dans le casernement.
Aussi un petit dortoir
pour 8 hommes et un wc ont-ils été aménagés à cet effet au voisinage des deux
casemates pour mortiers de 81mm.
A l'extrémité de cet étage, près de l'issue de secours (identique à celle du bloc 2),
se trouve le PC d'infanterie
de bloc ainsi qu'un local pour transmission optique dirigée
vers l'ouvrage d'infanterie des Banquettes.
Bloc 3: niveau +4
Bloc 4
C'est un petit bloc auquel on accède par une échelle. Il est armé de deux FM dont la mission est
de protéger la zone est de l'ouvrage contre des éventuelles attaques
par l'infanterie.
Sa cloche GFM permet de surveiller Menton et la frontière sur 10km de long.