../s3_ae.gif 20-25 Juin 1940. Fin des combats du XVe CA, relatés par le Général Magnien René, commandant le SFAM à cette époque. Ce document a été réalisé à partir de nombreuses sources dont, tout particulièrement, les archives personnelles de Mme Daveau Odile, petite-fille du général Magnien René, et de son époux, Daveau Philippe, que nous remercions vivement. Les informations relatives au GAO 548 sont de Comas Matthieu.
Cima E. et R. © 2004-2024.

Les combats du SFAM.
(Secteur Fortifié des Alpes-Maritimes).
11-25 juin 1940.

DEUXIÈME PARTIE. 20-25 juin 1940.
Attaque générale italienne.


Dans ce dossier,
uniquement lorsque la carte (de gauche) est affichée,
pointer les mots écrits comme ci-dessous.
Ouvrage de Castillon
Il s'ouvrira alors, à leur sujet, un cadre à choix multiples.

Résumé de la première partie (11-19 juin 1940) des « combats du SFAM.

Résumé de la première partie (11-19 juin 1940) des « combats du SFAM »

Face à l'Italie, fin 1939 le « SFAM du temps de paix » a été divisé en deux parties comprenant, du Sud vers le Nord :

Magnien
Général Magnien René.


St Julien.
Général de Saint Julien Marie Joseph André.



Général Montagne Alfred.


Enfin, le XVe CA est la partie Sud-Est de l'Armée des Alpes commandée par le Général d'Armée Olry.


Général OLRY René.


Le contexte.

Le 10 juin 1940, face aux Allemands, la « bataille de France » est quasiment perdue pour les troupes françaises.
C'est alors le moment opportun saisi par Mussolini pour déclarer la guerre à la France, avec d'autant plus de chances de l'emporter qu'en mai 1940, l'Armée des Alpes, qui contrôle toute la frontière avec l'Italie, a vu ses effectifs se réduire drastiquement, au profit d'autres théâtres d'opérations !

Dans ce contexte, le Général d'Armée Olry, qui commande cette Armée des Alpes, a ordonné à ses troupes « avancées » (celles situées entre la Position de Résistance et la frontière) de ne pas résister outre mesures et de se replier en cas d'attaque, sauf pour celles des ouvrages bétonnés d'Avant-Postes qui devront résister jusqu'à épuisement total de leurs moyens, dans le but de dissocier le dispositif ennemi au cours de sa prise de contact avec la Position de Résistance !

Du 11 au 25 juin 1940, cet ordre sera suivi à la lettre et portera pleinement ses fruits !


Les Italiens, du 11 au 19 juin 1940.

Après quelques journées d'observations des réactions françaises faisant suite à de faibles tentatives italiennes de passage de la frontière, les Italiens mènent leurs premières actions d'envergure le 14 juin 1940, sur le Nord et le Centre du SFAM.
Les réactions françaises sont immédiates et les Italiens progressent très peu voire, même, reculent !

Ligne de front occupée par les Italiens, dans la nuit du 14 au 15 juin 1940.
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Ligne de front occupée par les Italiens, au cours des journées des 15 et 16 juin 1940.
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Ligne de front occupée par les Italiens, au soir du 19 juin 1940 et ce, depuis la soirée du 17 juin 1940.
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Entre le 17 et le 20 juin 1940, les Italiens font une pause, ou plutôt se préparent à attaquer avec des forces conséquentes !


Et les Allemands, où sont-ils le 19 juin 1940 ?

Dans l'après-midi du 19 juin 1940, les Allemands commencent à pénétrer et occuper la ville de Lyon qui vient d'être déclarée « ville ouverte » par le Maréchal Pétain.

Puis, les jours suivants, ils tenteront de poursuivre leur avancée vers le Sud et l'Est de cette ville (arrières de l'Armée des Alpes), afin d'aider les troupes de Mussolini dans leurs attaques.



Les combats du SFAM.
Historique des journées du 20 au 25 juin 1940.

Remarques typographiques au sujet de la suite de ce dossier.

Dans la suite de ce dossier, le texte écrit par le Général Magnien René, texte que nous a adressé sa petite-fille Mme Daveau Odile, est affiché en utilisant cette typographie.
Et nos remarques, précisions et autres informations, sont notées en utilisant notre typographie habituelle ou celle-ci, entre crochets.

Reprise de l'activité italienne
20 juin. Reprise de l'activité italienne.

20 juin 1940. Reprise de l'activité italienne.

65eDI : attaques face à Isola et réoccupation du Piagü par les Italiens.

SFAM : attaques italiennes sur l'ensemble du SFAM.


20 juin

Le 20 Juin, les Italiens à la faveur d’un fort brouillard reprirent dès le matin leurs attaques :

  • À l’Est de Breil, ils renouvelaient leurs tentatives précédentes pour arriver à la Roya en descendant du Mont Aïné vers Breil et les Granges de Vezaire, et de la Région de Pèvé vers Saorge.
  • À l'Aution, l’artillerie italienne préparait à Raus une attaque qui pouvait déboucher.
  • Du Grammondo à la mer une grosse attaque était menée par la 5° D.I. italienne appuyée de chemises noires et soutenue par une forte action d’artillerie.

Certains de nos ouvrages ainsi que certaines positions de batteries (Monte-Grosso, Agaisen, Cap-Martin, La Toracca, en particulier) étaient pris à partie par des pièces lourdes de 149, 210 et peut-être même de calibres supérieurs.

