../s3_ae.gif 22 juin 1940. Drame de Fascia-Fonda.
Document réalisé à partir d'éléments d'origines diverses : SHD Vincennes - Archives du général Magnien - Recherches personnelles d'anciens combattants - etc. E-R Cima ©2006-2015.
Introduction

Introduction

Au cours de la guerre franco-italienne de juin 1940, Fascia_Fonda est un petit poste de surveillance français du SFAM_ (Secteur Fortifié des Alpes_Maritimes), où 12 hommes sont à moins de 500m de la frontière. Attaqué par les italiens le 22 juin 1940, cinq de ses hommes sont tués.


Dans les archives du général Magnien_René (commandant le SFAM_ en 1940), dont la petite fille Odile_Daveau nous a aimablement adressé des extraits, le général a noté : «Au cours de cette bataille [du 10 au 25 juin 1940] (...) de l'aveu même des italiens, leurs pertes avaient été très élevées, peut-être quatre mille à cinq milles hommes tués ou blessés, alors que celles des troupes du SFAM_ restaient au contraire excessivement faibles :
-huit tués,
-trente-cinq blessés,
-trente-trois prisonniers ou disparus»

La plupart des tués du SFAM_ l'ont donc été à Fascia_Fonda et, qui plus est, dans des circonstances qui provoquèrent à l'époque l'ouverture d'une enquête semble-t-il toujours sans conclusions positives.


Les lieux, la mission

Les lieux, la mission des hommes de Fascia_Fonda

Entre la frontière et la Position de Résistance où sont édifiés les gros ouvrages de la Ligne_Maginot, une ligne d'avant-postes tient les principales voies de passage.

Ces avant-postes, établis avant guerre et bien structurés, sont secondés par de nombreux petits "postes avancés" installés au gré des circonstances.

Ces derniers sont mobiles (Sections d'Eclaireurs Skieurs : SES) ou fixes. Fascia_Fonda (identifié sous le nom de Cote 965,1) est l'un de ces petits postes avancés fixes du SFAM_.

Depuis sa position, 12 hommes de la 2e Compagnie du 76e BAF surveillent les mouvements des italiens sur la crête frontière.

Comme c'est le cas pour chacun des postes avancés, les hommes ne disposent pas d'abri bétonné. Ils ont mis à profit les accidents de terrain pour se protéger contre les tirs directs des italiens et pour aménager des couloirs de repli vers l'arrière ; ici vers l'avant-poste de La_Péna dont ils dépendent.


Contexte international

Le contexte international

Depuis le 11 juin 1940 à 0h, début officiel des hostilités, les troupes italiennes ne mènent que des coups de main ponctuels destinés plus à tester le dispositif de résistance français qu'à l'enfoncer.
Le 14 juin l'échec d'une attaque d'envergure sur tout le front montre que la France, pourtant en pleine débâcle face aux troupes allemandes, aligne toujours des moyens intacts sur le front des Alpes.
Les italiens maintiennent alors leur pression par des attaques sporadiques et sans lendemain.

Puis les jours passent.

Le 17 juin la France demande l'armistice à l'Allemagne et, pour des raisons politico-stratégiques, Hitler_ décide que cet armistice sera vite signé mais n'entrera en vigueur que lorsque les hostilités franco-italiennes auront cessé ce qui, implicitement, laisse peu de temps à l'Italie pour conquérir des territoires.

(Clic : plus d'informations sur les raisons d'Hitler_)


Opération "R"

Opération "R" comme "Riviera"

Le temps presse donc pour les italiens aussi, le 22 juin 1940 déclenchent-ils leur offensive générale dont le nom de code, sur les Alpes Maritimes, est : opération "R" comme "Riviera".
Le but de cette opération est d'enfoncer la "Ligne_Maginot" puis de faire converger les forces vers Nice_, capitale d'un ancien Comté revendiqué de longue date par les transalpins.

Les ressources en hommes et en matériels mises en œuvre par les italiens, le 22 juin, peuvent être difficilement plus importantes. Sur la dizaine de kilomètres de frontière du mentonnais, depuis la mer jusqu'au col de Cuore_, ce ne sont pas moins de deux divisions d'infanterie (37e Division "MODENA_" et 5e Division "COSSERIA_") renforcées par quatre bataillons de "Chemises Noires" (CCNN) qui entrent dans la bataille!

(Clic : plus d'informations sur les divisions d'infanterie italiennes)

Malheureusement pour les Italiens, ils s'attaquent là à l'un des secteurs fortifiés des plus puissants de la "Ligne_Maginot". Ils ne parviendront pas à prendre pied sur un seul des ouvrages de la "Position de Résistance" et ne déborderons que certains avant-postes, sans pouvoir en neutraliser un.

Par contre les petits postes avancés de surveillance voient soudain déferler la vague ennemie. C'est le cas à Fascia_Fonda où convergent trois bataillons : le 36eCCNN, le 1/42eRF et le 2/42eRF.
Les postes avancés ont cependant le temps de se replier en combattant pied à pied mais... pas celui de Fascia_Fonda, en plein brouillard !


Historique officiel

Historique officiel de l'attaque de Fascia_Fonda

Résumé de l'historique officiel

On y apprend que ce 22 juin 1940, à 13h20, les hommes sont en plein brouillard quand tout à coup les Italiens surgissent et engagent le combat. La résistance du poste est acharnée mais impuissante devant le nombre des ennemis.

