../s3_ae.gif Ligne Maginot - 103e DIF. Capitaine Joseph_Boucher.
Dossier réalisé à partir d'un document fourni par son fils, Pascal_Boucher, que nous remercions vivement. Copies même partielles interdites sauf accord de l'auteur. Tous droits réservés. © Cima 2012-2016.
Avant-propos

Avant-propos

En juin 1940, le Capitaine Joseph_Boucher (photo ci-contre à Strasbourg en 1938) est à l'État-Major du Génie de la 103e DIF (la 103e DIF, zone de la Ve armée, a remplacé le Secteur Fortifié du Bas-Rhin).


Charte graphique pour les textes du corps de document :
Textes de l'auteur (Pascal_Boucher), fils du capitaine
-JB et JR repèrent respectivement les textes de Joseph_Boucher et de Jacques_Regnault (neveu du capitaine).

Documentation & archives du Vouërec. « Le Vouërec » est le nom de notre propriété familiale.


Vraie guerre

«Vraie guerre»

Le début de la « vraie guerre » (mai 40) après la « drôle » voit Joseph_Boucher affecté au sein de la 103éme DF (Général Vallée) devenue DIF (division d'infanterie de forteresse) à la destruction des ponts sur le Rhin quelque temps avant l'offensive allemande du 15 juin sur le fleuve (opération « Kleiner Bär »).

Cela ne se fit pas sans de gros accrochages épisodiques non seulement avec les allemands de « l'autre rive », mais aussi avec les responsables de bien des villes d'Alsace bordant le Rhin : Autorités civiles, maires, notables de toute sorte, tentaient souvent de s'opposer par tous les moyens à ces destructions épouvantables pourtant jugées nécessaires, programmées puis ordonnées par les instances militaires.

Il gardait de ces confrontations un souvenir pénible, ayant même été jusqu'à menacer du peloton d'exécution un maire particulièrement récalcitrant.

Il voyait dans le comportement de ces élus, alors que l'ennemi avait réalisé la percée que l'on sait et défilait dans Paris, une absence morale de combativité de la population, et sans le soutien de celle-ci que vaut une armée ?


Avant...

Avant mai 1940

Auparavant il était affecté à la Chefferie de Strasbourg au 172e RIF où il s'occupait, en tant que capitaine du Génie, de la passation des marchés concernant la Ligne Maginot.

Bourreau de travail, assoiffé de connaissances, ayant un sens aigu de l'organisation et d'un caractère pour le moins affirmé... Exigeant et doué d'un charisme naturel, il fit une ascension fulgurante au sein de l'Armée.

Issu d'un milieu très modeste, simple ouvrier ébéniste à 16 ans, le voici à 35 ans ingénieur, en charge de hautes responsabilités au sein d'un État-Major !

Extrait d'une lettre à sa future épouse Denise_Pichon (photo ci-dessous) :

JB. « Un mois après mon arrivée [NDLR : à Strasbourg] j'étais LE Grand Seigneur de la Chefferie, car là j'étais un Seigneur.
Un travail inouï, je ne rendais pas de visite parce que je n'avais pas le temps vraiment mais que de satisfactions pour un capitaine !
Je travaillais directement avec votre père [NDLR : le Général Pichon], avec le Général Gransard.
...Je me heurtais de front avec mes supérieurs, mais j'avais pour moi mon travail et jamais on ne me garda rancune. »

Je pense que cette promotion inhabituelle pour un officier de ce modeste grade était due, non seulement à toutes ces qualités réunies mais de plus à une loyauté sans faille et à son intégrité absolue reconnues par ses supérieurs.

Quoi qu'il en soit, sorti de son bureau par le cours des évènements, il n'a pas mis son fusil dans sa poche comme le précise la citation ci-contre.


Armistice

Armistice

Le 25 Juin 1940, l'armistice ayant été signé le 22 Juin, la 103ème DIF, invaincue, est contrainte de se rendre.
C'est le départ vers la captivité le 4-5 Juillet, d'abord au camp de Spittal-Drau (OFLAG XVIIIC) en Autriche, puis ultérieurement au camp de Fischbek-Hambourg (OFLAG XD) en Allemagne.

Extrait de son journal en date du 13 juillet 1942 : (il s'était alors déjà évadé )

JB. « 13 juillet 1942
Il y a deux ans nous roulions sur les routes allemandes en direction de Mayence que nous devions atteindre dans l'après-midi vers 17 heures.
Deux ans déjà... à 9H nous quittions la villa Baumann à Illkirch.»

