Souscription pour financer la Ligne Maginot et/ou la fleurir
Question
Pour ce qui est de la construction de la ligne Maginot et de son financement "en final", quels furent "les appels au peuple", les appels aux dons ou autres qui firent que chacune et chacun fut invité, à un certain moment (1938 ? 1939 ?), à donner ce qu'il possédait en or, jusqu'aux alliances, qu'il fallait déposer dans les mairies ?
Etait-ce des initiatives privées ?
Nos parents, écrasés de déception au moment de l'invasion de 1940 (la "ligne" n'avait servi à rien...), parlaient de ces dons faits dans les mairies (parfois sans récépissés...) - Qu'en est-il ? Un état de ces dons éventuels fut-il établi dans les mairies ?
Merci des renseignements que vous pourrez me fournir. Pierre Blondeau
Réponses d'internautes
Michel : Au SHAT, je n'ai jamais trouvé de documents faisant référence à des appels aux dons lancés pour la Ligne Maginot.
M : Jamais entendu parler de ces appels aux dons ! Il circule facilement "n'importe quoi" sur le net. Le financement de la Ligne avait était prévu dès le départ. Amitiés.
Rémi : Cette histoire est plausible mais je n'ai jamais entendu parler d'opérations de financement de ce genre. Légende, réalité... je n'en sais rien. Amitiés.
Pierre Blondeau : Je m'attendais à mieux comme réponses - J'ai pris dans ma bibli. le livre de Roger Bruge : "faites sauter la ligne Maginot",(Fayard 1984), où il donne un petit aperçu sur les moyens pour le moins flous et fluctuants qui, depuis 1926-27 ? présidèrent à la construction de la ligne et la "valse-hésitation" du financement de la fin de la construction - Par contre, il y eu bien une souscription nationale pour... planter des rosiers autour des ouvrages !! - Inouï !! -
Malgré les verrous des archives, je vais poursuivre mon enquête - Bonsoir et merci -
R.Cima : Quand vous vous appuyez sur les écrits du journaliste Roger Bruge, il faut être très prudent surtout lorsqu'il s'agit de question «politiquement sensibles». En effet, le 18 octobre 1970, Jean Planchais, rédacteur en chef adjoint du journal "Le Monde" écrit, dans ce même journal, à propos d'une controverse relative à l'attitude de certains luxembourgeois en mai 1940 : «Le Républicain lorrain concluait avec M. Roger Bruge : "Les documents officiels français faisant état de -Luxembourgeois militants nazis- ayant combattu aux côtés des Allemands le 10 mai 1940 devraient être expurgés..."» Si la citation est exacte, Roger Bruge propose là une méthode peu compatible avec l'éthique d'historien, même si les documents en cause ne relataient pas la réalité des faits !
En 2006, j'ai personnellement interrogé le service de documentation du "Républicain lorrain". Sans doute faute de date précise, ce dernier n'a malheureusement pas su (ou pu) retrouver l'article auquel Jean Planchais faisait référence.
Quoi qu'il en soit, la question de souscription reste entière !
Pierre Blondeau : Le livre de Roger Bruges de 1984 "FAITES SAUTER LA LIGNE MAGINOT" est en tout cas explicite sur un point : une ou des souscriptions ont été lancées en France pour... fleurir les ouvrages.
Cette opération fut lancée par Monsieur Paquel qui fut donc le fondateur de "LA ROSE DE LA LIGNE MAGINOT" - (il fallait occuper les soldats en attendant...)
R.Cima : Roses ? Réponse ci-dessous.
Rose de la Ligne Maginot
La Rose de la Ligne Maginot
Comme nous l'avons écrit plus haut, nous n'avons pas connaissance (ce qui ne prouve rien) de souscription pour financer la fin de construction de la Ligne Maginot. Par contre, si l'on parle maintenant de "fleurir" les casernements de sûreté de la Ligne Maginot, le problème est différent et la réponse est "oui", il y a eu une initiative privée en ce sens !
