../s3_ae.gif Ligne Maginot - SF Boulay - 162e RIF- Casernement de sûreté de Bockange - 162e RIF. Documents de Mme Chantal Robin_Boutarel, MM. Pierre_Dunez, Jean-Luc Roussel, Gérard_Chadefaux, Dominique_Kemmel et Alain_Perouffe, que nous remercions vivement. E_R_Cima ©2008-2020.

Casernement de sûreté de Bockange.
162e_RIF

Casernements de sûreté

Les casernements de sûreté

Les casernements, ou camps, de sûreté sont construits à partir de 1933, près des fortifications CORF.

Implantations

La ligne Maginot est administrativement divisée en Secteurs Fortifiés (SF), eux-mêmes divisés en Sous-secteurs.
Chaque Sous-secteur est couvert par un Régiment (ou par un Bataillon) cantonné dans son casernement de sûreté.

Rôles

Ces casernements, par leur proximité avec certains groupes de fortifications, permettent pour ces dernières de faciliter :
►leur gardiennage.
►leur entretien.
►leur « prise en main » par leurs futurs équipages.
►leur occupation urgente en cas de tension internationale.


Camp de Bockange

Casernement de sûreté de Bockange

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Photo aérienne du casernement de sûreté de Bockange (SF_Boulay, Sous-secteur de Burtoncourt), en 1964.
Photo. Collection Pierre_Dunez.


Extrait de carte IGN.

Sur cet extrait de carte, le casernement de sûreté est repéré par la flèche rouge « CAMP » (en bas à gauche de la carte).
Les logements pour les familles des officiers du casernement sont repérés par la flèche « CITE ».

Ce casernement a été édifié en 1933, sur les arrières très proches de l'ouvrage d'artillerie d'Anzeling dont nous avons repéré les blocs : « EH » (Entrée des Hommes), « EM » (Entrée des Munitions) ainsi que les 7 blocs de tir situés au voisinage de la flèche violette « BLOCS ».


Le 162e_RIF (temps de paix)

Photo : insigne du 162e_RIF.

Le 162e_RIF (du temps de paix), appelé officiellement « Régiment de la Nied », est créé à Metz le 25 août 1935. Ses trois bataillons sont affectés à la défense du secteur fortifié de Boulay.
Son commandement est alors assuré par le Colonel_Denis jusqu'en 1937 puis par le Colonel_Cochinard.

En 1937, son 2ème Bataillon s'installe dans le casernement de sûreté de Bockange.


Le 162e_RIF (temps de gerre)

À la mobilisation (août 1939), avec l'afflux des réservistes, le 162e_RIF du temps de paix est scindé en trois régiments du temps de guerre : le 161e_RIF, le 162e_RIF et le 164e_RIF.

C'est à partir du 2ème bataillon du 162e_RIF du temps de paix (stationné dans le casernement de sûreté de Bockange) qu'est constitué le 162e_RIF du temps de guerre.


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Le poste de garde (de police).
Au dos de cette photo le 2ème classe Raymond_Chadefaux du 162e_RIF écrit : « Le 22/9/38. Voici mon habitat. Vois que ce n'est pas mal en photo mais le naturel, ce n'est pas beaucoup pareil. »
Photo : collection Gérard_Chadefaux.


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L'infirmerie du camp.
Photo : collection Gérard_Chadefaux.


La vie au camp de Bockange

La vie de famille au camp de Bockange

Les familles des cadres sont logées en périphérie, dans une cité de pavillons, à l'extrémité Nord-Est du casernement de sûreté.

Témoignage de Mme Chantal Robin_Boutarel, fille du capitaine_Robin qui, en juillet 1939, commandait la 2ème_Cie d'Engins et de Fusiliers Voltigeurs du 162e_RIF.

Charte graphique :
Typographie utilisée pour identifier le témoignage de Mme Chantal Robin_Boutarel.


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Bockange. Cité pour officiers. La maison de mes parents.

