Ligne Maginot - SFAM. 1940. Guerre franco-italienne. Dessins d'enfants de Menton_Fortifications des Alpes et art pictural.
Photographe : Mme Sylvie-Laure Lambert
Artiste peintre : Tante de Mme Lambert
À l'origine (1931) l'ouvrage CORF du Col_de_Granon devait recevoir un armement d'artillerie (75mm et 81mm). Mais, restrictions buggétaires de 1933, l'artillerie disparait alors du projet et l'ouvrage réduit commence à être construit... lentement.
Très lentement car, en 1939, seul le bloc_1 d'entrée est opérationnel ! La MOM s'active alors et réussit à réaliser les blocs 3 et 4.
On obtient finalement un ouvrage dont l'armement cental se résume à... un JM. (Deux JM si l'on ajoute celui d'un petit bloc isolé construit lui aussi à la hâte près du Col_de_Granon).
En fait, les ouvrages d'infanterie des Alpes sont souvent comparables aux casemates CORF du Nord-Est : un armement adapté à un ou deux objectifs ciblés. Et si leur architecture n'est pas monobloc, comme celle des casemates du Nord-Est, c'est à cause du relief accidenté de leurs lieux d'implantation.
En montagne, pour battre tout le terrain, on peut construire une multitude d'ouvrages d'infanterie, figeant une grande quantité d'hommes d'équipage (c'est essentiellement ce qu'a fait l'Italie sur son « Vallo_Alpino » où le nombre d'ouvrages d'infanterie est prodigieux). On peut aussi privilégier l'artillerie apte à battre, avec peu d'hommes, tant les flancs lointains des montagnes que les fonds de vallées (c'est l'option choisie par la CORF mais, du coup, faute de crédits, les ouvrages sans artillerie ont été momentanément délaissés).
Ouvrage à 3 blocs et un JM.
Ouvrage inachevé à 4 blocs et deux JM.
Voici quelques fresques peintes dans le bloc d'entrée du gros ouvrage du Col_de_Brouis.
Depuis 2017 on ne peut malheureusement plus aller les admirer et les photographier car les « écologistes » ont fermé l'ouvrage pour le consacrer à la sauvegarde des chauve-souris.
Juin 1940 : les Italiens attaquent la région de Menton_ et sont bloqués entre autres par les tirs d'artillerie du SFAM. Ils ne réussissent à prendre ni un ouvrage ni un avant-poste, même pas celui de Pont_Saint_Louis situé à quelques mètres de la frontière et battant la seule route littorale franco-italienne.
Les Italiens contournent alors l'avant-poste et pénètrent dans Menton_ mais sans matériel lourd, la seule route étant tenue par Pont_Saint_Louis.
Puis, l'armistice de juin 1940 leur permet d'annexer la ville qui devient italienne à part entière. Il ne s'agit donc pas d'une occupation.
Quelques mentonnais, qui avaient évacué la ville avant le début des hostilités, reviennent alors à Menton_ ; la plupart des autres ont tout perdu et restent en France.
Artiste peintre, violoniste à ses heures, Albert_Mathieu fait ses études supérieures à l'École des Beaux-arts de Montpellier puis à celle de Paris.
Pendant la guerre de 1914-1918, officier d’artillerie, il est blessé à la main et ne peut plus jouer du violon, mais il peut toujours peindre.
Entre 1920 et 1930 il expose ses œuvres dans différents salons de France.
En 1935 il est nommé professeur de dessin à Menton_ où il enseigne au lycée de garçons et au collège de filles, jusqu'à ce qu'il soit évacué en 1940.
Au cours de la guerre il occupe divers postes dont un au lycée Masséna de Nice_
1945. De retour à Menton_, il retrouve son poste de professeur de dessin et y enseigne jusqu’à sa retraite, en 1959. Il décède à Nice_ en 1962.
...Les Italiens, partis après la libération de la ville, ont laissé quelques dessins d'enfants de 1941, dessins dont le sujet porte sur l'avant-poste du Pont_Saint_Louis.
Quelques dizaines d'années plus tard, son fils, Jean_Marie_Mathieu, en fait part à notre ami Alain_Loviny, un féru de fortifications. Ce dernier nous les montre et, grâce à lui, vous allez pouvoir en profiter à votre tour.
Ici aussi, le dessin est très beau, avec les troupes italiennes traversant le pont Saint_Louis, au premier plan, et Menton_ dans le lointain. Mais... l'endoctrinement ne semble pas loin.
L'aspirant d'infanterie italienne Mario_Lalli (Aspirante Ufficiale del 21e Reggimento Fanteria) a été tué devant la casemate du Pont_Saint_Louis.
En sa mémoire, le gouvernement italien de l'époque a édité un document précisant qu'en attaquant, à la grenade, les mitrailleuses sous béton, il tomba devant la casemate en criant : « Vive le Roi, Vive l'Italie »
Ni dans leurs sujets, ni dans leurs légendes.
Lorsque notre ami Alain_Loviny a eu ces dessins en main, dessins si inhabituels et si intéressants, il a souhaité les faire partager au plus de monde possible et les a donc exposés.
Mauvaise idée ! En effet, le nom de chaque artiste en herbe figurait sur les dessins.
Et alors, direz-vous ? Qui ne serait pas fier de voir son nom affiché dans une exposition ?
Les réponses à cette question sont multiples ; par exemple, ne pas aimer être cité sans en avoir été informé.
Dans le cas présent, il se pourrait aussi que l'un des artistes ait prétendu, après-guerre, être le rejeton d'un résistant français ayant fui sa ville bien aimée, avec toute sa famille, pour se soustraire au joug italien. Il aurait alors du mal à justifier ses exploits artistiques de l'époque.
Alain fut sommé par l'un des visiteurs d'effacer immédiatement chaque nom sous peine de procès. Les dessins que nous vous présentons sont donc devenus anonymes. Ils n'en sont pas pour autant inintéressants, à plus d'un titre.
Merci des voeux et Vive l'Europe avec sa somme d'histoires de deux cotés. Amitié.
La photo de l'oiseau ? oui je l'ai prise sur mon voilier et c'est la premiére fois que je vois un oiseau migrateur venir se poser et faire le tour de l'Etap 22 I
C'est un « chevalier guignette ». Moment magique !
Denys