../s3_ae.gif Transmissions dans la Ligne Maginot. Radio : utilisation en 1940
Sources : SHD de Vincennes, documents MM. Philippe et Michel Truttmann et personnels. Cima_Evelyne_Raymond ©2008-2021.

Utilisation de la radio par l'armée française
en 1940

Introduction

Introduction

Dans ce dossier, avec quelques exemples nous avons mis l'accent sur le comportement d'états-majors de 1940, face au récent moyen de communication qu'était alors la radio (ou TSF : Télégraphie Sans Fil, Téléphonie Sans Fil, Transmission Sans Fil).

Il est patent que le Haut Commandement français de 1939-1940 voyait la radio d'un mauvais œil, voire y était hostile !

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Photo du général Gamelin en 1935, lorsqu'il est nommé chef d'état-major général de l'armée française. (©). Photo agence Meurisse (1935). Archives BNF.
Il restera à ce poste jusqu'au 19 mai 1940, date à laquelle il est « limogé » et remplacé par le général Maxime Weygand (1867-1965).

Comme depuis son PC du château de Vincennes, Gamelin se refuse à communiquer par radio (trop indiscrète), ses messages en direction des troupes et ses informations reçues ne transitent donc que par téléphone ou par estafettes.
Le téléphone convient peu à des troupes en mouvement et les estafettes manquent sérieusement de rapidité...


Se méfier de la radio ?

En 1940, doit-on se méfier de la radio ? Oui !

Il est évident qu'en cas de secrets à partager l'on doive se méfier des moyens de communication ; de tous les moyens de communication, quels qu'ils soient ! C'est toujours le cas et, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, vient de s'ajouter à la longue liste de ces moyens, l'univers des cyber... communications par ordinateurs !

Entre les deux guerres mondiales, la radio, dernière-née de ces moyens (et techniquement mal maitrisée en 1940), est à utiliser avec encore plus de précautions que les autres !

Deux points très sensibles, parmi d'autres.

En radio, il y a un poste émetteur, qui envoie des signaux vocaux ou non vocaux. Ces signaux peuvent être interceptés par une multitude de postes récepteurs incontrôlables, pouvant même être situés à de très très grandes distances de l'émetteur.

1- Émettre c'est montrer à l'ennemi que l'on se manifeste.
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Photo de l'affiche réalisée en 1939 par le dessinateur-affichiste Paul Colin (1892-1985). (©). Bibliothèque Forney (Ville de Paris).

Envoyer des informations par radio c'est équivalent, pour les états-majors, à les crier sur la place publique, surtout s'ils sont émis en clair ! Et les coder complexifie énormément la tâche tant de ceux qui les envoient que de ceux qui les reçoivent.

Sans compter que, chez l'ennemi, intercepter un message même incompréhensible, c'est éveiller ses soupçons : quelque chose de non anodin a des chances d'être en train de se tramer !

C'est l'une des raisons pour lesquelles des affiches circulent parmi la troupe et les civils : surtout, faites silence à tous les niveaux des communications tant individuelles que collectives car l'ennemi guette vos moindres « confidences » !


2- Émettre c'est montrer à l'ennemi d'où l'on se manifeste.

La radiogoniométrie est la technique de repérage de la direction de déplacement des ondes électromagnétiques (dont les ondes radio font partie). Elle s'appuie sur plusieurs phénomènes physiques et appareils associés dont, tout particulièrement, les antennes directionnelles.

Ces antennes captent préférentiellement les ondes radio leur arrivant de face. Aussi, en faisant pivoter sur elle-même une antenne directionnelle, on peut déterminer la direction de l'émetteur : c'est celle vers laquelle le signal reçu est le plus fort.

Prenons un exemple concret sur une carte du Secteur Fortifié de Thionville (où nous avons personnellement des attaches particulières, entre autres à l'abri du Bichel-Sud).

L'antenne directionnelle positionnée au point 1 indique que l'émetteur est situé approximativement quelque part sur la droite rouge !
Et après ?


Après ! Si l'on a utilisé simultanément deux antennes directionnelles, on peut déterminer la position précise de l'émetteur : c'est le point d'intersection des deux directions obtenues avec ces deux antennes !

Dans l'exemple pris, les antennes positionnées aux points 1 et 2 permettent de repérer l'émetteur aux environs des abris du Bichel-Nord, Bichel-Sud et de la casemate du Bois-de-Koenigsmacker.

