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Côté_frontière;5;-40;5;_;_;NONNON
Esplanade;5;40;0;_;_;NONNON
Dalle;10;0;4;_;Dalle en béton armé;Dalle
Fossé;0;22;-8;_13_14_15_0_1_2_3_;Fossé diamant;Fosse
Passerelle_N;16;22;-8;_12_13_14_15_0_1_2_3_4_;Clic : Passerelle;Passerelle
Porte_N;17;19;-4;_11_12_13_14_15_0_1_2_3_4_5_;Clic : Porte;Passerelle
Porte_S;-17;19;-4;_11_12_13_14_15_0_1_2_3_4_5_;Clic : Porte;Passerelle
Passerelle_S;-19;22;-8;_12_13_14_15_0_1_2_3_4_;Clic : Passerelle;Passerelle
GFM_nord;25;-17;4;_;Clic : GFM nord;Cloche
GFM_sud;-27;-17;4;_;Clic : GFM sud;Cloche
FM;0;20;-3;_5_4_3_2_1_0_15_14_13_12_11_;Clic : FM;Fm
Caponnière Nord;27;19;-6;_4_3_2_1_0_15_14_13_12_11_;Clic : Caponnière nord;Fm
Caponnière Sud;-27;19;-6;_5_4_3_2_1_0_15_14_13_12_11_;Clic : Caponnière sud;Fm
Visière;-17;20;2;_11_12_13_14_15_0_1_2_3_4_5_;Clic : Visière de la caponnière sud;Fm
Échappement;23;21;-1;_6_5_4_3_2_1_0_15_14_13_12_11_10_11_;Clic : Échappement des groupes électrogènes de l'usine;Services
Ventilation;2;20;-1;_6_5_4_3_2_1_0_15_14_13_12_11_10_;Clic : Prise d'air pour la ventilation;Services
Cheminée_cuisine;-23;19;7;"_";Clic : Cheminée de la cuisine;Services
../s3_ae.gif Description 2,5D de l'abri du Bichel_Sud (167eRIF).
Maquette (vue extérieure) réalisée d'après des documents d'origines diverses : SHD, Truttmann M, Terver O, Hentzen N... Cima E.R. ©2006-2022.

Abri CORF du Bichel Sud (SF Thionville).
Les extérieurs.

Introduction

Introduction.

Qu'est-ce qu'un abri CORF ?


Façade du Bichel Sud et son esplanade.

Position de Résistance de la ligne Maginot.

La « Position de Résistance » est une bande de terrain, parallèle à la frontière et d'une profondeur avoisinant le kilomètre, où se succèdent des fortifications (ouvrages, casemates...) plus ou moins importants assurant une continuité de feu entre elles.

Troupes d'intervalle. Réserves locales.

Entre les fortifications il est indispensable que des hommes assurent une surveillance active de tous les instants. Ces hommes constituent les troupes d'intervalle.

Certaines « sections » de ces troupes ont une mission spécifique : s'opposer le plus rapidement possible à toute éventuelle percée ennemie ; ce sont les « réserves locales ».

Abri d'intervalle, appelé aussi abri pour réserve locale.

Pour assurer pleinement leur mission, les réserves locales doivent vivre au plus près de leur zone d'intervention, tout en étant protégées des éventuels tirs ennemis. Cette protection est assurée par des abris pour réserve locale construits sur la Position de Résistance, tel celui du Bichel Sud, ou légèrement en retrait par rapport aux ouvrages et casemates, mais là où les tirs d'artillerie ennemie risquent d'être importants.

Abri « caverne » ; abri « de surface ».

Il existe essentiellement deux types d'abris CORF : ceux qualifiés « d'abris caverne » dont le casernement est construit entre 10 et 20 mètres au-dessous du sol ; et ceux qualifiés « d'abris de surface », tel le Bichel Sud, construit à même le sol.


Schéma des deux types principaux d'abris définis par la CORF.

Les abris de surface sont cependant quasiment enterrés par merlonnage afin d'être protégés contre les tirs provenant de la frontière. C'est ainsi que trois de leurs faces latérales sont donc totalement merlonnées.