Photo collection Mme Chantal Robin_Boutarel. © Clic.Reproduction et diffusion interdites sans accord de Mme Chantal Robin_Boutarel.


Généralités

Je n'ai guère que des témoignages oraux de mes parents, surtout de ma mère qui me parlait des maisons affectées aux officiers (camp de Bockange) et de la vie qu'ils y menaient. Ils étaient un peu à l'écart des villages avoisinants et, visiblement, les contacts n'étaient pas très souhaités ou ne se faisaient guère avec les Lorrains du cru. Les femmes d'officier vivaient donc un peu entre elles et les officiers entre eux.

Ils étaient voisins de la fille aînée du Général_Giraud qui commandait la place de Metz et, comme le disait sa fille, « mon père s'est ruiné à tenir son rang dans ce gouvernement de Metz ». Le mari de cette dame (jeune officier comme mon père) s'est d'ailleurs fait tuer tout de suite au début de la guerre.

Mon père aimait beaucoup cette vie de forteresse. Maman disait qu'ils sortaient -tout verts- après deux semaines enfermés dans la ligne où il y avait même des cercueils au cas où.

Quand il revenait à la maison, au camp de Bockange, c'était souvent à cheval (en fait il le faisait pour agacer gentiment ma mère qui avait très peur des chevaux, surtout lorsqu'elle voyait la tête de celui de mon père passer par la fenêtre de la cuisine pour réclamer du sel !). Mon frère n'avait que 5 ans et n'a donc pas beaucoup de souvenirs de cette époque, sauf celui de son cheval de bois qu'il avait appelé Fadette comme le vrai cheval de son papa.

Ordonnances

Mon père avait deux ordonnances (un pour lui, qui demeurait beaucoup à la maison, et l'autre qui s'occupait du cheval et restait à la caserne).

À l'époque les ordonnances (qui, pour des raisons économiques, ont été supprimés après la guerre, sauf pour les officiers généraux) étaient indispensables car un officier en uniforme n'avait par exemple pas le droit de porter de paquets dans la rue. Un officier ne pouvait donner le bras à son épouse que si elle était enceinte etc. La réglementation en ce domaine était très contraignante. Cela étant, la présence d'ordonnances arrangeait bien les officiers célibataires qui, entre autres, leur faisaient entretenir leur linge.

Les ordonnances affectés à un officier marié étaient implicitement affectés à sa famille puisqu'ils se rendaient presque quotidiennement au domicile de l'officier ! Le problème était que certaines femmes d'officier abusaient un peu de ces soldats pour leur faire faire un peu n'importe quoi (en tout bien tout honneur, bien sûr, du moins je l'espère). Ayant terminé leur service militaire ces ordonnances -refilaient- aux nouveaux arrivés les adresses des bonnes maisons où l'on était traité convenablement et ma mère avait toujours plein de candidats au détriment d'autres femmes d'officiers.

Chez mes parents, l'ordonnance arrivait le matin ; ma mère lui faisait un bon petit déjeuner (il mangeait, soupait et couchait à la caserne) puis il faisait un peu de ménage, les parquets, gardait quelquefois mon frère et jouait avec lui etc. Parmi ceux qui se sont succédés à Bockange certains aimaient s'occuper du jardin qui entourait la maison et élevaient quelques poules (beaucoup venaient de la campagne). L'ordonnance s'occupait certainement aussi des affaires de mon père bien que celui-ci préférât par exemple cirer lui-même ses bottes et faire son repassage ! Je pense aussi qu'il lui demandait de s'occuper de problèmes plus -militaires- que ma mère ignorait.


Transport aux écoles

Problème du transport aux écoles

Les casernements de sûreté sont proches des ouvrages fortifiés et comme les cités des familles sont au voisinage de ces casernements, rares sont les cités situées près d'une ville. Dans de telles conditions, comment l'armée peut-elle prendre en charge les déplacements des femmes, pour leurs courses domestiques, et des enfants pour l'école, alors qu'ils sont civils ?
Gros problèmes au niveau finances et assurances !