L’échec fut complet, notre artillerie de forteresse et de position ayant répondu à toutes les demandes d’appui de l’infanterie par des tirs rapides, remarquablement appliqués sur les objectifs signalés et qui avaient causé de très fortes pertes à l’ennemi.

Seul l’Ouvrage de Pont-Saint-Louis avait pu être débordé mais il tenait toujours et sur les corniches saillies au bord de précipices, près de la frontière italienne, à ne pas confondre ici avec les trois routes entre Nice et Menton, appelées respectivement « Basse, Moyenne et Grande Corniches » l’avance italienne avait pu être arrêtée sensiblement à la frontière.
À Breil, l’ennemi avait pu arriver presque au bas des pentes et nos S.E.S. s’étaient retirées sur la rive droite de la Roya.

Rappel de la ligne de front occupée par les Italiens, au soir du 19 juin, et ce depuis le 17 juin 1940.
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Ligne de front occupée par les Italiens, au soir du 20 juin 1940.
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21 juin. Nouvelle pause italienne.

21 juin 1940. Nouvelle « pause » et nouveau regroupement des Italiens.

SFAM : Pause apparente sur l'ensemble de la frontière du SFAM.
Ce 21 juin le GAO 548 effectue une mission de reconnaissance sur le secteur allant du Col de Tende jusqu'au Nord de Vintimille (en fait, quasiment sur toute la frontière du SFAM). « Aucune activité marquante des Italiens n'est détectée. »


21 juin

La journée du 21 juin fut à nouveau employée par l’ennemi à ramasser blessés et tués, à regrouper les éléments engagés et à préparer l’entrée en ligne de nouvelles divisions entre Breil et la Mer.
Notre artillerie eut là l’occasion de disperser encore de gros rassemblements.

Pendant ce temps le Commandement Français se préoccupait de l’obligation où pourrait se trouver le XVe CA de mener la lutte sur deux fronts opposés, sur les Alpes contre les Italiens et sur le Var contre les troupes motorisées allemandes.


En effet, face aux armées allemandes, les armées françaises du Nord et du Nord-Est de la France ne font que reculer. Et elles reculent à tel point que les Allemands risquent d'être en passe de pouvoir attaquer à revers l'Armée des Alpes afin d'aider les armées italiennes à franchir sérieusement la frontière française...


Contexte politique franco-allemand des 21 et 22 juin 1940.

21-22 juin 1940. Contexte politique franco-allemand.

Après l'échec total des armées françaises face aux armées allemandes, le 16 juin 1940, le Président du Conseil des ministres Français, Paul Reynaud, présente la démission de son Gouvernement. Il est alors remplacé par le Maréchal Philippe Pétain qui demande aussitôt à Adolf Hitler la négociation d'un armistice. Et, contrairement à ce que pensaient de nombreux politiciens Français, dont Paul Reynaud, le Führer du Reich allemand accepte !

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Photo Bundesarchiv du 21 juin 1940.
Photographe : Weinrother, Carl.
Titre de la photo : Compiègne, 21 Juin 1940. Le Maréchal Keitel va à la conférence.
Reproduction et diffusion interdites sans accord de la Bundesarchiv.

Le 21 juin 1940 donc, en forêt de Compiègne, dans le même wagon où a été signée la capitulation de l'Allemagne (le 11 novembre 1918), à partir de 15h30 les conditions imposées de cet armistice sont lues aux plénipotentiaires Français par le Maréchal Allemand Wilhelm Keitel.
Puis les Français reçoivent des précisions et commentaires sur certains points du texte.
Mais, comme un profond désaccord persiste alors entre les deux délégations, tout particulièrement au sujet de l'avenir de la flotte française, vers 20h30 tous se donnent rendez-vous pour le lendemain matin.


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Photo Bundesarchiv du 22 juin 1940.
Photographe : Wittke-Scherl.
Titre de la photo : Compiègne : Les négociateurs français après l'acceptation des conditions de cessez-le-feu (Général Jean Bergeret, Contre-Amiral Maurice Le Luc, Général Charles Huntziger).
Reproduction et diffusion interdites sans accord de la Bundesarchiv.

Le 22 juin 1940, les pourparlers reprennent et dureront jusqu'à 17h50, heure à laquelle le Maréchal Wilhelm Keitel donne un ultimatum au Général Charles Huntziger : dernier délai (une demi-heure) pour l'acceptation française des conditions d'armistice !

Et comme, au sujet de la flotte de guerre française, il est convenu que devront être désarmés uniquement les navires non indispensables au maintien de la stabilité dans l'Empire français, les conditions d'armistice sont alors acceptées et signées.


Article 23 de la convention d'armistice.

Mais... ce qui inquiète le plus l'Armée des Alpes, c'est l'article 23 de cette convention. En effet, cet article stipule que l'entrée en vigueur de l'armistice entre la France et l'Allemagne ne pourra être effective que 6 heures après la signature d'un armistice entre la France et l'Italie !

Et d'ici là, non seulement les Italiens pourront continuer à attaquer les Français mais, et surtout, les Allemands pourront faire de même entre autres sur les arrières de l'Armée des Alpes !

Le Général Montagne semble d'ailleurs avoir communiqué cette inquiétude au Général Olry. C'est l'une des hypothèses qui peut en ressortir à la lecture de la lettre ci-dessous que le Génaral Olry lui adressera le 25 juin 1940, lendemain de la signature de l'armistice avec l'Italie !

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« Armée des Alpes
Q.G., le 25 juin 1940
Le Général.

Mon Cher Montagne,

Je t'ai bien laissé tomber ainsi que le XVe Corps ces derniers jours. Je savais que je pouvais être tranquille de votre côté.