Leur quatrième face, à l'opposé de la frontière, donne sur une esplanade et sert de zone de communications entre leur intérieur et leur extérieur.


Présentation du Bichel Sud.

Présentation du Bichel Sud.

Localisation.

Abri Bichel Sud.


Localisation géographique de l'abri.
Il est situé dans le SF Thionville.
Longitude : 6,312° Est ; Latitude : 49,371° Nord.

Présentation succincte.

Remarque : ci-après, sont détaillés quelques éléments des extérieurs de l'abri.
Pensez à pointer les mots surlignés en rouge.



Protections passives du Bichel Sud.

Protections passives.
Dalle en béton armé.

Dalle protectrice en béton armé.

Caractéristiques de la dalle.


Dalle de l'abri. Photo prise depuis le côté Nord de l'abri.

Une dalle en béton armé (Dalle), de 2m d'épaisseur (protection de type 2 dans la nomenclature CORF), protège l'abri contre les bombardements.
Les « cloches » GFM (observation et protection rapprochée par FM) sont les seuls éléments saillants de cette dalle.



Bon... dépassant de la dalle, il n'y a pas que les GFM ; il y a aussi la cheminée extrayant les fumées de la cuisinière et de la chaudière du chauffage central ! (Cheminée_cuisine)


Camouflage de la dalle.

La protection, par dalle, nécessite un camouflage de cette dernière face aux observations aériennes. C'est la raison d'être de la fine couche de terre et de verdure qui la recouvre.


Terver Olivier, l'un des gestionnaires de l'association occupant cet abri, est en train de peindre l'une des cloches GFM ; celle Nord (GFM_Nord).

Cette mise en peinture nous permet de constater que la couche de terre de camouflage (dégagée ici pour peindre jusqu'au béton) ne fait pas plus de 20cm d'épaisseur.

Pourquoi la couche de terre est-elle si peu épaisse ?

Explication : des expériences et observations effectuées, entre autres pendant la Grande-Guerre, ont montré qu'au cours des bombardements, une couche de terre renforçait l'effet destructeur des bombes qui la pénétraient. Une fine couche de terre est donc un compromis évitant de renforcer l'effet des bombes sur la dalle tout en soustrayant cette dernière aux vues aériennes.


Fossé diamant.

Fossé diamant.


Vue sur le fossé diamant (Fossé).

Le long de la façade, le fossé a deux rôles liés aux ouvertures de l'abri (portes, créneaux, prises d'air...) :
Portes avec passerelles.

Portes avec passerelles escamotables.

La plupart des abris ont deux portes : ici la porte Nord (Porte_N) et la porte Sud (Porte_S).

Chaque porte est précédée par une passerelle : ici, donc, passerelle Nord (Passerelle_N) et passerelle Sud (Passerelle_S).


Séance de mise en peinture de la passerelle Nord, partiellement soulevée pour l'occasion.

Ces passerelles permettent d'enjamber le fossé diamant. De plus, pour des questions de protection de l'abri, elles sont escamotables afin, en cas d'attaque, de pouvoir interdire l'accès aux portes depuis l'esplanade.
Elles sont très étroites, ne permettant le passage que d'un seul homme à la fois. Cette étroitesse évite qu'elles soient trop lourdes et difficiles à manier.

Deux passerelles (étroites) permettent de franchir le fossé et d'accéder aux deux portes blindées.
Les passerelles sont escamotables afin de pouvoir isoler complètement les portes en cas d'attaque.



Ici, Hentzen Nicolas, l'un des gestionnaires de l'association occupant cet abri, est en plein travail de peinture, assis sur la passerelle Sud.


Réseau de barbelés

Réseau de barbelés.

Un réseau dense de fils de fer barbelés entoure l'abri.


Filet de camouflage

Filet de camouflage de la façade de l'abri.

Nous avions une photo d'époque que nous avait envoyé Kemmel Dominique et sur laquelle le filet (Fils enchevêtrés allant du haut de la dalle jusqu'au rebord extérieur du fossé) était bien visible. Nous ne la trouvons plus dans nos archives !



Protections actives du Bichel Sud.