25 avril 1933

Le 25 avril 1933, sous le n° 3557 I/II, l'État-Major de l'organisation et de la mobilisation de l'armée édicte la note suivante :

Transport des enfants à l'école. Camp de Bitche, Drackenbronn, etc. (RF de la Lauter)
La question soulevée par le général commandant la 20e Région, de la mise à la disposition des familles du camp de Bitche de moyens automobile gratuits pour le transport des enfants à l'école est identique à celle qui se pose [ailleurs]. Étant donné le nombre des familles en résidence au camp de Bitche, l'EM de l'Armée (1er Bureau) donne un avis favorable au remplacement du break par un autocar, au maintien de la gratuité de ce service et à l'imputation des dépenses d'essence et ingrédients sur les crédits de transports généraux du camp.
La question d'utilisation du même autocar pour les familles des cadres du camp de Bitche, pour des motifs autres que l'instruction des enfants mérite d'être prise en considération étant donné l'incommodité et la cherté signalée des moyens de transports civils et le nombre des intéressés.

Suivent une analyse d'hypothèses par transports militaires payants et une analyse des risques d'accidents que l'armée ne peut pas prendre en charge. Puis le document se termine par une proposition.

Si une convention pouvait être passée avec une société d'autobus locale, en vue de l'établissement d'un service régulier à des tarifs acceptables on pourrait envisager une participation forfaitaire du Département de la Guerre pour le transport des enfants de manière à maintenir pour ceux-ci le bénéfice de la gratuité. L'EM de l'Armée donne la préférence à cette solution, qui est davantage dans l'esprit des mesures prises pour réorganiser les transports de garnison en évitant à l'armée toutes les mobilisations de personnel et de matériel sans rapport avec l'instruction.
Signé : Le général Chef de l'EM général de l'Armée (Doumene). Le lieutenant-colonel chef du 1er Bureau (Doyen)

18 septembre 1935. Donc 29 mois plus tard... statu quo !

Nous n'avons pas résisté à l'envie de vous faire lire un document émanant du Ministère de la Guerre, 29 mois plus tard, en direction de toutes les Régions. Goûtez-en toute la saveur puis on se retrouve en fin de chapitre.

Secrétariat Général Section Administration N°022190/AD du 18-9-1935
Transport aux écoles par véhicules automobiles des enfants des officiers et Sous-officiers des régions fortifiées.
La création des camps dans les RF où sont appelées à séjourner les familles des militaires de carrière, a posé la question du transport aux écoles, par véhicules automobiles, des enfants des officiers et sous-officiers. L'urgence de cette question s'impose en raison de la rentrée scolaire. J'ai, en conséquence, l'honneur de vous prier de vouloir bien prescrire l'étude immédiate de l'organisation à titre provisoire, de transports par moyens militaires, dans tous les cas où cette organisation s'impose, en raison, soit des distances à parcourir par les enfants, soit de l'absence de tous services réguliers de transports locaux.
Je vous donne délégation pour l'approbation des programmes et horaires des transports à établir, dans le plus strict esprit d'économie, par les généraux commandant les RF.
Les transports par moyens militaires seront effectués gratuitement, mais cette disposition pourra n'être que provisoire. Il est indispensable, en effet, de connaître l'importance des charges à imposer, le cas échéant, au budget de la Guerre, avant de décider qu'aucune redevance ne sera demandée aux intéressés. La question de l'assurance des enfants contre les accidents fera l'objet d'instructions ultérieures [etc.]
Le service étant ainsi organisé, il conviendra d'examiner sans délai si, dans certains cas, il ne serait pas plus avantageux de passer des contrats avec certaines entreprises civiles assurant déjà un service régulier. Signé Jean Fabry

Vous aurez certainement remarqué qu'en 29 mois le problème des transports n'avait pas évolué d'un pouce malgré l'encre usée et le temps passé à réécrire dans un bureau ce qui avait déjà été écrit dans un autre. Nous ne vous avons présenté que deux documents sur ce sujet car, dans l'intervalle de temps, les autres documents traitant de ces transports étaient identiques au dernier présenté.
Voudra-t-on (ou pourra-t-on), un jour, réformer l'Administration dans son art de tourner en rond ? (R. Cima)


Quelques « anciens » du 162e_RIF

Anciens du 162e_RIF
Quelques anciens du 162e_RIF

Photo des officiers du 162e_RIF à Bockange (1937-1938)

photos/162rif_robin.jpg

Clic : afficher / effacer le nom des officiers sur la photo.