Le plus pressant à faire pour vous, c'était de monter la protection de vos arrières et c'est à quoi je me suis employé tandis que vous vous battiez dans les Alpes-Maritimes.

Si de proche en proche, nous avions été grignotés par l'encerclement, j'avais décidé de me joindre à vous pour la fin.

Tu peux être fier du résultat obtenu. Des avant-postes qui ont donné bien plus qu'on ne leur demandait. Et la position de résistance intacte malgré ce que les Italiens y ont lancé.

Je suis fier avec toi de mon ancien Corps d'Armée.

À toi de tout coeur, ainsi qu'à ceux qui t'entourent après m'avoir entouré.

L'heure est cruelle ; du moins avons-nous rempli notre tâche et rendu un service inestimable à la Patrie en gardant intact le coin qui nous était confié.

L'accolade, mon vieux camarade.

OLRY »


Il s'agit, ci-dessus, d'une copie de la page n°15 de la brochure : « Le XVe Corps dans la Bataille pour le Comté de Nice. »
Cette brochure de 36 pages, écrite en 1941 par le Général Montagne, et non officiellement publiée par ce dernier, a été tirée en 50 exemplaires numérotés. Elle était destinée aux « amis du Général Montagne ».

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C'est Mme Daveau Odile, petite fille du Général Magnien, qui nous a aiblement fait parvenir une copie de l'exemplaire n°5 destiné à son grand-père. Nous l'en remercions vivement et, dans la suite de ce dossier, nous nous réfèrerons encore plusieurs fois à cette très intéressante brochure.


Attaque générale italienne
22 juin

22 juin 1940. Attaque générale italienne.

Lors de son entrée en guerre contre la France, l'objectif affiché de Mussolini était énorme côté revendications territoriales. Il voulait, entre autres, annexer Nice, la Savoie, la Corse, la Tunisie, etc.

Il se trouve que le 18 juin 1940, au cours d'une rencontre à Munich (Autriche) entre Hitler et Mussolini, comme les armées de ce dernier n'avaient réussi qu'à mettre timidement les pieds au niveau de certains points de la frontière franco-italienne, Hitler préparant l'armistice avec la France avait plus que conseillé à Mussolini d'être modeste dans ses futures revendications, sauf... revirement conséquent de la situation militaire italienne.
Aussi, le 22 juin 1940, les Italiens lancent-ils une attaque générale sur le SFAM.


65eDI : petits accrochages des Français sur tout le front.

SFAM : attaque générale italienne sur tout le front Est.


22 juin

Le 22 juin, une attaque générale se déclenchait de bon matin contre le S.F.A.M, précédée d’une assez forte préparation d’artillerie sur toute la zone de Monte-Grosso à la Mer.

1.- Deux divisions (37e D.I. « Modena » et 5e D.I. Cosseria ») lançaient leurs fantassins et leurs « chemises noires » à l’assaut de notre position du Cuore à la Mer.

Deux attaques convergentes, débouchant de part et d’autre du Mulacier prenaient comme objectif la région du Razet.

Au Sud du Grammondo une forte attaque frontale visait les points forts de Castellar et de La Colle et les ouvrages d’avant-postes qui les couvraient.

Nos Sections d’Eclaireurs Skieurs supportèrent héroïquement le choc et arrêtèrent l’ennemi avec l’aide :
- de nos petits ouvrages d’A.P. (Pierre-PointueScuvionLa PenaLa CollettaPont-Saint-Louis),
- des Sections défendant les points forts de Castellar et de La Colle,
- et de notre splendide artillerie divisionnaire de forteresse ou de position qui faisait un excellent travail malgré le brouillard qui gênait ses observateurs.

2.- Une Division (3e D.I. « Ravenna ») tentait de pousser par Fontan vers Breil. Elle engageait en première ligne dans la vallée de la Roya un Bataillon devant lequel reculait, pas-à-pas, une de nos S.E.S. qui, le soir, tenait encore toute la partie Sud de Fontan.

3.- À l'Aution aucune attaque d’infanterie italienne ne débouchait à la suite des tirs effectués surtout sur Raus et la crête qui s’étend de l'Orthigea à Plan-Caval, notre artillerie ayant vivement riposté.

L’après-midi, la bataille se poursuivait avec violence sur tout le front du Razet à la mer, avec des fluctuations continuelles dues surtout à l’action de l’artillerie sur les troupes attaquantes et à la résistance énergique de tous nos éléments d’avant-postes.

À la fin de la journée, autant qu’on pouvait en juger, le bataillon italien chargé de l’attaque au Nord avait pu pénétrer entre les deux ouvrages de Scuvion et de Pierre-Pointue qui étaient débordés et presque encerclés. Il avait coiffé le sommet du Razet et commençait à descendre vers le point fort de Plan-Germain où là, les tirs combinés de l’artillerie et des deux ouvrages faisaient enfin refluer le bataillon vers le col du Razet, laissant des cadavres et des blessés sur le terrain.

Une sortie à la grenade d’une partie de la garnison de Pierre-Pointue avait permis à celle-ci de ramener une dizaine de prisonniers qui furent enfermés dans l’ouvrage.

À Fascia-Fonda, un groupe d’Éclaireurs s’était héroïquement défendu et 5 Alpins s’étaient fait tuer sur leurs armes qu’ils avaient servi jusqu’au dernier moment. Il s'agit là de l'Unité ayant subi les pertes humaines les plus importantes de tous les combats du SFAM !