On dit que l'on a fait un repérage par triangulation, avec deux antennes directionnelles. En utilisant trois antennes, le repérage peut être encore plus précis !


En conclusion, on doit donc à juste titre se méfier lorsqu'on utilise les transmissions par radio !

C'est la doctrine appliquée, avec rigueur et exagération, par le général Gamelin en tant que chef d'état-major général de l'armée française entre 1935 et le 19 mai 1940 !


Radio en 1939-1940
Instruction Ministérielle

Instruction Ministérielle du 7 novembre 1936 au sujet de la radio.

En 1939 ce document, toujours d'actualité, est rediffusé en direction des chefs d'états-majors.
En voici des extraits : §80, §81 et §85.

Radiotélégraphie. Elle ne permet de communiquer qu'en morse (graphie).

§80.Avantages. Les installations radiotélégraphiques sont peu visibles et peu vulnérables.

La radiotélégraphie permet :
- de maintenir les relations entre deux autorités, lorsque la distance, le terrain, les tirs ennemis ou tout autre motif empêchent l'établissement ou le bon fonctionnement des autres moyens de transmission ;
- de faire suivre une autorité dans tous ses déplacements par un poste qui peut la desservir dans un court délai.

Certains postes sont même capables d'émettre et de recevoir en marche. Ils permettent au commandement d'assurer la continuité de ses relations pendant les mouvements. Seule, parmi tous les procédés de transmission, la radiotélégraphie permet la diffusion simultanée, à un nombre illimité de correspondants, d'un même télégramme.


§81.Inconvénients. L'inconvénient capital de la radiotélégraphie est son indiscrétion.
- L'ennemi peut écouter, loin à l'arrière (la sensibilité des appareils d'écoute spécialisés est beaucoup plus grande que celle des récepteurs des corps de troupe, de sorte que les radiotélégrammes ennemis peuvent être captés à une distance dépassant notablement la portée officielle des postes émetteurs), dans de très bonnes conditions, les émissions adverses, ce qui oblige à chiffrer en principe les télégrammes expédiés par radiotélégraphie, et même il peut, par radiogoniométrie, déterminer les emplacements des postes entendus et, par voie de conséquence, les emplacements des postes de commandement.
- L'ensemble des renseignements recueillis par les écoutes ennemies peut fournir à l'adversaire des données importantes sur l'ordre de bataille et, dans une certaine mesure, sur les intentions du commandement. Aussi, dans certaines circonstances, le commandement est-il conduit à interdire partiellement ou totalement l'emploi de la radiotélégraphie.

Malgré le nombre élevé de longueurs d'ondes réalisables à l'heure actuelle, la nécessité d'éviter les brouillages limite le nombre des réseaux qui peuvent être constitués dans une unité.

La réception des postes radiotélégraphiques peut être brouillée :
- par des émissions normales de l'ennemi ;
- par des émissions systématiques de ce dernier, s'il consent à supporter lui-même les conséquences de ce brouillage ;
- par des parasites atmosphériques.

Les relations établies par radiotélégraphie sont, en comparaison des relations téléphoniques, d'un faible rendement, par suite de la nécessité :
- de faire, le plus souvent, travailler les postes en réseau, ce qui implique qu'un seul poste puisse émettre à un instant donné ;
- de chiffrer en principe les télégrammes ;
- d'échanger pour les postes correspondants des communications de service avant et après la transmission du télégramme proprement dit (Appel du poste expéditeur, indication que le destinataire est prêt à recevoir, signal de fin de télégramme, accusé de réception du destinataire, etc.).

L'ensemble de ces contingences peut réduire le débit utile d'un poste radiotélégraphique à moins de 100 groupes (de 5 lettres ou chiffres) à l'heure.

En conséquence :
- tout télégramme à expédier par radiotélégraphie devra être aussi condensé que possible et rédigé à l'aide de documents spéciaux établis à cet effet ;
- les postes radiotélégraphiques ne peuvent être utilement mis en œuvre que par un personnel soigneusement instruit ;
- enfin, le matériel ne comportant pas d'appareils d'appel, il est nécessaire d'assurer une permanence de l'écoute à chaque poste.


Radiotéléphonie. Elle permet de communiquer par morse et par la voix (phonie).