(Photo © Jean Daltroff).
La villa d'Achille Baumann, maire d'Illkirch.
En 1940, réquisitionnée par les allemands, elle sert de dépôt aux officiers capturés.

JB. «Nous avions appris la veille à 16H que nous partions pour l'Allemagne.
Jusqu'alors nous avions conservé l'espoir d'être libérés...
Espoir vain !
Le capitaine allemand qui était chargé de nous garder à Strasbourg était d'une correction exemplaire et d'une rare amabilité.
Dieu qu'il était facile de s'évader de Strasbourg !
Je regrette de ne pas l'avoir fait.
Nous avions conservé nos voitures. C'est avec elles que nous fîmes le voyage Strasbourg-Mayence.»
JB. «Strasbourg
On enlevait les plaques françaises des rues lorsque nous traversions la ville.
On plantait des mats pour qu'Hitler puisse défiler sous ses bannières.
Strasbourg vide d'habitants... que de souvenirs...
Passer dans les rues qui nous avaient vu confiants en l'issue de la lutte.»
JB. «Quelle déception, que de déceptions...
Quel serrement de coeur en les traversant une dernière fois en vaincus et quelle défaite...
Et c'est vers l'Allemagne que nous nous acheminions, nous, tout l'État-Major de la 103e et les services, le Cdt du J.F.R et ses officiers d'État-Major, l'EM du 43e CH, d'autres encore.»
JB. «Sur l'autostrade Mannheim-Darmstadt le Colonel Schwartz nous rejoignait.
Il avait tenu dans le Hochwald jusqu'au 5 juillet et ne s'était rendu que sur un ordre du Général Huntziger, apporté par un officier de son EM.
Comme tout le monde... il allait vers l'Allemagne.»

Le gros ouvrage du Hochwald : un véritable « cuirassé immobile » de 16 « blocs » ici le bloc 6. Sans avoir été pris il fut contraint à la reddition par l'armistice avec les quelques 1000 hommes qui le servaient. Dans chaque embrasure était un canon de 75 d'une précision redoutable – En incrustation une des coupoles à éclipse.


Vers un OFLAG

Vers l'OFLAG XVIIIC de Spittal

JB. «Le pays de Bade que nous traversions est une seconde Alsace – aussi riche.
Dans les villages nous passions sous des arcs de triomphe :
« Sieg Heil ! » On nous prenait pour des allemands donc des vainqueurs...»
JB. «Dans les plus petites agglomérations la Défense Passive était organisée : « Luftraum ».
Quelle différence avec la France, quelle impression de puissance et d'organisation ! Je revois encore les harnais neufs qui équipaient leurs chevaux lorsque nous descendions vers Strasbourg au 25 juin :
et « ils » n'avaient pas de cuir, pas d'essence ?
« Ils » n'avaient rien ! ! ? [ NDLR : leur avait-on dit ! ]
Qu'avions-nous au point de vue matériel ?
Et le courage, l'audace, ces qualités étaient cette fois leur apanage.»
JB. «Ils avaient vaincu parce qu'ils étaient les plus forts !
Tout cela nous nous le disions le Cdt Simon et moi dans la voiture qui à chaque tour de roue nous éloignait du pays.
Un beau soleil éclairait la campagne.
Il adoucissait un peu l'amertume de nos pensées très tristes.
Il nous restait cependant l'espoir d'une courte captivité.
Si nous nous étions doutés que deux ans après beaucoup de ceux qui pouvaient le croire seraient encore derrière des fils de fer barbelés... »

Photo d'identité prise par l'ennemi (à l'OFLAG XVIIIC).
Sa fiche identificatrice est accrochée à sa poche : 1669. Sa plaque OFLAG XVIIIC de Spittal.
Que d'amertume et de haine dans ce regard : Obligé de se rendre sur ordre sans avoir été vaincu...


Vie à l'OFLAG XVIIIC

Vie à l'OFLAG XVIIIC de Spittal

Que dire de son état d'esprit si ce n'est d'avoir vu « l'esprit d'abandon » tant des cadres militaires qu'il considérait pour beaucoup « embourgeoisés » (Sic !) manifestant une « absence de toute idée de sacrifice à une cause qui ne leur paraissait pas supérieure », que des autorités civiles.

Son arrivée à Spittal...