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Nous avons relaté cet événement en détail dans notre livre :
« Kaff. 3.
Le mystère Fascia-Fonda
Guerre franco-italienne. 22 Juin 1940.
»
(auteurs Evelyne et Raymond Cima),
livre que nous vous invitons bien sûr à vous procurer chez Numilog
https://www.numilog.com/ResultatRecherche/Editions-Cima/2758.Editeur#
Ce livre comprend deux parties :
1-une fiction relative à Fascia-Fonda ;
2-l'histoire du combat qui s'y est déroulé le 22 juin 1940, d'après des archives d'époque et des témoignages d'anciens du 76e BAF que nous avons rencontrés... il y a maintenant bien longtemps...


Au Sud, l’attaque avait pu dépasser l’ouvrage du Pilon, déborder La Colle par ses deux flancs Est et Ouest, et atteindre les réseaux qui protégeaient Castellar, obligeant à envisager le repli de ces deux derniers points forts, comme il était prévu au Plan de Défense.

Rappel de la ligne de front occupée par les Italiens, au soir du 19 juin 1940, et ce depuis le 17 juin 1940.
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Rappel de la ligne de front occupée par les Italiens, au soir du 20 juin 1940.
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Ligne de front occupée par les Italiens, au soir du 22 juin 1940.
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Une radio émise par les Italiens nous apprenait le soir que la 89° R.I. venait de recevoir l’ordre d’occuper dans la nuit Menton, quelles que soient les pertes qui pourraient en résulter, et cela à la demande expresse du Gouvernement du Duce.

D’autre part des observateurs d’artillerie avaient signalé des chalands qui se rassemblaient derrière Grimaldi, ce qui pouvait faire craindre un débarquement éventuel sur le flanc ou les arrières du S.F.A.M., permettant de faire franchir à des engins blindés la zone, impraticable pour eux, des destructions.

Nos troupes étaient donc avisées d’être particulièrement vigilantes au cours de la nuit et l’Artillerie, qui disposait à pied d’œuvre d’approvisionnement relativement considérables, et dont les ravitaillements se poursuivaient normalement chaque nuit, était invitée à exécuter, pendant la nuit, sur tous les points de passage de la frontière et sur les principaux points du champ de bataille, des tirs irréguliers de harcèlement en vue d’interdire ravitaillement et relèves, et de gêner la circulation.

Du fait de ses pertes de la journée et de celles dues à ces tirs incessants au cours de la nuit du 22 au 23, l’ennemi, une fois de plus, dût se regrouper et évacuer ses nombreux blessés. Aussi la nuit resta-t-elle tout à fait calme. Mais le 23 au matin...


23 juin

23 juin 1940

65eDI : tentatives d'avancées italiennes sur tout le front.

SFAM : attaque générale, surtout sur Menton.


23 juin

Mais le 23 au matin, par un temps très beau, des escadrilles de bombardement qui, la veille avait déjà opéré à Berre-les-Alpes, au Mont-Chauve, aux Banquettes venaient lancer leurs projectiles sur notre position de résistance dans la région des Corniches.

À ce moment, le Cuore tenait toujours solidement, malgré l’extrême fatigue de la S.E.S. qui s’y défendait.

Toutes les S.E.S. qui avaient combattu plus au Sud jusqu’à la limite de résistance de leurs hommes, avaient été, dans la nuit, repliées en arrière de la P.R. et mises au repos afin de pouvoir être utilisées par la suite comme réserve de quartiers.

La ligne de résistance jalonnée par les ouvrages d’Avant-Postes paraissait, sur tout le front, atteinte sinon dépassée. Pilon, Pierre-Pointue et Scuvion tiraient toujours, tandis que le Pont-Saint-Louis, La Colletta et La Pena, avec lesquels on ne pouvait plus communiquer, ne donnaient plus signe de vie.

Le point fort de La Colle avait été évacué et replié sur les hauteurs de la rive gauche du Careï et l’ennemi était accroché aux réseaux de Castellar qui tenait encore.

À Menton les Italiens ne paraissaient pas avoir dépassé les abords Est du Vieux Menton (Hôpital Barriquand et port).

Le début de la matinée du 23 restait assez calme. Un orage violent s’était d’ailleurs mis à tomber, s’ajoutant à un brouillard épais qui interdisait toute visibilité.

Vers 16 h 30, on signalait seulement que les Italiens avaient poursuivi la conquête de Fontan dont nous ne tenions plus que la sortie Sud. Par contre à l’Est de Breil, ils étaient un peu remontés vers le Mont Aïné, suivis par des patrouilles de nos S.E.S. qui étaient repassées sur la rive gauche de la rivière.

À Plan-Germain, la situation restait toujours des plus confuses. Les Italiens semblaient avoir occupé l’ancien point fort, mais la garnison de celui-ci s’était retirée préalablement hors des bois, à la côte 1056 de la Graïa d'Erch d’où elle dominait, à courte portée, son ancienne position.

Scuvion et Pierre-Pointue étaient maintenant dégagés et les communications par radio étaient rétablies avec tous les autres ouvrages d’avant-postes, sauf celui de Pont-Saint-Louis.

Le Bataillon italien du Razet semblait avoir été relevé par un Bataillon frais.

Des infiltrations étaient signalées descendant du Plan-du-Lion : l’artillerie française malgré le brouillard intense battait d’ailleurs immédiatement tout objectif qui lui était signalé, tandis que l’artillerie italienne continuait à pilonner la P.R. avec des obus de tous calibres.


À partir de 17 h, sous une pluie diluvienne persistante et par un brouillard opaque, la bataille reprenait très violemment dans Menton même.