Commandant du_Crest de_Villeneuve, Capitaine Baggio_, Capitaine Boullet_, Capitaine Dudezert_, Capitaine Goujat_, Capitaine Guichart_, Capitaine Lendi_, Capitaine Robin_, Lieutenant André_, Lieutenant Arrault_, Lieutenant Aubry_, Lieutenant-Médecin Boisbourdin_, Lieutenant Cabaribère_, Lieutenant Chézelles_, Lieutenant Desfossés_, Lieutenant Egal_, Lieutenant Lambert_, Lieutenant Loubry_, Lieutenant Ramaud_, Lieutenant Roussel_, Sous-Lieutenant Antoine_, Sous-Lieutenant Jaulery_, Sous-Lieutenant Marget_.

Le Lieutenant Raymond_Cabaribère est mort au champ d'honneur, en Indochine, le 21 avril 1954.

Le Lieutenant André_Roussel est mort au champ d'honneur, en Indochine, le 17 janvier 1953 (voir plus d'informations plus bas).

Photo collection Chantal Robin_Boutarel.

Remarque : les noms, sur la photo, nous ont été communiqués par notre ami Dominique_Kemmel.


Si vous avez des informations à nous donner sur l'un de ces officiers, nous nous ferons un plaisir d'en faire part aux lecteurs de ce dossier.


Capitaine Robin

Capitaine Robin (162e_RIF) par Mme Chantal Robin_Boutarel, fille du capitaine.

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Photo. Jean Robin au 162e_RIF.
Collection Chantal Robin_Boutarel.

Etat civil

Jean, René Robin. Né à Saignes (Cantal), le 11 août 1902. Fils d'Alexandre Robin, Adjudant-Chef de Gendarmerie, et de Mathilde Meilhoc. Décédé à Clermont Ferrand le 15 avril 1967.

Marié le 19 avril 1932 à Vebret (Cantal) à Jeanne Boutarel (Bourges 1908 - Grenoble 1991). 2 enfants, mon frère (1934) et moi-même (1948).

Carrière

Mon père est engagé volontaire, pour 4 ans, à la mairie du Puy, le 22.11.1921 dans l'infanterie, au titre du 141e RI. Sorti de Saint-Maixent, promotion 1928-1929.

Muté au Maroc à l'époque du Maréchal Lyautey, il tombe malade et doit rentrer en France. Il est alors affecté, comme lieutenant, au 92e d'Infanterie de Clermont Ferrand, au moment de son mariage. Puis il est muté au 2e bataillon du 162e_RIF, sur la ligne Maginot. Promu au grade de capitaine le 25.03.37 (décret du 22.03.37 paru au J.O. du 25.03.37), en juillet 1939 il commandait la 2ème Cie d'Engins et de Fusiliers Voltigeurs.

Fait prisonnier par les allemands le 20 juin 1940, il est envoyé à l'OFLAG VI A, en Westphalie, et est libéré par les américains le 18 avril 1945.

Muté un temps à Orléans, puis définitivement à Rennes, il est Commandant puis Lieutenant-colonel à la direction du Recrutement.

Il prend sa retraite avec le grade de Colonel en 1962.

Décorations :
► Médaille coloniale avec agrafe "Maroc 1925"
► Chevalier de la légion d'honneur.
► Médaille commémorative française de la guerre 39-45
► Croix de Guerre et du Combattant 1939-1945
► Officier de la Légion d’Honneur.