Mais il existe une différence importante entre une souscription officielle à l'initiative de l'État pour mener à bien une entreprise et une souscription privée à l'initiative de particuliers, pour fleurir un lieu, fut-il public !
Jean Paquel
En 1938 un lorrain, Jean Paquel, propose au Général Giraud, gouverneur militaire de Metz, de fleurir la Ligne Maginot avec des roses.
Général de Vaulgrenant
L'idée fait son chemin ; la rose "Général de Vaulgrenant" (Gouverneur militaire de Metz en 1931) est sélectionnée pour être plantée dans certains casernements de sureté et des souscriptions sont mises en place, pour acheter ces roses.
En complément nous vous proposons notre document :
Toujours est-il qu'une partie de la question de M. Pierre Blondeau (souscription pour construire la Ligne Maginot) demeure sans réponse ! Oui, non ?
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Bonsoir Monsieur CIMA,
Je vous remercie de votre réponse, et je vous donne mon accord pour que mon nom figure en entier
en bas du texte - Je l'accepte, non pas en rapport avec ma modeste personne (Ancien Combattant d'AFN), mais en hommage
à mes oncles tombés au Champ d' Honneur.
L'un d'eux, frère de mon Père fut, à 19 ans, grièvement blessé d'un éclat d'obus à la tête à Verdun en 1916 (il était «coureur», porteur de messages).
Trépané 3 fois sans succès, puis transféré à Bordeaux (hôpital militaire), et de nouveau trépané. L'éclat, contre le cerveau, était enfin extrait, mais ce pauvre garçon mourait après un an de terribles souffrances. Il était devenu aveugle.
Pierre Blondeau devant la tombe de son oncle
Il est inhumé au cimetière de Bordeaux-Caudéran, carré militaire, et j'ai retrouvé sa sépulture il y a deux ans. Je me suis trouvé sous l'effet d'une intense émotion en découvrant cette croix blanche marquée du nom de la famille, au pied du mat, et au milieu de nombreuses autres croix blanches.
Je me suis posé la question de savoir si ce cimetière («Les Pins Francs» - carré militaire) n'était pas
le cimetière 14/18 le plus éloigné du «front original», et le plus au sud de la France ?
Pour revenir rapidement au sujet initial, je vous remercie de l'extraordinaire commentaire que vous avez bien voulu
faire au sujet du Général de Vaugrenand - J'ai 77 ans et mon Père est décédé en 2003 à l'âge de 98 ans - Il m'a toujours affirmé un important don (peut-être en or ?) que sa Mère avait fait «pour la ligne Maginot», qu'elle avait elle-même porté à la mairie du lieu (j'en garde le secret), que le secrétaire aurait (conditionnel) accepté... mais aurait omis de remettre un reçu... (cela a-t-il été enregistré ?)
Mes recherches m'ont conduit «aux roses» et aux dons, pour ce fait reconnu, mais au vu des réactions et même
des négations que je constate, je me sens plus que jamais déterminé à poursuivre mes investigations... pour l'Histoire, uniquement.
Petit détail : je suis descendant d'un sergent grognard de Napoléon 1er, médaillé de Sainte Hélène, et mon grand-Père, Zouave de l'armée d'Afrique (1887), fut nommé sergent (plus jeune de l'armée Française ?), pour être entré le premier en tête de sa compagnie, dans Sidi-Bel-Abbès en rébellion (3 ans d'engagement). Plus tard ce grand-Père, Francois Blondeau, se vit remettre par le Président de la République, Monsieur Émile Loubet, la «Mention Honorable» (plus haute distinction civile - Légion d'Honneur réservée aux seuls militaires), en récompense de deux sauvetages opérés dans le canal du Rhône au Rhin, au péril de sa vie (dont plongeon dans un canal de turbine pour sauver un enfant de cinq ans entrainé vers la turbine)
Avec mes remerciements pour votre travail magnifique, soyez assuré, Monsieur Cima, de ma plus haute considération.