Ne voyant rien, renseignés seulement par le bruit des armes qui tiraient et par les coups qu’ils recevaient, les défenseurs de la Position de Résistance ne pouvaient fournir que des renseignements très vagues, qui seront souvent reconnus erronés par la suite, mais que l’artillerie exploitait aussitôt. Un char canon suivi par 200 hommes à pied était signalé dans l’entonnoir de la destruction de Carnolès Pont Elisabeth, tirant à 1000 mètres sur les embrasures des casemates de Cap-Martin. Des chars étaient signalés sur la basse Corniche, le long de la caserne de Menton, arrêtés par la grosse destruction de la Villa Bien-Située ; d'autres chars étaient signalés au tournant voisin de l’entrée du tunnel, puis sur la place d’Armes au bord de mer de Menton. Or il a été établi par la suite qu’aucun engin blindé italien n’avait pu pénétrer dans Menton, l’Ouvrage de Pont-Saint-Louis ayant toujours interdit le seul passage utilisable par eux.

Ces tirs d’artillerie déclenchés sur ces engins blindés italiens supposés n’étaient d’ailleurs pas perdus car d’assez nombreuses unités italiennes, en particulier des chemises noires et des troupes d’assaut, profitant du brouillard progressaient dans Menton et vers 18 h. on apprenait que les réseaux de fils de fer qui couvrent l’Ouvrage de Cap-Martin étaient attaqués par d’importants effectifs qui étaient pris aussitôt à partie par tout ce qui pouvait tirer sur ces assaillants, et en particulier par les jumelages et par les mortiers de 81 de l’Ouvrage qui les fauchaient à 200m. : les Italiens qui n’étaient pas fauchés abandonnaient rapidement l’attaque et refluaient en direction du Vieux Menton, poursuivis par de violents tirs d’artillerie.
Un renseignement source anonyme ? donné par les Italiens après l’armistice, fait supposer que cette attaque a été menée par au moins un Bataillon, transporté par mer, à la faveur du brouillard, en longeant la côte et débarquant au Port de Menton.


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Photo extraite de la brochure « Le XVe Corps dans la Bataille pour le Comté de Nice » écrite en mai 1941 par le Général Montagne.
Photographe : Non spécifié.
Titre de la photo : Le Bloc Central de l'ouvrage du Cap Martin. Bloc 2. Bloc d'action frontale.

Les créneaux des deux JM frontaux du Bloc 2, alors entrés en action contre l'attaque par l'infanterie italienne, sont tous deux situés sous la dalle du bloc (partie centrale de la photo, ici repérée par 2xJM).
Sous la dalle, partie gauche de la photo, ici repérée par 1x75/29, est situé le créneau du 75/29 d'action frontale tirant tout particulièrement aux abords du barrage rapide de Pont-Saint-Louis.


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Remarque : après 1945, au cours de la « Guerre Froide », l'emprise du créneau du canon-obusier de 75/29 du B2 du Cap Martin a été modifiée au profit de son efficacité mais au détriment de sa protection contre les tirs adverses ; un évasement a été creusé dans la dalle du bloc afin que le canon-obusier puisse tirer jusqu'à 12000m au lieu des 6000m initiaux.

Photo : B2 avec son créneau de 75/29 modifié.
Photographe : Moulins Jean-Jacques.
Reproduction et diffusion interdites sans accord du photographe.


Dans la crainte qu’à la faveur du brouillard, puis de l’obscurité de la nuit, l’attaque de la Position de Résistance ne soit reprise, une compagnie de Tirailleurs Sénégalais en réserve à La-Turbie était avancée vers Ricard avec les 2 compagnies de chars F.T. dont disposait le S.F.A.M. et qu’il orientait respectivement sur la Corniche Haute et la Corniches Basse.

Par ailleurs, le Commandement du Sous-Secteur qui avait déjà replié dans la journée les Sections occupant le point fort de Castellar et la crête au Sud (ancienne garnison de La Colle), les repliait à nouveau, considérant qu’à l’Annonciade et à la Maison Tardieu, elles se trouveraient encore débordées, du fait de l’occupation de Menton, étant donné surtout que le brouillard empêchait d’en suivre les progrès. Seul le passage du Col de Rancurel se trouvait donc encore tenu en avant de la Position de Résistance, mais il sera replié à son tour au début de la nuit.

Pourtant la soirée du 23 et la nuit du 23 au 24 se passent dans le plus grand calme, toutes les troupes veillant avec soin, car le brouillard qui s’est maintenu serait favorable à des infiltrations dangereuses ; l’artillerie poursuit pendant toute la nuit ses tirs de harcèlement courts et irréguliers sur les points de passage et les points les plus importants du champ de bataille. Le Sous-Secteur de Sospel profite de ce calme pour permuter entre elles la S.E.S. qui tient le Cuore SES du 9e BCA et qui est arrivée à bout de résistance physique, et la S.E.S. qui occupe les Bergevine deux cols situés à moins de 400m l'un de l'autre (Haute et Basse Bergevine) occupés par la SES du 95e BAF et n’a pas encore été engagée.

Des patrouilles poussées dans Menton par le 96e B.A.F. au cours de la nuit pouvaient pénétrer dans la partie Ouest de Menton, jusqu’au Gorbio sans rencontrer d’Italiens.

Par contre des infiltrations d’Italiens étaient signalées de divers côtés, sans qu’il soit possible d’établir leur importance, ni même leur réalité : un blessé de La Pena qui descendait à Monti pour s’y faire soigner y aurait vu des Italiens et serait remonté jusqu’à la P.R. sans passer au poste de secours l’estimant occupé par l’ennemi.