§85. D'une manière générale, la radiotéléphonie a les mêmes caractéristiques d'emploi que celles exposées ci-dessus pour la radiotélégraphie. Toutefois la première présente, par comparaison avec la seconde, les avantages et les inconvénients suivants :

Avantages.
- les postes de radiotéléphonie peuvent être exploités par un personnel ne sachant pas lire au son (Comprendre le morse). Éventuellement, ce procédé permet à deux autorités de converser entre elles.

Inconvénients.
Toutes choses égales d'ailleurs :
- la portée des postes de radiotéléphonie est dans l'état actuel de deux à trois fois moins grande que celle des postes de radiotélégraphie ;
- le nombre des longueurs d'ondes disponibles est deux fois plus faible qu'en radiotélégraphie ;
- le réception peut être plus facilement brouillée ;
- les risques d'indiscrétions sont encore plus grands, surtout si les postes sont utilisés pour des conversations.

La discipline d'exploitation doit donc être très stricte. Elle est très difficile à assurer. Elle doit être soigneusement contrôlée par l'organisation obligatoire d'un système d'écoute des transmissions amies. La conversation ne doit en principe être pratiquée qu'en poste-à-poste.

Comme on le constate, et comme on peut le concevoir, la radio ne semble pas avoir les faveurs du ministère de la guerre, porte-parole ici du Haut-Commandement français.
Mais quelles en ont été les conséquences en 1940 ?


Matériel radio français peu brillant.

1940. Matériel radio français peu brillant.

Le problème d'évolution des matériels radio (ou autres) est intimement lié à la volonté de les utiliser ou de ne pas les utiliser. Or, jusqu'en 1940, ce moyen d'information moderne est quasiment proscrit sous prétexte que les informations véhiculées pourraient être interceptées par l'ennemi.

C'est sans doute la raison pour laquelle, en 1940, les matériels radio français sont de qualité... nettement améliorable.

Photo : Lieutenant Kohenoff, chef des transmissions de la 58eDBAF (SFAM) en 1940 et son adjoint, le Sergent Rougier. (©).Reproduction et diffusion interdites sans accord des ayant droit de Cinto Kohenoff.
Ils étaient chargés de la mise au point et de la maintenance des transmissions radio entre les ouvrages.

Il y a quelques années, le Lieutenant Cinto Kohenoff nous a confié qu'avec le matériel radio dont il disposait il avait eu de grosses difficultés à établir des communications fiables, par exemple entre l'ouvrage du Mont-Agel (SFAM) et celui du Cap-Martin (SFAM) distants de 5km à peine à vol d'oiseau et séparés l'un de l'autre par aucun obstacle !

Les problèmes auxquels nous étions confrontés [nous a-t-il dit au cours d'un entretien] étaient le manque de puissance des postes et la difficulté d'isoler les antennes lors de leur passage au travers du béton souvent humide.

Plus tard, en Afrique du Nord, j'ai été impressionné par les hautes performances des matériels radio américains à côté desquels les nôtres faisaient pâle figure ! Mais c'était déjà une autre époque et les technologies avaient eu le temps d'évoluer !


Dans son livre « La Muraille de France », le Lt-colonel Philippe Truttmann, grand spécialiste « Maginot », a d'ailleurs une phrase qui résume la situation concernant la radio : On touche là un aspect assez peu brillant de notre fortification, bien qu'elle n'en eut pas l'exclusivité.

Effectivement, la fortification Maginot n'a pas l'exclusivité de la faiblesse technique de son matériel radio. Toute l'armée française (et Alliée) en pâtit, face à la qualité des matériels dont les armées italiennes et allemandes sont dotées.
Comme nous l'avons dit plus haut, lorsqu'on se méfie d'une technologie on a tendance à ne pas chercher à la développer !


Utilisation de la radio en 1940.

Utilisation de la radio en 1940.

Silence et « bouche cousue » en France.

Comme l'ennemi sait où sont les ouvrages de la ligne Maginot, utiliser ou ne pas utiliser leurs émetteurs ne changeait rien à leur repérage. Il ne restait donc plus qu'à contrôler les contenus émis afin de limiter leur indiscrétion éventuelle. Les messages radio étaient donc codés mais... envoyés tout de même avec une très grande parcimonie, comme si le Haut commandement français se méfiait de certains personnels radio !