Protections actives
Cloches GFM

Cloche GFM (Guet et FM)


Les deux GFM de cet abri ont été prises en photo dans une légère brume causée par les fumées dégagées par la chaudière du chauffage central de l'abri.

La GFM du premier plan est celle Nord (GFM_nord). L'autre, au loin, est la GFM Sud (GFM_sud).



Vue printanière 2022 de l'une des deux GFM.


Les cloches GFM installées ici sont de type A (GFM d'avant 1934), comme celles des superstructures de la plupart des blocs d'ouvrages de la ligne Maginot. Elles ont deux rôles essentiels :

À part le périscope pointant au sommet de la cloche (et ici occulté), tous les autres équipements sont interchangeables dans les 5 créneaux périphériques permettant l'observations et le tir sur 360°.


Sur cette photo, la GFM est équipée d'un épiscope (à droite) et d'un FM (à gauche). Ces éléments étanches, lorsqu'ils sont en place, isolent et sécurisent l'occupant de la GFM.



Scène de reconstitution historiquement intéressante car elle montre concrètement les dangers d'une pratique dénoncée en 1940 par l'État-Major français.

En effet, en 1940 certains hommes de service dans les GFM enlevaient les épiscopes, entre autres à cause de la buée qui réduisait leur champ d'observation. Cette scène de reconstitution, avec un soldat allemand introduisant une grenade dans l'ouverture béante laissée par l'absence d'épiscope, illustre les éventuels dangers d'une telle pratique.


Créneaux pour FM sous béton.

Créneaux pour FM sous béton.

Outre les créneaux des deux GFM, permettant de défendre les dessus de l'abri ainsi qu'une grande partie de ses abords immédiats, la façade côté esplanade dispose de cinq créneaux de FM sous béton.

Un créneau central et deux créneaux de caponnières défendent l'esplanade.



L'un des trois créneaux (FM) est au centre de la façade de l'abri et couvre l'esplanade.
Les deux autres FM sont de caponnière, de part et d'autre de la façade :

(Caponnière Nord).

(Caponnière Sud).

Remarque : les FM des deux caponnières croisent leurs feux mais sans pouvoir se tirer l'un sur l'autre.
Ils sont protégés des tirs indirects par une visière (Visière), extension de la dalle de l'abri.


FM de fond de fossé.


Le fond du fossé est, lui aussi, défendu par 2 FM sous béton ; un par caponnière.

Leur utilité reste d'autant plus à être démontrée qu'une goulotte à grenades permet de lancer des grenades dans ce fossé, depuis l'intérieur de l'abri.


FM de porte.

FM de porte.


Si les circonstances l'exigent, un FM peut être installé sur chacune des deux portes d'entrée.

Un emplacement d'origine est prévu à cet effet (repéré ici par la flèche rouge) sur toutes les portes blindées des ouvrages CORF.



Protection active par les fortifications voisines de l'abri.

Défense par les fortifications voisines.
Les tirs d'épouillage.

Protection par tirs d'épouillage.

Les fortifications CORF (ouvrages, casemates...) se protègent mutuellement, chacune pouvant théoriquement tirer sur ses proches voisines. La résistance de leurs structures est prévue à cet effet.

C'est une solution efficace lorsque, par exemple, l'ennemi réussit à prendre pied sur les dessus d'un bloc, par parachutage par exemple. Les fortifications voisines exécutent alors des « tirs d'épouillage » sur la fortification menacée.

Le Bichel Sud, quant à lui, est ainsi très bien protégé par les tirs d'épouillage effectués entre autres par quatre ouvrages avec artillerie : le Kobenbusch, le Metrich, le Billig et le Hackenberg.

À propos de ces tirs d'artillerie sur le Bichel Sud, savez-vous que l'abri a été bombardé en... 1934 ? Oui, en 1934 !


Tirs réels d'artillerie de 1934.

Tirs réels d'artillerie de 1934 sur le Bichel Sud.

Documents collection Truttmann Philippe et Michel.

Dès l'année 1933, certains ouvrages de la ligne Maginot ont reçu une grande partie de leurs équipements et ces derniers sont, bien évidemment, testés en situation.

Il en va donc ainsi tout particulièrement des groupes électrogènes, de la ventilation, des ascenseurs et... de l'armement.