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Afin d'interdire l'éventuelle pénétration de groupes d'Italiens, de Menton vers l'ouvrage de Castillon, ce 23 juin, les mortiers de 81mm du bloc 6 de cet ouvrage ont tiré plus de 800 coups ; « record » d'activité pour les 81mm de forteresse du SFAM.

Photo : l'un des deux mortiers de 81mm du B6 de l'ouvrage à l'époque de la « Guerre Froide ».
Photographe : Kemmel Dominique.
Reproduction et diffusion interdites sans accord du photographe.


Des bruits d’armes automatiques auraient été entendus dans le Ravin-des-Agreux, etc.

Sur la Roya, l’ennemi serait parvenu à déboucher de Fontan, mais il a été arrêté au confluent du Caïros avec la Roya ; il se serait approché des lisières Est de Saorge, mais n’aurait pu pénétrer dans ce village.

Rappel de la ligne de front occupée par les Italiens, au soir du 19 juin 1940, et ce depuis le 17 juin 1940.
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Rappel de la ligne de front occupée par les Italiens, au soir du 20 juin 1940.
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Rappel de la ligne de front occupée par les Italiens, au soir du 22 juin 1940.
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Ligne de front occupée par les Italiens, au soir du 23 juin 1940.
Au niveau de la ville de Menton, le tracé est plus qu'incertain ; aussi l'avons-nous remplacé par un « ? » !
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24 juin

24 juin 1940

65eDI : attaque jusqu'à la rive gauche de la Tinée et attaque dans la Gordolasque, contrée par SES et ouvrages de Flaut et Gordolon. Echec italien.

SFAM : journée relativement calme après les assauts de la veille.


24 juin

Le 24 juin, dès 5 heures du matin, les avions ennemis recommençaient à voler au-dessus des lignes, mais sans lancer aucune bombe, et sans doute sans pouvoir reconnaître si le dispositif de défense avait été renforcé, car il régnait toujours un assez fort brouillard au sol.

Vers 6 heures 50 le S.F.A.M. recevait notification d’un télégramme officiel demandant aux troupes de tenir sur place coûte que coûte et malgré tout, et en particulier de faire l’impossible pour interdire toute violation de la P.R. Ce télégramme était notifié aussitôt aux Sous-Secteurs.

La journée s’écoulait ensuite dans le calme, toujours sous la pluie et dans le brouillard.

Les seules alertes dans cette journée où nos troupes, sentant un ennemi nombreux devant elles dans un brouillard persistant qui entretient la crainte perpétuelle du débouché imprévu d’une attaque, étaient dues à des renseignements toujours reconnus faux : retour de l’infanterie italienne dans les réseaux du Cap-Martin, important rassemblement de chars sur la Place d’Armes de Menton, mouvement en avant d’une Division blindée sur la route de la Riviéra Italienne, avec un débarquement de ses éléments légers dans le port de Menton.

Chaque fois notre artillerie déclenchait ses tirs, mais en réalité la journée n’était marquée par aucune attaque, l’ennemi qui avait éprouvé de très fortes pertes la veille, ainsi qu’on l’apprendra plus tard, utilisant sans doute cette journée pour amener à pied d’œuvre de nouvelles unités et se bornant à des tirs d’artillerie sur nos positions ainsi que sur l’ouvrage encerclé du Pont-Saint-Louis dont l’équipage interdisait toujours tout passage sur le pont.

L’ouvrage de Pierre-Pointue avait pu être ravitaillé dans le courant de l’après-midi par une corvée qui avait ramené les prisonniers faits le 22.

Le soir après le dîner, on apprenait que l’armistice venait d’être signé entre la France et l’Italie et que les hostilités seraient arrêtées à 0 heure 35, le 25 juin. Le Commandement ordonnait en même temps que, si le S.F.A.M. n’était pas attaqué, l’artillerie n’exécute pas les tirs de harcèlement qui avaient été prévus pour la nuit du 24 au 25.

Ainsi finit la bataille pour Nice.

Un des derniers tirs exécutés, dirigés par les pièces longues modernes du Mont-Agel sur la gare de Vintimille où l’on observait d’importants mouvements semble y avoir provoqué une explosion et un fort incendie.


25 juin

25 juin 1940

65eDI : sur la Tinée, un bataillon italien, n'ayant pas reçu l'ordre de cessez-le-feu, attaque et l'artillerie française riposte.

SFAM : établissement d'une ligne de contact et de démarcation.


Après une nuit très calme, le 25 au matin, par un temps superbe, les Italiens et les Français qui en bien des points n’étaient plus au contact, se sont portés à la rencontre les uns des autres et la ligne de démarcation les séparant s’est trouvée, en fin de matinée, jalonnée de la manière suivante :

Ligne de démarcation du SFAM, en fin de matinée du 25 juin 1940.

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Cours inférieur du ravin de Gorbio par le Pont de l’Union, pentes Sud de la crête de l’Annonciade, ligne passant immédiatement à l’Est des ouvrages d’Avant-Postes du Pilon à Scuvion, Castellar restant aux Français ainsi que la crête du Razet, le Cuore, l’ancienne frontière de la région du Grazian atteignant la Roya à la gare de Piena, cours inférieur de la Roya Française en aval de la Chapelle-St-Antoine (Sud de Breil), la Tour-Ruinée, Cote 454, Chapelle-Ste-Anne, lisière Est de Saorge, confluent Caïros et Roya, Collet d’Albeï, Granges-de-Mérim, Col-de-Mardi, Faux-Col-de-Raus (au Nord de la Cime-de-Raus).