JB. « ...Quel lugubre 14 Juillet...
Jour habituel de réjouissance et nous étions là 1000 ou 1500 peut-être à arpenter cette cour où tous les « Grands » se côtoyaient.
Notre premier repas : un morceau de lard servi par un nègre, des carottes avec du sable, le tout servi par des français à la figure ironique qui paraissaient heureux de nous voir là, rabaissés, honteux, obligés de faire une queue interminable pour recevoir notre pitance.
Il n'était pas question de priorité :
Colonel et S/Lieutenant attendaient patiemment leur tour.»
JB. «L'état d'esprit de nos soldats a du bien changer depuis...
Nous étions à leurs yeux les responsables...
Que leur dire ?
Ils ont compris aujourd'hui [NDLR : en 1942] que nous étions plongés dans le même malheur, que nous partagions leurs souffrances.»
JB. «Il n'y avait pas qu'un écroulement matériel, la catastrophe était également morale :
Plus de salut, plus de politesse, aucune prévenance, tout le monde sur le même plan et... lequel !
Je n'ai pas de rancune contre ces égarés : la vie de prisonnier les rendra plus compréhensifs. »

Quant à la vie dans les camps il disait qu'il était assez facile de s'habituer au confort très « relatif » des Oflag où ils étaient exempts de corvées, (ce qui n'était pas le cas des sous-officiers et hommes du rang).

Somme toute un « pensionnat » forcé où, pour « tuer le temps », il était possible de suivre des conférences intéressantes données par leurs camarades d'infortune sur des sujets variés en attendant un retour au pays que chacun pensait proche...


Spectacle de théâtre donné dans un OFLAG (probablement Spittal).


OFLAG XVIIIC de Spittal –Autriche - aquarelle d'un camarade


OFLAG XVIIIC - Joseph (2ème à gauche).
Au centre la Cdt Simon en képi et quelques camarades de la 103e.
Malgré les mines quelque peu souriantes, il y fit un froid glacial durant l'hiver 40 et la nourriture y était détestable.

Tous ruminaient bien sûr les causes qui avaient pu amener un désastre aussi fulgurant.
Ils n'avaient en fait combattu que du 10 Mai au 25 Juin soit à peine 46 jours !
Et encore, depuis le 23 Juin ce n'était que l'attente l'arme au pied...
Où étaient leurs erreurs ?
Qu'auraient-ils du faire ?
Ils étaient pourtant des « professionnels » !
La haine du « Boche » était toujours viscérale, mais ils ne pouvaient se garder d'une admiration certaine pour leurs vainqueurs qu'ils jugeaient en « spécialistes ».
Dans ces camps où toutes les compétences se trouvaient réunies, où rien ne pouvait empêcher l'esprit de vagabonder, ils avaient tout leur temps pour échafauder des plans d'évasion.
« 50% de préparation, 50% de chance... et nous n'avions à penser qu'à ça ! » disait-il.
Pour certains cela restait une velléité : avoir une femme, une famille avec des enfants font perdre la moitié de sa valeur à un militaire estimait-il. (il était célibataire)
Et il les comprenait.
Et pour d'autres : pourquoi risquer si gros ? Pétain allait arranger tout ça avec Hitler !
S'évader c'était renoncer à quelques paquets de tabac, quitter ses camarades et la « rassurante » baraque où ils n'étaient pas trop mal traités pour un inconnu hostile en pays ennemi, seul, avec le risque de se faire prendre et punir voire pire.
Pour ces raisons relativement peu d'officiers se sont évadé et ceux qui pensaient revenir chez eux rapidement ont attendu 5 ans...


OFLAG XD

OFLAG XD. Camp de Fischbek-Hambourg

Courant 1941, (Mars probablement), Joseph est transféré à Hambourg à l'OFLAG XD.


Camp de Fischbek-Hambourg.
Dessin de BINAME exposé à Fallais (Belgique).
Dans le cercle rouge, le groupe des baraquements de la photo ci-après.


Je ne sais pas à quel moment sa décision fut prise de passer à l'acte, toujours est-il que c'est de là qu'il va s'évader avec 17 camarades.

Ils vont creuser un tunnel de 9 mètres à partir d'une des baraques proches de la clôture de barbelés. Les coffrages seront réalisés avec les planches prises à la baraque au fur et à mesure de « l'avancement des travaux », et la terre évacuée probablement dans la cour ou sous le plancher.

Ils redoutaient les inspections et il y en eu !