Extrait d'un document du 30 avril 1934.
Archives du Génie à Vincennes.

Collection Truttmann Philippe et Michel.


Dans ce document on y apprend, par le Colonel Grenet directeur des travaux de fortification de Metz-Est, que des « tirs réels peuvent être envisagés à partir du Bloc VIII du Hackenberg [casemate à trois 75/29], si l'on admet que la zone dangereuse peut contenir des ouvrages fortifiés occupés par des postes de garde ». Et de citer, dans son énumération des ouvrages en question, entre autres le Bichel Sud.

Puis le colonel rappelle quelques contraintes civiles de sécurité pour terminer par « Toutes ces conditions réunies font que les tirs ne seront possibles que dans les régions indiquées approximativement par des hachures bleues sur le plan ci-joint. »
Plan ci-dessous.


Plan de tirs d'essais à munitions réelles.
Le Bichel Sud, que nous avons repéré par un petit carré rouge, est dans des zones désignées pour recevoir des obus de 75mm.

Et c'est ainsi que, les 14 et 15 décembre 1934, le Hackenberg effectue des essais de tirs à outrance, avec des munitions réelles, en présence du Général de Brigade Menjaud, du Lt-Colonel Colin (inspecteur des travaux de fortification), des Lt-Colonels Soude et Bachelard (de la Section Technique du Génie), du Lt-Colonel Bazaugour (de la CORF) et de l'ingénieur en chef Garetta.

Ces essais n'ont pas pour objet de tester la faisabilité des tirs d'épouillage sur le Bichel Sud ; ils testent la capacité des obusiers de 75/29 à effectuer des tirs à outrance, à cadence soutenue, et de voir si, dans ces conditions, l'évacuation des fumées et gaz toxiques des chambres de tir est normale.

Le 14 décembre, 400 coups sont tirés par rafales de 50, à raison de 15 coups par minute, et le 15 décembre, 500 coups sont tirés dans les mêmes conditions que la veille, confirmant les résultats satisfaisants déjà obtenus au cours du premier test.

Le baptême du feu du Bichel Sud semble donc avoir eu lieu bien avant le début de la guerre de 1939 !



Équipement intérieur de l'abri ?

Équipement intérieur de l'abri.
L'abri CORF est une caserne en modèle réduit.

L'abri CORF est une caserne en modèle réduit.

Dans son cocon de béton armé, l'abri dispose de tout ce qui peut rendre son équipage autonome.

Certains de ses équipements intérieurs montrent des indices visibles depuis l'esplanade. Par exemple :

De plus, disposant de chambres de couchage, de latrine, d'une infirmerie, d'un service de transmissions, d'un atelier mécanique, de réserves diverses... On peut considérer l'abri comme étant un « gros » ouvrage en modèle réduit ou une petite caserne protégée contre les bombardements.


Photo de 2007.
Avec quelques amis dont Terver Olivier, Hentzen Nicolas, Becker Eric et la famille Wiatr (Nathalie, Dominique et Vivien), Cima Evelyne et Raymond sont venus prendre un repas sur l'esplanade, imitant ainsi l'équipage de l'abri d'avant 1940.

Sur la photo on peut constater que, pendant le repas, dans l'abri fonctionnaient la cuisinière et un groupe électrogène (fumées respectivement à droite et à gauche de la façade).

La suite ?

Si, en fin de ce dossier, nous venons d'énumérer une partie de ce qu'il y a dans l'abri, c'est pour donner envie à certains d'entre vous d'aller le visiter... en vrai ! C'est aussi pour vous inciter à consulter notre dossier à images 2,5D, sur l'intérieur de cet abri !


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Pour en savoir plus...

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Suggestion de lecture.

Suggestion de lecture.

Plaquette recommandée


Couverture de la publication de SCHOEN Antoine sur les abris de la ligne Maginot.

Plaquette de 60 pages très instructives et que l'auteur (SCHOEN Antoine) ne vend, ou ne vendait, qu’en direct (8€ plus frais de port). Aussi je propose aux intéressés de contacter « Les Gardiens du Rhin » (éditeur) à l'adresse :
contact.lesgardiensdurhin@gmail.com



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