L’Ouvrage du Pont-Saint-Louis, bien qu’encerclé, tenant toujours, deux officiers français s’y rendirent en parlementaires dans la matinée du 25 juin pour notifier à la garnison la cessation des hostilités.
Les autorités Italiennes se montrèrent, à cette occasion, très correctes. Elles exprimèrent toute leur admiration pour la garnison de cet ouvrage et autorisèrent sa relève le soir même, vu son état de fatigue, par une nouvelle garnison de composition absolument identique, demandant en échange que la barrière interdisant la circulation fût légèrement entrouverte pour permettre le passage des ambulances et l’enlèvement des très nombreux blessés italiens tombés à Menton et que l’on ne savait comment évacuer.

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Deux jours après, les Italiens firent demander si on ne pourrait ouvrir la barrière complètement et dégager les champs de mines qui la doublait, afin de laisser passer les convois nécessaires aux ravitaillements des troupes d’occupation de Menton : la garnison de l’ouvrage se retirerait alors avec les honneurs de la Guerre pour rentrer en France Libre, avec ses armes, ses vivres et ses bagages.

Photo Caporal ROBERT Lucien (Reproduction et diffusion interdites sans accord de ses ayants droit), membre de l'équipage du Pont-Saint-Louis en juin 1940.
Cette photo montre la barrière antichar ainsi que le champ de « piquets Ollivier » : obus de 105mm enterrés, dont la fusée est surmontée d'un tube d'acier qui déclenche l'explosion au moindre heurt conséquent !

Sa seule présence avait suffi à interdire tous passages autres que ceux des ambulances. Le prestige des défenseurs de cet ouvrage était tel qu’en partant le soir, le sous-lieutenant commandant l’ouvrage pût emporter la clef, après avoir fermé la porte : un coin de France restait ainsi inviolé.


Aux soldats du XVe CA.

Ce 25 juin 1940, voici l'ordre général n°12 écrit par le Général Montagne à l'attention de tous les soldats du XVe Corps d'Armée qu'il commandait.
Document que l'on retrouve, entre autres, dans la brochure « Le XVe Corps dans la Bataille pour le Comté de Nice », brochure dont nous avons parlé plus haut et écrite en 1941 par le Général Montagne à l'adresse de ses compagnons d'armes.

XVe CORPS D'ARMEE
Etat-Major
1er Bureau
N° 7.273/1

Le 25 Juin 1940.
ORDRE GENERAL N° 12

Soldats du XVe Corps,

L'ordre nous a été donné, hier, 24 juin, à 22 heures, de cesser le feu ce matin à minuit 35, un armistice étant conclu entre l’Italie et la France.

Nous devons, sur nos positions inviolées, attendre, dans le calme et la discipline, les ordres de notre Haut Commandement.

Ce 25 juin 1940, où la France se reconnaît contrainte de cesser de combattre, est pour elle l'un des plus sombres jours de deuil de son histoire. Nous ne connaissons pas les clauses de l'Armistice. Elles sont certainement très dures, mais elles ne sont pas déshonorantes, sans quoi le Maréchal Pétain ne les eut pas acceptées.

La paix qui suivra sera plus lourde encore. Elle engagera pour de longues années l'avenir de la Patrie. C'est par le courage calme et surtout la discipline, par la persévérance dans l'effort, par le relèvement de la natalité, c'est en comprenant la stérilité de vaines luttes politique, en réalisant l'unanimité d'un peuple laborieux et vaillant, que nous opérerons notre renaissance nationale.

De toutes ces vertus nécessaires, l'Armée, synthèse de la Nation, a fourni la preuve magnifique dans la lutte inégale et gigantesque qu'elle a soutenue sans faiblir depuis le 10 mai. Auréolée de gloire, elle a résisté par-delà les limites extrêmes du sacrifice.

Soldats du XVe Corps, il ne vous a pas été donné de partager ces épreuves et ce magnifique destin. Vous en garderez au cœur l'amertume douloureuse. Vous reposerez les armes sans avoir pu donner toute la mesure de votre valeur. Du moins par la ténacité de l'effort soutenu sans répit depuis dix mois pour préparer la bataille totale que le sort vous refuse, par votre attitude au feu depuis le début des hostilités franco-italiennes, avez-vous prouvé que vous êtes dignes des combattants de nos autres armées dans lesquelles les troupes détachées du XVe Corps ont soutenu, au prix de pertes héroïques, leur réputation de toujours.

Vos magnifiques sections d’Eclaireurs-Skieurs, dans la haute montagne depuis de longs mois, ont affirmé, en quinze jours d'incessants combats, la valeur légendaire des troupes alpines. Les garnisons alpines de forteresse des avant-postes se sont montrées leurs égales. Encerclées depuis plusieurs jours, elles affirmaient par radio « Tout va bien », arrêtaient leurs assaillants, fonçaient sur eux et ramenaient dans leurs ouvrages des prisonniers.

L'Artillerie a, par la valeur de ses tirs, efficacement soutenu cette infanterie magnifique et lui a permis de tenir, en dépit d'une écrasante supériorité numérique de l'ennemi.

A tous je dis ma fierté d'avoir l'honneur de vous commander.

Soldats, et bientôt citoyens, serrez-vous fraternellement autour du drapeau.

Par-delà le malheur, fixez vos yeux sur l'avenir.

Dans l'épreuve, montrez-vous dignes des héros tombés pour la Patrie.

Haut les cœurs et vive la France !

Le Général de Corps d'Armée Montagne
Commandant le XVe Corps d’Armée,
Signé : MONTAGNE.