Anecdote :
À l'été 41 leurs gardiens firent une brusque irruption dans leur baraquement... Tous craignaient que leur projet, déjà avancé, ne fût découvert... Alors ces « ennemis » embrassèrent chacun d'eux dans une chaleureuse accolade... Ils étaient tout simplement venus leur dire «Adieu» car ils partaient pour le front de l'Est...


Mis à part cette « intervention » désarmante ils réussirent toujours à « passer au travers » et leurs gardiens ne découvrirent jamais rien... Une chance !


Préparatifs en France

Préparatifs depuis la France

JR. «Cette évasion avait été minutieusement préparée depuis la France.
JR «Un élément important de sa réussite fut la maîtrise de la langue allemande qu'avait mon oncle. Par ailleurs une grande amie de Joseph, Berthe Debeausse, et son beau-frère Lucien Regnault y ont contribué non sans risque également :


Berthe Debeausse.

Lucien Regnault, beau-frère du capitaine.

JR. «Des vêtements « civils » avaient été soigneusement décousus et expédiés dans des boites de conserves vidées de leur contenu, les couvercles en ayant été ressoudés.»
JR. «Son amie Berthe s'était procurée de faux papiers et des Reich marks.
La détention de monnaie allemande n'étant pas autorisée en France, les billets seront soigneusement roulés et insérés dans des cigarettes. Mon père ouvrait délicatement les paquets de "gauloises bleues", y prélevait quelques cigarettes qui étaient vidées de leur tabac, puis le billet roulé était glissé à la place du tabac ! Une fois le billet en place il rebouchait la cigarette au deux bouts avec du tabac, le paquet ainsi reconstitué et recollé l'argent allemand est ainsi parvenu aux futurs évadés. »

Évasion

Évasion

JB. « Nous fêtons mon évasion de l'Oflag XD...
Je suis sorti, avec mes 17 camarades, du tunnel vers 20H.
Nous y étions enfermés depuis 17H30, car il fallait le déboucher vers l'extérieur, et ce fut plus long que prévu.
C'était le 14-XII.»

Papa avait « remonté » cette veste de « civil » que j'ai toujours et ils avaient « tout » prévu même du poivre pour les chiens...

JB. «Je suis parti vers Hambourg avec un camarade, lieutenant de réserve, à pied.
Nous sommes arrivés à 23 H à la gare de Hambourg-Harbourg.
Nuit dans le train.
Arrivée à Cologne à 7H du matin le 15 décembre.»

Il prend le temps d'aller à la cathédrale pour remercier la Vierge de l'avoir protégé dans son périple...

JB. «J'avais laissé mon camarade à Harbourg.
Je voulais circuler seul.
À 11 H j'arrivais à Aix la Chapelle - la gare peuplée de belges frontaliers.
J'ai demandé à l'un d'eux si je pouvais franchir les frontières à Herbestal en train.
Il me l'a déconseillé car les gendarmes allemands faisaient un contrôle de temps en temps et c'était prendre un grand risque car je n'avais pas de carte de frontalier.
J'ai décidé de franchir la frontière à pied. »

Il faut dire ici que l'Allemagne était sans doute à cette époque un carrefour cosmopolite où se croisaient tous les peuples très divers conquis par la « Germanie» et qui y circulaient librement (n'en déplaise au Führer...) donc Joseph, quoi que méfiant, n'eut sans doute aucune appréhension à faire cette demande à un frontalier belge.

JB. «Je suis descendu du train sur la ligne Aix-Verviers à Astenet.»