Sans doute, d'ailleurs, se méfiait-il de tous les personnels militaires car nombre de casemates n'avaient ni radio ni téléphone ! (voir notre dossier sur la casemate du Tréchon SF Maubeuge). Dans de telles conditions, avec uniquement des estafettes à pied, vélo ou autre, il était difficile, pour ces équipages, de réagir vite et bien à une attaque !

Mais il était sans doute encore plus difficile de réagir en opération, à terrain découvert, que dans une casemate !

Réaction du colonel Jouffrault.

La 1e Brigade de Spahis, commandée par le colonel Paul Jouffrault, fait partie des premières unités ayant pris contact avec les Allemands (au Luxembourg) dès le matin du 10 mai 1940.

À propos des transmissions sur le champ de bataille, dont on se doute que la précision et la rapidité étaient des facteurs d'autant plus prépondérants que les Allemands furent trouvés où ils n'étaient pas supposés être, Jouffrault écrit :

Il faut avouer, ici [au Luxembourg], que les seules transmissions qui fonctionnent « en dehors du réseau civil » sont les transmissions par auto, motos ou estafettes montées.
La prescription de chiffrer tous les messages de TSF supprime l'emploi des ondes en cours d'opérations actives.
La 1e Brigade voulut, comme le faisaient les Allemands, essayer de parler en clair, puis en sabir [dialecte nord-africain] : elle fut immédiatement et sévèrement rappelée à l'ordre par les services de contrôle de l'armée !

Faute entre autres d'informations précises, la 1e Brigade de Spahis, dernière Unité française à quitter le Luxembourg, dut rebrousser chemin dans la nuit du 11 au 12 mai !

En cas d'imprévus, il y en eut pas mal ce 10 mai 1940 et après... il est plus efficace de pouvoir émettre des renseignements précis [en clair et de courte durée] immédiatement utilisables, sur les positions ennemies, que d'attendre des dizaines de minutes une information sécurisée devenue obsolète !

Le GQG français n'avait pas de radio !

Enfin, pour citer un historien-chercheur parmi d'autres, et une curiosité française quasi incroyable, nous terminerons ce paragraphe par la publication de « Thibault Decomble. Le général Maxime Weygand face à la guerre (mai 1940-septembre 1940). Histoire.2018. dumas-020879199. Université Paris I Panthéon-Sorbonne », publication dans laquelle il écrit : Le haut-commandement français était largement dépendant d’outils de communications peu modernes. Le 20 mai [date de remplacement de Gamelin par Weygand], Weygand s’aperçut avec étonnement que le GQG ne possédait pas un seul émetteur-récepteur radiographique. Comment aurait-il fait en cas de rupture des communications téléphoniques ?


Transmissions souvent en clair, côté Allemand et Italien.

En clair lorsque les conditions nécessitent une rapidité d'action...

À l'inverse des Français, en 1940 les unités mobiles italiennes et allemandes disposaient de postes radiophoniques qu'elles utilisaient souvent en clair et à profusion, au cours de leurs attaques. Les ordres étaient, bien évidemment, écoutés par les stations françaises, mais souvent obsolètes lors de leur exploitation.

Photo de mai 1940.
Schützenpanzer (half-track) du général Guderian, pendant la campagne de France.
Photo Bundesarchiv. (©).Photographe : Borchert, Erich.
Titre : Le général Heinz Guderian dans la voiture blindée en entrevue avec le général Adolf Kuntzen, commandant de la 8e division blindée ; PK OKW.
Reproduction et diffusion interdites sans accord de la Bundesarchiv.

Par exemple, alors que les groupes de chars français communiquaient en utilisant un code visuel par mouvements de fanions, dans le même intervalle de temps les groupes de chars allemands communiquaient en clair par émetteurs-récepteurs radio ! Et ce n'est que lorsque leur radio tombait en panne qu'ils réutilisaient les fanions.


...mais codées lorsque les conditions nécessitent un secret absolu.

Photo de mai 1940.
Guderian sur la passerelle « radio » de son Schützenpanzer.
Photo Bundesarchiv. (©).Photographe : Borchert, Erich.
Titre : Le général Heinz Guderian dans le véhicule blindé radio avec l'appareil de cryptage "Enigma" ; PK OKW.
Reproduction et diffusion interdites sans accord de la Bundesarchiv.