Le bilan est de 5 morts, 1 disparu, 2 blessés. Les quatre hommes indemnes du reste du groupe parviennent à se replier sur l'avant-poste de La Péna. Les Italiens partis, les blessés rejoindront, eux aussi et par leurs propres moyens, l'avant-poste.

Fac-similé de l'historique officiel

Historique du poste de surveillance
de la FASCIA FONDA - 76° B.A.F. - 2° Cie -

EFFECTIF: Sergent MEGE. 1 Caporal Chef 10 hommes.

22 juin 1940 - 9 heures: Un tir d'artillerie se déclenche sur les pentes EST du Razet et au Nord du Ravin du GOURG.

22 juin - 13 h.15: Brouillard très épais. L'Artillerie ennemie tire en arrière sur l'Ouvrage de la Péna.

22 juin - 13 h.20: Attaque du poste par un groupe d'italiens surgissant du brouillard; ces éléments italiens s'étaient infiltrés sur les pentes NORD de 865,2 par le Col de la Chapelle Saint-Bernard.

Le combat s'engage aussitôt. Le Caporal chef FRUCHARD met son F.M. en batterie, une rafale d'arme automatique coupe son F.M. en deux; ce gradé est atteint mortellement de plusieurs balles. Les autres Alpins du groupe se défendent avec acharnement à coup de fusil et de grenades; des italiens surgissent de tous côtés, le poste est encerclé.

Au cours de la lutte, les alpins RAMEL Ange, PHILIPPOT René, FEDUCCIO Jean, BOSIO Honoré, sont mis hors de combat. Le Caporal DAYRE Omer et l'Alpin VIDAL sont blessés.

Le Caporal DAYRE réussira à rallier la Péna et sera évacué dans des conditions extraordinaires (voir note annexe [L'annexe de l'historique du poste avancé de Fascia-Fonda concerne l'odyssée du Caporal Dayre qui, ayant rejoint l'avant-poste de La Péna, est transporté en civière durant plusieurs heures à la recherche d'un poste de secours. En effet, les Italiens sont alors disséminés un peu partout et il est difficile de les éviter]). Seuls du groupe de combat, le Sergent MEGE, les Alpins: PASSERON, BERTHODIN et FLANDIN parviennent à se replier sur l'ouvrage d'avant-poste de la Péna dans la soirée.

22 juin - 20 h: Une patrouille de l'Ouvrage de la Péna a découvert les corps des Alpins: PHILIPPOT, FEDUCCIO et RAMEL.

24 juin - 7 h: Une nouvelle patrouille a découvert le corps du Caporal-Chef FRUCHARD, son F.M. brisé en deux entre ses mains; près de lui gisait le corps de l'Alpin BOSIO. Malgré les recherches effectuées, l'Alpin HEREAU porté disparu n'a pu être retrouvé.

PERTES EPROUVEES :

(Signé) : Sergent MEGE.

Clic. +/- Document archivé au SHD (Vincennes)


Le Caporal Dayre_ accuse

Le Caporal Dayre_ accuse, 70 ans après les faits

...le Caporal Dayre porte des accusations recueillies par M.G, transcrivant son témoignage en des termes que l'on peut ainsi résumer :

Ce jour là, laissant seulement 6 hommes au poste, le Sergent Mège_ part au ravitaillement à Monti_.
En son absence le poste est attaqué. Les hommes se défendent puis, submergés par le nombre, se rendent.
Ils sont alors désarmés, regroupés, alignés côte à côte puis tués.
Ensuite un officier leur donne le coup de grâce d'une balle dans la tête. Cette balle ne fait que blesser le Caporal Dayre qui fait le mort et ne rejoint La_Péna qu'après le départ des Italiens.

Imagination d'un ancien combattant ? Réalité dissimulée par les historiques officiels ? Toujours est-il que nous avons eu le plaisir de retrouver, entre autres, le lieutenant commandant la 2ème Cie du 76e BAF (Tersac_Pierre), dont dépendait Fascia_Fonda. Ce dernier nous a alors offert un document de 1941, Etat-major de la section d'armistice, signé par le général Olry_ indiquant qu'une enquête était en effet ouverte sur des «bruits qui courent» à propos des morts suspects de Fascia_Fonda !


Notre publication

Notre publication sur le mystère Fascia_Fonda

Au cours de six ans d'enquêtes sur les combats de juin 1940 dans les Alpes Maritimes (1986-1992), ma femme et moi-même avons rencontré plusieurs anciens combattants ou leurs familles. La majorité de nos informations recueillies sur Fascia_Fonda vient d'être publiée dans le livre numérique présenté ci-dessous.

Ce livre comprend deux parties :
-la première est la suite du roman fantastique "Kaff", suite se terminant cette fois-ci à Fascia_Fonda, le 22 juin 1940 ;
-l'autre concerne notre recherche et les témoignages recueillis au sujet de ce véritable «mystère» entourant la mort de cinq hommes à Fascia-Fonda.

Accès direct au site www.numilog.com de vente du livre numérique (4,99€)

Mais vous pouvez aussi acheter ce livre numérique au même prix sur la plateforme de votre choix : Amazon, Fnac, Kobo ou Apple
Alors, n'hésitez pas à l'acheter pour suivre notre enquête. Et, en plus... vous nous ferez plaisir en nous faisant part de votre sentiment sur le travail réalisé ou en apportant vos lumières sur le sujet !


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