JB. «La frontière était en principe à 5 - 6 Km mais j'étais dans la région Eupen Malmédy récupérée par les allemands en 1940.
Il était 15H lorsque je suis descendu du train.
Je me suis caché dans un petit bois et j'ai attendu la nuit.»
JB. «Le parcours à travers champs pour franchir la frontière fut pénible - je n'avais, comme repère, que le vent soufflant de l'ouest.
Il pleuvait.
Je me suis perdu plusieurs fois, la nuit était profonde car il n'y avait pas de lune.
J'ai franchi deux fois la ligne de chemin de fer Aix-Verviers ce qui montrait mes erreurs de parcours.»
JB. «À 2H du matin je me suis couché, épuisé, sous la pluie.
Je me suis reposé un moment et j'ai repris ma route.
Les champs sont bordés de haies dans cette région - ne pouvant les franchir j'étais obligé de chercher l'accès de la parcelle, de là des déplacements sans fin qui me faisaient perdre la bonne direction.
J'avais déchiré ma culotte sur des barbelés.
Enfin le 16 à 4H j'arrivais auprès d'une maison silencieuse.»
JB. «Je me suis tapi et j'ai attendu un signe de vie.
Il ne pleuvait plus.
À 5H une lumière a éclairé l'étable derrière laquelle je me trouvais.
J'entrais.
Je vis un paysan qui trayait une vache, je le rassurais car j'avais l'air minable.
Je lui dis qui j'étais, il me fit savoir que j'étais à Henri-Chapelle (Eric-Kappel) car c'était redevenu allemand.
Je lui demandais où était la frontière, à 400 m.
Il me dit, apeuré, de traverser une route et que sur ma gauche je trouverais, en marchant, un bois (Notre Dame).»
JB. «Je partis dans la nuit noire. Je ne trouvais pas ce bois.
Je revins chez le fermier.
Il n'était pas du tout, mais pas du tout content de me revoir.
Je lui demandais pourquoi : il craignait la venue du douanier qui tous les matin venait dans la ferme chercher son lait et il avait peur.
Il me dit cependant que dans le bois je trouverai, au bord du chemin, une maison dont les habitants me recevraient.
La frontière était à 400m je l'ai dit.
Je repartis dans le noir mais l'aube s'annonçait.
Je trouvais la route, la franchis, escaladais le talus la bordant et marchais vers une masse sombre c'était sans doute le bois.»
À peine le talus franchi j'entendis à une trentaine de mètres un déclic et une lumière jaillit, elle éclairait la guérite du douanier dont m'avait parlé le fermier, à 5 minutes près j'aurai pu me faire prendre dans la ferme.»

Je pense que mon père, vu le parcours enduré jusqu'ici, vu son état d'esprit et vu son âge et son tempérament sportif n'eut pas une seule seconde hésité à lui porter un mauvais coup à ce douanier !

JB. «Je m'avançais vers la masse sombre et j'arrivais à l'orée du bois.
J'étais en Belgique presque libre.
Je trouvais la route facilement car le jour se levait. Je marchais un peu et la maison m'apparut.
C'était un ménage de gens d'une quarantaine d'années peut-être.
Il y avait là une petite fille de 3 ans.
Je lui donnais le chocolat que j'avais dans ma "serviette" - un petit porte-document, c'était mon seul bagage.»
JB. «Ces gens me firent boire du café, séchèrent ma veste et mon manteau et me donnèrent une adresse de personnes qui, au Chaineux, me recevraient.»

Chaineux (en wallon Li Tchenoe-dlé-Heve) est une section de la ville belge de Herve, située en Région wallonne dans la province de Liège.

JB. «Le jour était levé lorsque je quittais mes hôtes, j'étais réconforté, reposé et libre.
J'avais marché sous la pluie pendant presque 10 heures pour faire 8 Km.
Je reviendrai ultérieurement sur la suite de mon évasion.»
JB. «Le 16 au soir je couchais à Liège_.
Le 17 à Valenciennes_.
Le 18 à 14H je débarquais à la gare_du_Nord.
J'étais libre ! »

Épilogue

Épilogue

Février 2010. Je viens de retrouver sa décoration dont j'ignorais jusqu'à l'existence ! dans un «fond de tiroir» en faisant mes recherches !


Je pense qu'il eut préféré que je raconte ses heures « de gloire »...

14 Juillet 1936
Le lieutenant Joseph_Boucher défilant à cheval avec ses hommes devant le Président Albert_Lebrun.


Pour en savoir plus...
Etc.

Pour en savoir plus sur la Ligne Maginot...

Etc.

Quelques autres documents

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Remarque d'internaute

Entouane S : Intéressant document. Je vais me permettre de réagir. Le chiffre de 109 ponts sur le Rhin est plus qu'excessif. Pour ne compter que les ponts en dur, il y avait Beinheim, Strasbourg pont route et pont rail, Neuf-Brisach, Chalampé et Huningue. Tous les ponts sont détruit dès septembre 1939 sauf ceux de Strasbourg en juin. Le chiffres de 109 devrait correspondre à l'ensemble des ponts du SF Bas-Rhin, à savoir les ponts sur la rivière Ill, les bras du Rhin, le Rhin, le canal du Rhone au Rhin, le canal de la Marne au Rhin.

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