Remarques

Mon père parlait très peu de sa vie militaire. La captivité l'avait beaucoup affecté et je n'ai personnellement pas beaucoup connu l'homme du Maroc ou de la ligne Maginot. Je pense qu'il ne comprenait pas pourquoi la ligne n'avait pas été faite jusqu'à la Manche, car il savait très bien que la ligne était imprenable ; la preuve, les «fritz» ne sont pas passés par là (SF Boulay) ! Mais, comme tout officier respectueux des décisions politiques, il ne disait mot. Je crois qu'il n'en pensait pas moins !

Avant-guerre, mon père a eu des déboires avec le vieux général Lebleu, qui avait quelques «problèmes» de santé et qui a été finalement muté à Vannes. Ce dernier demandait à ses officiers de faire exécuter des manœuvres qui mettaient gravement en danger la vie des soldats (il avait le syndrome des tranchées de la guerre de 14-18) et un jour mon père a refusé d'obéir. Quand la guerre a éclaté, le blâme qu'il avait reçu (à cause de l'affaire du Général) a été effacé par une citation dans la mesure où, avant d'être pris par les allemands (il a raté le dernier train de Dijon), il a enterré et détruit tout son matériel militaire.


Lieutenant Roussel

Lieutenant André_Roussel (162e_RIF) par Jean-Luc Roussel, son petit-fils.

Typographie utilisée ici pour identifier le témoignage de Jean-Luc Roussel.

André Alphonse ROUSSEL voit le jour le jeudi 14 juillet 1910 à 18h à Bar-le-Duc (55000) - rue Exelmans.
Il est le fils légitime de Auguste "Henri" ROUSSEL, Lieutenant-Colonel, âgé de 28 ans et de Renée Amélie Constance POINCIGNON, sans profession, âgée de 23 ans.
André sera Officier.

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Photos collection Jean-Luc Roussel. © Clic.Reproduction et diffusion interdites sans accord de Jean-Luc Roussel.

En 1931 il entre à l'école spéciale militaire de Saint-Cyr, promotion du «TAFILALET»

1933. Le 1-08 il est officier ; le 5-10, à Metz, il épouse Marie Charlotte Geneviève Madeleine BERTHELON (26 ans), professeur d'histoire-géographie, enfant légitime de Charles BERTHELON et de Madeleine Marie Zoé PRATH ; le 1-10 il est nommé sous-lieutenant au 146e régiment d'infanterie de RF 18e compagnie.

À Metz, en février 1935, André_Roussel sauve un soldat de la noyade.

Extrait d'une coupure de journal de l'époque :
« Il est sauvé par un officier.
Hier, vers 14 heures un militaire se jetait dans la Moselle, près du pont des Morts, au grand effroi des passants nombreux à cette heure.
À ce moment survint un sous-lieutenant qui, sans hésiter, enleva sa tunique et se jeta à l'eau. Il parvint fort heureusement à en sortir le soldat qui fut aussitôt conduit à la caserne du 146e R.I, où il fut l'objet de soins énergiques.
Il en sera quitte pour un bain froid. Les mobiles de son geste ne sont pas connus. Nous félicitons très vivement l'officier dont le nom ne nous est pas connu, qui procéda au sauvetage.
»

Le 1-10-1935 il est promu lieutenant, officier de renseignement au 162e_RIF.

Le 2-9-1939 il est mobilisé comme officier de renseignement à l'État-major du 162e RIF de guerre. Puis il commande le 5e mitrailleurs.

Le 19-6-1940, à Nancy, il est capturé par les Allemands dans le bois de Flavigny (Meurthe et Moselle). Prisonnier de guerre, le 31-7 il arrive à l'Oflag VI A, à Soest Westphalie.

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Oflag VI A.
Sur chaque photo, André Roussel est repéré par une flèche.
Photos collection Jean-Luc Roussel.


Le 25-12-1941 il est promu au grade de Capitaine et ne sera délivré que le 7-4-1945, par les troupes américaines.