Au premier plan de la photo on distingue une sorte de clavier de machine à écrire. C'est l'appareil de cryptage « Enigma » utilisé pour les messages à coder et à décoder. L'une des singularités de cet appareil est que, lorsqu'on y frappe un texte en clair, il en ressort codé et que, lorsqu'on y frappe un texte codé, il en ressort en clair !


Il semble évident que la stratégie de communication par radio adoptée par les Allemands et les Italiens a joué un rôle non négligeable dans la défaite française de 1940.

Transmissions en clair ? Oui, mais... attention tout de même !

Voici un exemple de messages « fortement déconseillés » captés (et traduits) par les Français, le 22 juin 1940, en pleine attaque du SFAM par les Italiens qui utilisaient un peu trop les transmissions en clair alors qu'ils étaient en train de manœuvrer très lentement.

14h05. Colonel Bernini, PC. Major Serres, Bataillon 42e, encore de pied ferme à Colla Bassa. Colonne de droite a débouché sur Passo di Cuore. Mon avance est empêchée par tirs venant de Basso Vina [Cuore]. Action pour Passa Vacca [500m sud du Grammondo] commencera d'ici peu. Tentons d'agir par surprise. Signé Falconieri.

14h10. Ici Colonel. Le Bataillon va montant pour tourner obstacle de Colla Bassa. Le 1e Bataillon va vers Castellar.

18h. Colonel Bernini. 5.CP. suite 1CP CCNN a dépassé le crête de Butetta et cherche à descendre pour contourner le réseau Colla Bassa. 7e Compagnie a rejoint le Mont Razet. Une se trouve en condition critique et demande munitions.

Il est évident que, chaque fois, l'artillerie française a profité de ces informations (exactes et aux lieux non codés) pour orienter ses tirs.


Exemple de lenteur en 1940...

« Supplément » à ce dossier : exemple de lenteur dépassant le cadre de la radio...

Transmissions d'ordres dans l'armée française en mai 1940.

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Cet exemple « d'ordre général » n'est pas lié à la radio cependant, peut-être aurait-il été utile qu'à l'époque il fut diffusé par radio (cryptée).
Source du document : ouvrage fortifié du Chesnois, 2ème armée (Service Historique de Vincennes).

Lorsqu'on consulte les historiques de certaines unités françaises on est parfois surpris par les lenteurs constatées dans la chaîne de commandement.

Ici nous ne faisons pas allusion au 10 mai 1940, journée spéciale au cours de laquelle on pourrait penser que les Français aient appris à leurs dépens que la rapidité des transmissions était un facteur déterminant dans le succès des batailles. Ce serait trop facile. Nous avons choisi un document produit le 13 mai 1940 par le général Gamelin qui avait proscrit la radio de son PC. Le 13 mai 1940, donc, il édicte son ordre général [important et urgent] suivant :

Il faut maintenant tenir tête à la ruée des forces mécaniques et motorisées de l'ennemi. L'heure est venue de se battre à fond sur les positions fixées par le Haut-Commandement. On n'a plus le droit de reculer. Si l'ennemi fait localement brèche, non seulement colmater, mais contre-attaquer et reprendre. Signé : GAMELIN

Nous pouvons constater que cet ordre, dont nous n'analyserons pas le contenu, est parti le 13 mai et est arrivé après le 19 mai dans la plupart des unités combattantes [il arrive alors que Gamelin ne commande donc plus !].
Pour se consoler, on peut toujours espérer que ce « papier » ne serait que la confirmation écrite d'un ordre transmis par téléphone !


Petite touche d'humour relative à ce document.

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Commentaires
Commentaires d'Internautes

Commentaires d'Internautes

Bonjour Raymond, le papier sur la radio est top ! "un vrai talent de conteur ce Raymond !" mais aussi une bonne dose d'explications techniques bien utiles ! Passez une bonne journée. Sylvie et bob !

Merci, Sylvie et Bob !
Raymond.


Serge H. Administrateur du musée du souvenir français 1940 de Haut-le-Wastia, Anhée (Belgique).


Bonjour. Merci pour toutes ces informations. Un ancien des troupes de montagne - promotion EMIA. Christian D.


Grazie Galli.


Herzliche Grüße Inge W.



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E-R Cima, kaff.