../s3_ae.gifLigne Maginot - Armement - Armes poisons
Documents SHD, Arnaud Lejaille, Michel Truttmann, Raymond Cima, etc. E-R Cima ©2014.
Avant-propos

Avant-propos

Utilisation d'armes chimiques en Syrie.

Novembre 2013. Lorsqu'à la télévision j'ai entendu les journalistes parler d'armes chimiques employées en Syrie, je n'ai pas été surpris mais j'ai été navré que ce type d'armes soit utilisé par l'un ou par l'autre des différents camps s'affrontant dans la région.

Lorsque les hommes politiques français ont pris le relai et se sont émus, j'ai trouvé leur démarche «normale».

Lorsque notre Président de la République est monté au créneau, un peu plus vite que d'autres, cela ne m'a pas étonné, me rappelant que la Syrie avait été sous «mandat» français entre les deux guerres mondiales et devait, peut-être à cause de certains liens, «intéresser» la France plus que d'autres pays.

Mais lorsque le Président est venu nous parler des Droits de l'Homme et des conventions internationales sur l'interdiction des armes chimiques à respecter sans faillir, avec une France vigilante sur ce sujet ; lorsque certains «spécialistes» militaires sont passés à la télévision pour affirmer que ce type d'armes ne faisait «pas honneur aux démocraties», rappelant leur utilisation par les «barbares» allemands pendant la première guerre mondiale ; que si la France avait encore quelques stocks de telles armes, ces derniers ne provenaient que de fouilles récentes ayant mis à jour des anciens stocks allemands, je me suis étonné car...

...la France, «démocraties», n'avait-elle pas, elle aussi, utilisé des armes chimiques pendant la Grande Guerre alors qu'à l'époque elles étaient déjà interdites par diverses conventions internationales signées par la France ?


Archives

Archives du Service Historique de la Défense

Dans les archives du SHAT (Service Historique de l'Armée de Terre à Vincennes), actuellement dissout et intégré au SHD (Service Historique de la Défense), au cours de recherches sur les salles de neutralisation de la Ligne Maginot, il y a quelques années, j'avais trouvé un document relatif aux «engins spéciaux» employés par la France en 1914-1918.

Mémoire n°150 A/S du 30 novembre 1920 (archives du Génie) au sujet des «obus spéciaux», improprement appelés «obus à gaz», utilisés en 1918.

Extrait : «(...) Pour donner une idée de l'importance des chiffres d'obus de ce genre utilisés par l'armée française, importance ignorée de beaucoup, on peut citer les chiffres suivants :
-dans les trois dernières années de la guerre, le service chimique délivra aux armées françaises 18 millions de projectiles spéciaux environ, et dans les six derniers mois de la guerre expédia au front, rien qu'en obus chargés en ypérite plus de 2.400.000 projectiles. (...)»

À l'époque de mes recherches, j'avais voulu en savoir plus mais... j'ai dû mal chercher, ou les documents intéressants avaient peut-être été «égarés», classés dans des cartons eux aussi «spéciaux». Toujours est-il que je n'avais rien trouvé de plus significatif, et, surtout, rien trouvé au sujet de la date à laquelle les premiers engins spéciaux avaient été utilisés par les français.


Les français tirent les premiers !

Les français tirent les premiers !

Ce que l'on nous a toujours dit

Depuis 100 ans on lit dans les livres d'histoire que ce furent les «barbares» allemands qui utilisèrent, pour la première fois, des gaz au cours de la 2eme bataille d’Ypres (le 22 avril 1915), dans les Flandres (Belgique). Et, de discours politiques en discours politiques, on ne cesse de nous le répéter. «Méthode Coué» ?

Comme à l'époque, l'industrie chimique allemande était la première mondiale, cette avancée technologique mise au service de la «sale» guerre était donc facile à faire passer dans les esprits.

Que la France ait riposté était «normal». Que ce soit avec des armes «interdites» et qu'elle qualifiait elle-même de «barbares» l'était sans doute moins, mais est tout de même concevable...

Mais ne s'agissait-il pas de déformer l'Histoire, de démagogie ?

Sans entrer dans les détails que je vous laisserai découvrir, si vous ne le savez déjà, je vous propose de lire la thèse soutenue par Arnaud Lejaille le 10 mars 1999 à la Faculté de pharmacie de Nancy pour obtenir le Diplôme d'État de Docteur en Pharmacie.
Sujet de la thèse : La contribution des pharmaciens dans la protection individuelle contre les gaz de combat durant la Première Guerre mondiale – Extension à la période 1920 - 1940.

Dans cette thèse on y apprend, de multiples documents à l'appui, que :

En effet, la Guerre chimique ne fut pas initiée par l’Allemagne mais bien par la France, et ce dès le début des hostilités. Les premières armes chimiques [grenades] n’avaient alors pour but que de déloger l’ennemi de positions inaccessibles aux armes conventionnelles, sans nécessité de le tuer. Des recherches similaires furent menées également outre-Rhin après le début de la campagne, si bien qu’en réalité, avant le 22 avril 1915, chaque protagoniste avait entamé des études visant à utiliser des substances toxiques dans un but tactique.

On y apprend aussi :
-que, si à l'air libre les grenades «spéciales» françaises n'étaient pas létales, elles l'étaient très rapidement en milieu confiné, milieu pour lequel elles avaient été produites ;
-qu'après la Grande Guerre, et même après la seconde guerre mondiale, la France (et d'ailleurs chaque pays) a continué à perfectionner ses armes chimiques.

Alors, même si la bataille d'Ypres du 22 avril 1915 a été extrêmement meurtrière en termes d'attaque par gaz, ce que personne ne nie, ne devrait-on pas éviter de donner l'impression que l'on cherche à masquer certaines pages de l'Histoire [pour donner des leçons à d'autres ?]. On mesurera certainement cette volonté, au cours des diverses commémorations du centenaire de la Grande Guerre.


Pour en savoir plus...
Etc.

Pour en savoir plus...

Etc.


Quelques uns de nos autres documents connexes... ou pas.

.
.

Kiosque

Espace détente

Kiosque

.

.
.
.
.
.
Philippe et Michel Truttmann. E-R Cima, kaff.