Après plusieurs affectations en métropole et en Algérie, le 2-1-1952 il est promu Chef de bataillon et embarque, presque aussitôt, à destination de l'Indochine.

Le 17-1-1953, près de An-Khe, pris dans une embuscade, il tombe au champ d'honneur.

Témoignage recueilli en septembre 1971, à SARREBOURG...

...auprès du colonel LIOTIE ayant combattu en 1953 dans le même bataillon qu'André ROUSSEL.

« Le 17 janvier 1953, le C.B.A. ROUSSEL a été fait prisonnier après avoir épuisé ses munitions et opposé une résistance physique à plusieurs viets voulant à toute force capturer vivant un officier supérieur français (La dernière fois que je l'ai vu il avait 4 viets sur le dos). Voyant passer les chasseurs laotiens de son bataillon, capturés et légèrement blessés, emmenés avec quelques brutalités par leurs gardiens, il avait alors protesté contre les mauvais traitements. Il a alors été abattu afin, semble-t-il, de bien marquer que l'autorité avait changé de mains. »

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Décoration posthume du 29-8-1953. Promu au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur.
Document collection Jean-Luc Roussel.


2ème classe Chadefaux

2ème classe Chadefaux (162e_RIF) par Gérard_Chadefaux, son fils.

Typographie utilisée maintenant pour identifier le témoignage de Gérard_Chadefaux.

Raymond Foch CHADEFAUX, né le 19 novembre 1914, est incorporé en 1935 à Metz et ensuite à Bockange et sur la ligne Maginot.

Fait prisonnier en 1940 et enrôlé comme travailleur en Allemagne nazi, il n'y est jamais arrivé car il s'est enfui (et caché) avec un collègue des PTT où il était employé avant son incorporation. (Je n'ai malheureusement pas de détails sur son évasion).

En 1961 mes parents et moi avons entamés un pèlerinage du coté de "Roupeldange" (je crois) où il était affecté à l'époque dans la ligne Maginot. Et à notre grand étonnement il a retrouvé le trou qu'il avait creusé près d'une tourelle où il effectuait ses tours de guets.
Je ne suis pas certain du site car j'avais 15 ans et je ne me souviens pas de tout hélas.

Tout cela mon père me l'a raconté et était très fier d'avoir été sur la ligne Maginot.

Avant d'intégrer le camp de Bockange, le 162e_RIF (2ème Compagnie) est à Metz.

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L'ensemble des photos suivantes (collection Gérard_Chadefaux) concernent le 162e_RIF à Metz.


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Détail de la photo précédente.
Raymond_Chadefaux est en haut à gauche.
Au dos de cette photo, il a noté : « Voici une photo d'un tir que nous avons fait. À ma gauche c'est l'adjudant qui nous commande. À gauche de l'adjudant c'est le sergent-chef qui me commande. Souvenir et bons baisers à tous. Raymond. Metz le 20 septembre 1935 »


photos/162erif_metz_chadefaux.jpg photos/162erif_metz_chadefaux2.jpg

Les inévitables corvées de « pluches » !


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Puis c'est la « première sortie » (accompagnée)...


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...suivie de marches (avec arrêts) !


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Clic : agrandit / réduit cette photo de « famille » d'octobre 1935.

Raymond_Chadefaux s'est repéré par une croix, sous la coulure de la façade.
On remarquera la présence du Lieutenant André_Roussel, à la droite du Capitaine Guichart, au centre de la photo.


photos/162erif_metz_chadefaux6.jpg

Cette dernière photo de groupe (de la collection Gérard Chadefaux), a été prise après changement de tenue (Kaki), en décembre 1936.
Raymond_Chadefaux s'est identifié à droite, à l'extrémité de la petite flèche verte.
Ils n'avaient pas encore intégré le casernement de sûreté de Bockange.