Conclusion

Conclusions du Général Magnien dans son rapport N° 1970/3 du 8 juillet 1940.

Conclusion

Au cours de cette bataille de 10 jours, le S.F.A.M. a pleinement rempli sa mission de couverture de la ville de Nice. L’ennemi n’a pu occuper que Menton et Fontan. Pourtant cinq Divisions Italiennes avaient été engagées, sur le front du S.F.A.M. dont trois avaient été assez fortement éprouvées pour qu’il fût nécessaire de les relever. Trois autres Divisions étaient sur le point d’entrer en ligne, semble-t-il, si l’Armistice n’était pas intervenu.

De l’aveu même des Italiens leurs pertes avaient été très élevées, peut-être 4000 à 5000 hommes tués ou blessés, alors que celles des troupes du S.F.A.M. restaient au contraire excessivement faibles :
- 8 tués (auxquels on peut ajouter 4 morts par accident, 2 du fait de la chute d’un câble électrique à haute tension et 2 par éclatement d’une bouche à feu. Au sujet des militaires du SFAM tués par les Italiens, sauf erreur de notre part on compte entre autres, un Alpin de la SES du 75e BAF tué le 14 juin en avant de l'avant-poste du Col-de-Raus, et les 5 Alpins du 76e BAF tués à Fascia-Fonda, le 22 juin.
- 35 blessés
- 33 prisonniers ou disparus.

C’est ainsi que la bataille pour Nice avait revêtu un caractère tout particulier : elle avait été menée presque uniquement par l’artillerie française, en partie abritée dans les ouvrages, contre l’infanterie italienne attaquant à découvert.

L’infanterie Française n’y avait pris qu’une part assez faible, car la position de résistance était demeurée inviolée. Elle pouvait d’ailleurs être fière des petites unités qu’elle avait pu engager : Sections d’Éclaireurs Skieurs et quelques Sections avancées de F.V. dont les manœuvres élastiques avaient tous les caractères de petites contre-attaques, enfin, garnisons des petits ouvrages d’Avant-Postes, aux feux puissants et aux cœurs vaillants.

Toutes avaient lutté avec succès à un contre dix, parfois même à un contre vingt.

Q.G. le 8 juillet 1940
Le Général Magnien
Commandant le S.F.A.M.


Puis, que devient le XVe CA ?

Puis, que devient le XVe Corps d'Armée ?

Au sujet du devenir du XVe Corps d'Armée et entre autres de son SFAM, il nous a paru important de partager de nouveau quelques extraits de la brochure « Le XVe Corps dans la Bataille pour le Comté de Nice ».


Dédicace sur la brochure n°5 destinée au Général Magnien.

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« A mon vieil Ami, le Général René Magnien, commandant le Secteur fortifié des Alpes Maritimes, en souvenir :
-de nos lointains débuts dans le métier des Armes qui ont scellé notre solide amitié.
-de l'étroite et confiante collaboration qui, en marquant la fin de notre carrière, nous a permis, au milieu du désastre général, de voir luire un rayon de Victoire sur les sommets dont la garde nous était confiée.

Bien affectueusement

Signature du Général Montagne

Mai 1941. »


Revue du 9 juillet 1940.

Le 9 juillet 1940, dans la ville de Draguignan, le Général Montagne passe en revue des détachements escortant les drapeaux et fanions de toutes les troupes qui avaient combattu sous ses ordres, et procède à des remises de Croix de Guerre avant de faire ses adieux au XVe Corps d'Armée.

Son Altesse Sérénissime le Prince Louis de Monaco, accompagné de la Princesse Antoinette et du Prince Rainier de Monaco étaient venus eux aussi, à Draguignan, remercier le XVe CA d'avoir, en même temps que le Comté de Nice, sauvé la Principauté de Monaco.


Extraites de la brochure « Le XVe Corps dans la Bataille pour le Comté de Nice », voici deux photos de cette revue :
Photographes : Non spécifiés dans la brochure.

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Titre de la photo : Défilé des Alpins de Forteresse du SFAM.


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Titre de la photo : Dernier Salut aux drapeaux et fanions du XVe Corps victorieux.


Le 10 juillet 1940...

...le XVe CA est dissous et son État-Major et ses troupes passent à la XVe Région.

Les Généraux de Saint-Julien (commandant la 65e DI), Magnien (commandant le SFAM), Hubert-Brière (commandant le Secteur de défense de Nice) et Lemoine (commandant la Subdivision de Nice), déjà du Cadre des Réserves, sont démobilisés.

Le Général Montagne est mis en réserve de commandement.


Les combats du SFAM (11-24 juin 1940).

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Accès à la 1ère partie des combats du SFAM.
11-19 juin 1940 : les journées « test ».


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René Magnien, Montagne, de Saint Julien, Daveau, Odile, Philippe, Olry, SFAM, Vésubie, Tinée, Aution, Authion, Nice, Cuson, La Gordolasque, St Martin Vésubie, Piagu, Cannes la Bocca, Fayence, Treitore, Pont Saint Louis, Capelet supérieur, Orméa, Plan du Lion, Granges Saint Paul, Castellar Vieil, Scandai, Pas de la Trancgée, Campbel, Granges d'Arrès, Breil, Lugo, Mont Ainé, Granges de Zuaire, La Roya, La Giandola, Douanse, saillant de Saorge, Fontan, Scarassoui, Pève, Cuore, Isola, Restaud, Conchetas, Vintimille, Corniches, Toracca, Granges de Vezaire, l’Orthigea, Menton, Banquettes, Kaff