Occupation

Pendant l'occupation (d'après des informations fournies par Roland_Gautier)

Pendant l'occupation « annexion » allemande, le camp sert non seulement pour garder des prisonniers russes employés au démantèlement des réseaux anti-char, mais aussi pour garder des prisonniers italiens.
Il « abritera » ensuite les civils mosellans requis de force dans la région de Thionville pour assurer des travaux d'organisation du terrain des troupes allemandes en repli (tranchées anti-chars, etc..) face à l'avance des troupes US en novembre 44. (Pour plus de précisions, voir le site de l'association ASCOMEMO. Lien en fin de dossier).


Après-guerre.

Après-guerre. Témoignage de Pierre_Dunez.

Typographie utilisée ici pour identifier le témoignage de Pierre_Dunez.

Après-guerre, les ouvrages, partiellement détruits pas les Allemands pendant l'occupation, sont réaménagés, réarmés et régulièrement entretenus ; le camp de Bockange reprend du service « fortif ».

J'étais au 6ème BMRG d'Épinal, et j'ai été envoyé à Bockange pour l'entretien des fortifications de 1962 à 1964.

Le détachement des fortifications de Bockange s'étendait alors sur 80 km et concernait les ouvrages suivants : Metrich, Billig, Hackenberg, Mont_des_Welches, Michelsberg, Anzeling, Bousse, Bovenberg, Berenbach, Coume annexe sud, Hobling, Denting, Kerfent, Laudrefang et Teting.

Nous étions un détachement de 4 soldats avec l'adjudant Jacques P. affectés à l'entretien du secteur de Boulay. Nous avions en charge les canons de 75, les canons de 135 et les mortiers de 81 et casemates de Bourges.

En plus, 2 ouvriers d'État, civils, avaient en charge les petits trains, les monte-charges, les usines d'électricité, etc.

Je me souviens très bien que nous nous déplacions avec une lampe à carbure cheminée, dans les galeries, pour aller ouvrir les sorties de secours où les copains attendaient pour pouvoir entrer et entretenir les affûts de canons et mitrailleuses. Ils les enduisaient de graisse à pleines mains. Il ne fallait pas une trace de rouille !

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1963. Devant le 4x4, Pierre_Dunez est à gauche et l'adjudant P. (qui a demandé à ce que son nom ne figure pas dans cette page) est à droite.
Photo Pierre_Dunez © Clic.Reproduction et diffusion interdites sans accord de Pierre_Dunez.


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Juin 1963. Sieste devant Berenbach (que l'on ne voit malheureusement pas). Pierre_Dunez est au premier plan, devant Manuel O.
Photo Pierre_Dunez © Clic.Reproduction et diffusion interdites sans accord de Pierre_Dunez.


L'ordre de désarmement des fortifications date du 3 mars 1964, soit 3 jours après mon départ.
Quand, actuellement, je regarde les photos du camp de Bockange et les ouvrages, je ne reconnais plus rien : que des friches et des lieux abandonnés. Dommage.

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Remarque : En 1963, au camp de Bockange, est venu le 408 bataillon des services, rentré d'Algérie.


Pour en savoir plus...
Écoeurement

Écoeurement !

Si vous avez une âme sensible en matière du « je-m'en-foutisme » de l'Etat à propos de son patrimoine culturel, nous vous conseillons de ne pas regarder les photos ci-dessous qu'Alain_Perouffe nous a envoyées sur ce qu'est devenu le casernement de sûreté de Bockange en 2019 !

Il nous a semblé inutile de légender ces photos qui parlent d'elles-mêmes !


Pour être un peu supportable, un tel massacre nécessite une vue de loin ; et encore...

Photos Alain_Perouffe. © Clic.Reproduction et diffusion interdites sans accord d'Alain_Perouffe.


Infos sup

Informations complémentaires

Autres sites à ne pas manquer de consulter, en complément de celui-ci.


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Compléments...

Compléments...
Etc.

Commentaires d'Internautes

Ah super ! SLL.
Documents très intéressants. Beau travail. LD.

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E-R Cima, kaff.